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Culture - Installation

Cartographie artistique de « La tête de l’architecte »

Que se passe-t-il dans la tête d'une personne au moment du choix ? Comment s'écoulent, s'entrechoquent, se superposent ses pensées et ses idées. Partant de ces interrogations, Guillaume Crédoz, architecte et sculpteur, a conçu une installation qui tente de représenter ce flot réflexif.

Dans un espace noir, une installation qui explore l’intérieur d’une tête d’architecte. (DR)

Architecte et sculpteur français vivant et travaillant au Moyen-Orient, Guillaume Crédoz mène de front plusieurs chantiers. Parallèlement à «Beit Ghouyoum», un projet d'ateliers (céramique, bois, gravure, lithographie, photographie, forge) qu'il aménage dans un hôtel particulier ottoman de la vieille ville de Damas, il participe à de nombreux concours internationaux d'architecture et d'urbanisme, et pilote plusieurs projets d'architecture et de design au Liban où il vient de cofonder «BlobArchitecture» avec Aram Yeretzian. Sans compter la sculpture en porcelaine et le dessin auxquels il s'adonne avec délectation. Cette pluralité de directions dans son travail et dans sa vie l'ayant conduit ces derniers mois dans une phase de questionnements sur les choix à faire, il en a tiré non pas des réponses, mais une installation qu'il présente à la galerie Q Contemporary jusqu'au 26 février*.
Intitulée «Dans la tête de l'architecte» - référence au film culte de Peter Greenaway Dans le ventre de l'architecte -, cette installation, mêlant techniques multimédias, dessins et sculptures, tente une cartographie des «moments suspendus dans le temps où l'on prend du recul, on reconsidère ses options, où sa propre vie et sa personne deviennent objets d'examens», explique l'artiste. Lequel a conçu son installation en trois parties.
La première est constituée d'un écran sur lequel sont projetés 63 autoportraits, «réalisés au cours d'une période d'isolement total et d'autoévaluation», indique Guillaume Credoz. On y ressent, au fil des images qui se succèdent, le regard fouilleur, inquisiteur, sans complaisance d'un être se scrutant avec acuité pour mieux voir à l'intérieur de soi. Intercalés de dessins de chaises, ces autoportraits défilent au rythme, oppressant, du va-et-vient d'un essuie-glace fixé sur l'écran, censé symboliser «la netteté de la vision de soi».
Reliée directement à cette première pièce multimédia, la seconde partie de l'installation est composée de trois crânes en porcelaine (réalisés par l'artiste et sa femme avec une technique de glaçure qui leur est personnelle) posés sur le sol noir de la chambre noire qui sert de cadre à l'installation. Par un effet de projection de faisceaux lumineux, des images et des formes graphiques semblent sourdre de ces crânes, pour former par terre des figures représentatives des pensées de Guillaume Credoz liées à ses différents champs d'activité: designer, architecte et artiste.
Aucun lien direct par contre avec la troisième section de l'installation qui, au moyen de trois sculptures de têtes en porcelaine fixées sur autant de longs piquets, évoque «l'espace de sérénité et l'état de plénitude» auxquels tend tout être confronté à des choix à faire.
Plus ou moins intelligible, cette installation se veut une démonstration artistique de l'expansion des idées en période de choix. Elle illustre surtout la curiosité et la pluridisciplinarité de Guillaume Credoz. Les sculptures, dessins, maquettes utilisés étant tous des productions personnelles de l'artiste.


* Beirut Tower, rez-de chaussée, rue Zeitouni. Tél.: 03/300520.
Architecte et sculpteur français vivant et travaillant au Moyen-Orient, Guillaume Crédoz mène de front plusieurs chantiers. Parallèlement à «Beit Ghouyoum», un projet d'ateliers (céramique, bois, gravure, lithographie, photographie, forge) qu'il aménage dans un hôtel particulier ottoman de la vieille ville de Damas, il participe à de nombreux concours internationaux d'architecture et...

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