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Liban - Présidence

Sleiman pour une stratégie de défense triangulaire : militaire, diplomatique et de résistance

Le chef de l'État, le général Michel Sleiman, a plaidé en faveur d'une stratégie de défense à trois angles, militaire, diplomatique et de résistance, et de l'abolition du confessionalisme politique. Il a aussi minimisé l'importance des déclarations relatives à la teneur de l'acte d'accusation dans l'affaire Hariri.

Le chef de l’État s’exprimant devant les officiers de la 5e brigade, en présence du commandant en chef de l’armée.  Photo Dalati et Nohra

Comme chaque fin d'année, le président Michel Sleiman s'est rendu hier au Liban-Sud afin de présenter ses vœux aux bataillons de l'armée déployés au sud du Litani ainsi qu'aux Casques bleus de la Finul, et de les féliciter pour « les efforts qu'ils déploient afin de préserver la stabilité et défendre les frontières nationales ».
Il a visité en premier le poste de commandement de la 5e brigade dans le secteur de Bayada, où il a été reçu par le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwaji, le directeur des services de renseignements militaires, le général Edmond Fadel, le commandant de la brigade, le général Charbel Abou Khalil, ainsi que par les officiers supérieurs.
Dans la déclaration qu'il a prononcée pour l'occasion, le chef de l'État a rappelé les missions effectuées par l'armée au cours de l'année qui vient de s'écouler au niveau du maintien de la sécurité, s'arrêtant particulièrement sur les incidents de Bourj Abi Haïdar, et le démantèlement de réseaux terroristes et d'espionnage. Il a insisté sur le rôle assumé par les forces régulières « pour barrer la voie à la discorde que l'affaire Bourj Abi Haïdar aurait pu provoquer ». À plusieurs reprises dans son dicours, le général Sleiman a mis en relief l'unité de l'armée et le fait qu'elle ne permettra pas à une discorde communautaire de faire son chemin au Liban. « Nous avons pu barrer la voie à la discorde, en dépit de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri et d'autres personnalités libanaises. Allons-nous lui permettre de s'introduire chez nous sous couvert israélien ou sous d'autres couverts ? » s'est-il interrogé en allusion à la polémique autour du Tribubal spécial sur le Liban. Le président a critiqué dans ce cadre « des déclarations qui annoncent des décisions et des jugements, et qui lancent des hypothèses utopiques qui relèvent de la voyance ». « Je suis un chef d'État et personne ne m'a rien dit au sujet de l'acte d'accusation », a-t-il martelé.
Dans ce cadre, Il a rendu un vibrant hommage au commandement de la troupe, notamment pour avoir tenu l'armée à l'abri des tiraillements politiques. « Si la politique s'introduit au sein de l'institution militaire, elle détruira tout. Toute mission sera impossible à réaliser. Les décisions en seront affectées », a-t-il averti, avant d'inviter les militaires à « poursuivre leurs efforts ». « Parce que, a-t-il ajouté, depuis 2008, le Liban gère ses propres affaires seul, à commencer par la sécurité, en passant par la diplomatie, pour arriver à tout le reste ».

« Les capacités de l'armée et de la résistance se complètent »
Après avoir relevé l'importance de la défense, de la sécurité et de l'unité nationale, le président a estimé que « les capacités de l'armée, qui représente la première ligne de défense, sont renforcées et complétées par celles de la résistance ». « Cela s'est manifesté en 2000, lors de la libération du Liban-Sud, puis en 2006, lors de la guerre de juillet. Il s'agit d'une équation réussie qu'il n'est pas permis d'abandonner facilement et qui devrait être consolidée », a-t-il dit.
Après avoir constaté que « l'activité institutionnelle et l'unité nationale constituent une garantie pour l'indépendance du Liban (...) et ne font pas redouter des secousses au niveau politique », le général Sleiman a mis en relief le pluralisme qui caractérise le pays et mis l'accent sur la responsabilité qui incombe aux hommes politiques pour le préserver. « Notre présence dépend de son maintien. Si elle ne l'est pas, ce sont tous les Libanais qui vont perdre. Aussi, est-il nécessaire que tout le monde œuvre pour surmonter la crise dans laquelle nous nous débattons en se fondant sur les bases jetées par le sommet tripartite de Baabba (entre le président Sleiman, le chef d'État syrien, Bachar el-Assad et le roi Abdallah d'Arabie) auquel s'étaient joints les présidents de la Chambre et du Conseil », a affirmé le chef de l'État. « Nous ne permettrons pas à la discorde de prévaloir. Nous nous sommes entendus sur ce point, et la Syrie et l'Arabie saoudite œuvrent à ce niveau en coordination avec la présidence libanaise et d'autres parties locales et extérieures », a-t-il encore dit. Le général Sleiman a ensuite insisté sur la nécessité de poursuivre l'application de l'accord de Taëf et de ne pas craindre l'abolition du confessionnalisme politique qui n'implique pas, selon lui, la suppression de la parité, avant de plaider pour une réforme de la loi électorale et de la loi portant création des partis, dans un sens développant une citoyenneté et non pas une appartenance communautaire.
Il a mis l'accent sur le chantier de réformes qui doit être lancé. « Mais pour cela, nous avons besoin d'une stabilité politique », a-t-il commenté. Un des projets sur lequel il a particulièrement insisté se rapporte au réarmement et au rééquipement de l'armée. « Le réarmement des troupes est nécessaire pour mettre au point une stratégie nationale de défense. Celle-ci ne peut pas avoir lieu sans un développement des capacités nationales, diplomatiques et militaires, incluant les capacités de la résistance, puisque celles-ci constituent son noyeau », a déclaré le chef de l'État, jugeant que cette stratégie va permettre au pays de récupérer et de préserver ses droits, et de reprendre le contrôle des terres toujours occupées par Israël, comme Ghajar. « Si nous ne récupérons pas ces terres par les moyens diplomatiques, nous les récupérerons par d'autres moyens légitimes, à savoir militaires », a-t-il noté.

Auprès de la Finul
Accompagné du général Kahwaji et des hauts officiers de l'armée, M. Sleiman, s'est rendu à Naqoura, au terme de sa visite à Bayada, et a tenu une réunion avec le commandant en chef de la Finul, le général Alberto Asarta, et les responsables militaires de la force internationale, à laquelle il a rendu un vibrant hommage.
Comme chaque fin d'année, le président Michel Sleiman s'est rendu hier au Liban-Sud afin de présenter ses vœux aux bataillons de l'armée déployés au sud du Litani ainsi qu'aux Casques bleus de la Finul, et de les féliciter pour « les efforts qu'ils déploient afin de préserver la stabilité et défendre les frontières nationales ».Il a visité en premier le poste de commandement de...
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