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Diaspora

Quatre-vingtième anniversaire de la Société libanaise de Montevideo

Eduardo Chain Adda, actuel président de la Société libanaise de Montevideo.

La situation qui prévalait au Liban à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, due aux conditions cruelles imposées par l'Empire turc ottoman et les débuts de la Première Guerre mondiale, a provoqué un flux d'émigration très important vers le continent américain. Beaucoup d'émigrés sont arrivés en Uruguay, petit pays d'Amérique du Sud, où existaient déjà une démocratie consolidée et un temps de paix, avec des politiques sociales avancées à l'époque et dans le continent. Ce pays fut un terrain fertile pour ceux qui étaient impatients de progresser comme les immigrants libanais. Ils se sont disséminés dans tout le pays, de sorte qu'aujourd'hui, il y a des descendants libanais dans tout le territoire uruguayen. Après les deux grandes colonies, l'espagnole et l'italienne, vient la libanaise qui compte environ 70 000 personnes, issues en trois ou quatre générations.
Le premier lieu de résidence de ces immigrants était la zone proche du port de Montevideo, où ils sont arrivés, que l'on appelle la vieille ville. Ensuite, beaucoup d'entre eux se sont déplacés au nord de la ville, vers la zone « Sayago », « Millán y Raffo », parce qu'il y avait là- bas une entreprise industrielle d'un Libanais, Emilio J. Neffa, qui était leur employeur. Vers la fin des années 20, la plupart des Libanais ont vécu là-bas et c'est la raison pour laquelle a été fondée l'Église maronite et puis l'école pour leurs enfants. Ces mêmes Libanais ont fondé, le 1er septembre 1930, la « Société libanaise », qui, au début, leur servait pour s'entraider entre eux puisque nombreux vivaient dans des conditions très modestes et nécessitaient la protection de leurs concitoyens. Felipe Ache fut le premier président de la société.
Dans la Société libanaise, Ils se réunissaient pour s'entraider et pour être plus proches de la terre lointaine bien-aimée, fidèles à leur culture, leurs traditions et, de là, pour enseigner à leurs enfants à aimer le Liban. Et de même pour être mieux intégrés dans le pays qui les a accueillis et vers lequel tous ont apporté leur valeurs familières, l'honnêteté, la foi, la dignité du travail et le désir de s'améliorer, prenant l'exemple du grand poète Gibran qui a résumé « Les enfants de mon Liban sont ceux qui sont nés dans les huttes et qui vivent dans les palais de la culture ... »

Une institution qui s'adapte
La Société libanaise, en tant qu'institution, n'a jamais cessé de croître dans ces quatre-vingts ans. Elle s'est adaptée avec le temps. Ceux qui l'ont prise en charge sont au début les fondateurs libanais puis leurs enfants et maintenant leurs petits-enfants ou arrière-petits-enfants, qui expriment toujours la fierté d'être uruguayens, descendants du pays du Cèdre. La Société libanaise a vécu intensément non seulement le processus d'indépendance du Liban et avec joie le grand éclat de « la perle du Moyen-Orient », mais aussi avec une grande inquiétude la déchirure que la guerre a causée sur le territoire libanais et sur ses habitants. Comme toute la communauté libanaise, la société est profondément attachée à la paix et à la liberté du Liban, en espérant toujours que tous les Libanais puissent arriver à s'entendre et faire progresser ce beau pays afin que son peuple merveilleux puisse vivre comme il le mérite vraiment.
Actuellement, l'activité principale de la Société libanaise est de conserver la culture et les traditions libanaises en Uruguay ainsi que d'atteindre par tous les moyens la meilleure intégration du peuple en le faisant en harmonie avec les autres institutions libanaises du pays. Dans ses salles, des cours en langue arabe et de danse sont donnés. Avec le soutien du gouvernement de l'Uruguay et du Liban, des événements ont lieu, tels que les concours des contes Liban et de poésie Nassime Hanna Nasser par lesquels s'obtient une meilleure compréhension de notre patrie. Des expositions ont lieu sur l'immigration libanaise. Dans chaque lieu de la ville, on indique ce qui est libanais, tel que les cèdres qui ornent notre palais législatif, siège du Parlement, à partir des années cinquante. Tout ce qui est en relation avec la cuisine libanaise traditionnelle fait partie de nos festivités, telles que nous l'enseignaient nos grands-mères. Dans chaque célébration se danse toujours la « dabké » avec le groupe de danse traditionnelle al-Arz.
Celui ou celle qui vient à notre maison est reçu par un cèdre gigantesque avec ses branches réparties signalant « Ahla usahla, Baiti baitak ».La Société Libanaise vit de très proche tout ce qui se passe au Liban, grâce non seulement à l'Internet, mais à la très bonne relation à la fois avec l'Ambassade du Liban en Uruguay et l'Ambassade de l'Uruguay au Liban, avec lesquelles nous unit l'amitié avec leurs respectifs ambassadeurs, résultant de la conviction que nous nous entraidons les uns les autres dans nos taches pour l'intégration des deux peuples.
Au quatre-vingtième anniversaire de sa fondation, la Société libanaise est fière de sa tâche, en poursuivant le rêve des immigrés libanais, de ne jamais cesser d'aimer le Liban, notre Patrie. Nous aimons dire que "celui qui fait partie de la Société Libanaise, fait aussi partie d'une portion du Liban". Nous espérons que de nombreux Libanais puissent nous visiter pour pouvoir le prouver.Durant cette année, nous avons célébré par divers événements notre quatre-vingtième anniversaire, nous rendons hommage au passé, pour être reconnaissants, et pour que le présent et le lendemain nous illuminent. Au mois de septembre dernier a été célébrée notre grande fête et nous avons émis des vœux pour le Liban, l'Uruguay et la Société Libanaise.
La situation qui prévalait au Liban à la fin du XIXe siècle et début du XXe siècle, due aux conditions cruelles imposées par l'Empire turc ottoman et les débuts de la Première Guerre mondiale, a provoqué un flux d'émigration très important vers le continent américain. Beaucoup d'émigrés...