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Économie - Déficit budgétaire

L’Irlande à nouveau sous le feu des investisseurs

L'UE monte au créneau.
L'Irlande est à nouveau sous le feu des investisseurs qui doutent de la capacité du pays à combler son déficit abyssal et font monter les taux de ses emprunts d'État à des niveaux jamais vus, sous l'œil de plus en plus inquiet de l'Union européenne.
Le regain de tension sur le financement des dettes souveraines affecte d'autres pays vulnérables de la zone euro, comme le Portugal ou la Grèce. Mais il intervient à un moment politique particulièrement délicat pour l'Irlande, où un gouvernement affaibli doit batailler pour faire adopter le 7 décembre un budget de rigueur.
Jeudi, les taux des emprunts à dix ans de l'Irlande étaient à la hausse pour le 13e jour consécutif et frôlaient les 9 % pour la première fois depuis la création de la zone euro, avec un différentiel lui aussi jamais vu avec le Bund allemand à 10 ans, qui sert de référence sur le marché obligataire.
Signe de la préoccupation des partenaires européens de Dublin, le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a évoqué la situation irlandaise depuis Séoul, où il se trouve pour le sommet du G20.
« En cas de nécessité, l'Union européenne est prête à soutenir l'Irlande », a assuré M. Barroso. Quitte à conforter les marchés dans leur opinion que Dublin n'échappera pas, malgré ses dénégations, à un appel à l'aide au Fonds monétaire international ou à l'Union européenne, comme l'avait fait la Grèce.
En début de semaine, c'est le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn qui avait été dépêché à Dublin, notamment pour tenter de convaincre l'opposition de voter le prochain budget. Mais il n'a pas obtenu de promesse ferme, des élus travaillistes laissant planer un doute sur leurs intentions.
Or, la majorité au Parlement du gouvernement de centre-droit de Brian Cowen ne tient qu'à trois voix et pourrait être encore amputée après une élection partielle prévue le 25 novembre.
Mercredi, M. Cowen a publiquement écarté l'idée d'élections anticipées après un débat parlementaire houleux sur le programme d'austérité. Il a fait monter la pression sur ses opposants en estimant que si le budget n'était pas adopté, le gouvernement risquait de se retrouver à cours de liquidités à la mi-2011.
Ce budget, qui inclura un tour de vis budgétaire de 6 milliards d'euros, doit former le premier volet d'une cure d'austérité de 15 milliards d'euros sur 4 ans, censée ramener le déficit public d'un niveau astronomique de 32 % cette année à moins de 3 % en 2014.
« L'incertitude demeure sur l'application complète du programme d'ajustement budgétaire » - une incertitude que détestent précisément les marchés - , notaient jeudi les analystes de Barclays Capital.
La situation semble avoir encore été aggravée par une décision de la chambre de compensation LCH.clearnet, qui réclame désormais un dépôt de garantie de 15 % des montants concernés pour assurer les transactions sur les obligations irlandaises, induisant ainsi que les banques du pays risquent de faire défaut.
Touchées de plein fouet par l'éclatement de la bulle immobilière, celles-ci ont déjà été renflouées de près de 50 milliards d'euros, une somme colossale à l'échelle d'un pays comme l'Irlande.
Mais certains économistes estiment désormais que cette somme ne sera toujours pas suffisante et que le gouvernement aurait mieux fait de laisser les plus mal en point faire faillite.
D'autres, à l'instar de Dermot O'Leary, de la maison de courtage Goodbody, pensent que M. Cowen devrait d'urgence convoquer des élections anticipées pour tenter de faire revenir un peu de stabilité politique, avant que le pays ne soit contraint de revenir en juin prochain sur les marchés pour emprunter.
L'Irlande est à nouveau sous le feu des investisseurs qui doutent de la capacité du pays à combler son déficit abyssal et font monter les taux de ses emprunts d'État à des niveaux jamais vus, sous l'œil de plus en plus inquiet de l'Union européenne.Le regain de tension sur le financement des dettes souveraines affecte d'autres pays...
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