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Liban - Éclairage

Magnanime, le 8 Mars autorise Hariri à torpiller le TSL à sa manière !

Les cadres du 8 Mars le clament sur les toits : la décision de faire sauter le Tribunal spécial pour le Liban est définitivement irrévocable. Généreusement, le Hezbollah, principal concerné, laisse au président du Conseil, Saad Hariri, fils du sang martyr versé, le soin d'organiser la liquidation. Autrement dit, de trouver une issue honorable qui lui permette de sauver la face. Sinon ? À bas le temple, Samson ?
Sans doute pas, car il y a la ligne rouge saoudienne et surtout syrienne. Or la Syrie, tout en soutenant le 8 Mars contre le TSL, n'a jamais envisagé de sortir elle-même de la légalité internationale. Elle considère certes que le tribunal est un instrument aux mains des Israéliens et des Américains, mais ne lui dénie aucun droit de poursuite et s'engage même à juger elle-même pour haute trahison tout ressortissant syrien qui se retrouverait sur le banc d'accusation.
N'empêche : selon un pôle opposant, du moment qu'Israël tente, à travers le TSL, d'obtenir ce que la guerre de juillet 2006 ne lui avait pas donné, c'est-à-dire la neutralisation militaire du Hezbollah, la Syrie ne peut agir et réagir qu'en voyant dans l'instance un élément hostile plus politique que judiciaire. Tout comme l'Iran et l'ensemble du 8 Mars, elle refuse toute dissociation entre le Hezbollah, son armement et la résistance face à l'ennemi.
C'est ce que Naji Otri a voulu signifier en traitant le 14 Mars de temple en carton-pâte, ce camp soulignant que lorsqu'on confond les trois éléments cités, on permet au Hezbollah, en tant que force politique locale, de tourner son arsenal vers l'intérieur, comme cela ne cesse de se voir. Avec menace d'un nouveau 7 Mai ou d'un Bourj Abi Haïdar bis. Autrement dit, pour les loyalistes, seule la résistance tournée vers l'ennemi peut être armée. Et encore, sous supervision de Yarzé.
La majorité souligne encore que ces jours-ci, des mouvements de terrain inquiétants, effectués par des miliciens du Hezbollah ou de partis alliés, se font jour dans le jurd de Jbeil, au Kesrouan même, dans les rues de Tripoli et dans la Békaa. Les loyalistes rejettent l'intimidation, gestuelle et verbale. Ils excluent toute concrétisation des menaces d'un big bang à cause de l'interdit syro-saoudien. Mais encore plus parce que toute action irréfléchie provoquerait, selon eux, un effet boomerang très coûteux pour le Hezbollah et ses affidés. L'éruption d'une discorde confessionnelle armée au Liban ferait tache d'huile dans la région. Et cela, aucune partie extérieure, Iran compris, ne voudrait en prendre le risque. D'où les réunions, à, divers niveaux, syro-libanaises et syro-saoudiennes.
Un détail collatéral : Assem Kanso, le baassiste, a proféré qu'il ne faudrait pas plus de deux heures pour prendre Meerab. Les FL répondent, placidement, que techniquement, ce ne serait pas étonnant puisque Meerab n'est pas une milice. Ajoutant que ce symbole reste sous l'ombrelle de la légalité, de l'État et de son bras séculier, l'armée et les FSI. Ils concluent que la menace claire, qui émane d'un député, doit être sanctionnée. Et que le parquet doit automatiquement intervenir. Non pas tant parce qu'elle vise Samir Geagea que parce qu'elle constitue un appel à la guerre civile.
Par ailleurs, ad augusta per angusta, le président Michel Sleiman s'efforce, comme le président Élias Sarkis jadis, de sauver le fond par les formes. Il a tenu que la réunion du comité de dialogue national, reportée le 19 octobre pour cause d'agenda (l'ouverture de la session parlementaire), se tienne à la date annoncée, c'est-à-dire hier, malgré l'annonce de défection du 8 Mars, le président de la Chambre excepté, en tant que tel. Cette bouderie vient en riposte au torpillage de la séance du Conseil des ministres qui devait trancher le conflit sur le dossier des présumés faux témoins. Le chef de l'État, indiquent ses proches, refuse toute logique menant à la paralysie des institutions ou des corps constitués. Il note qu'il ne faut laisser passer aucun précédent de blocage, car tout le monde s'y mettrait. Ainsi, le 14 Mars boycotterait désormais le Conseil des ministres, du moment que le 8 Mars insiste pour qu'il défère l'affaire des faux témoins devant la Cour de justice, instance sans appel ne pouvant connaître que des atteintes à la sûreté de l'État ou de menaces contre la paix civile. Ce qui, selon le 14 Mars comme d'après les juristes, est loin d'être le cas pour un faux témoin, dont le crime ou le délit serait passible, tout au plus, des assises et plus généralement de la simple correctionnelle.
Les cadres du 8 Mars le clament sur les toits : la décision de faire sauter le Tribunal spécial pour le Liban est définitivement irrévocable. Généreusement, le Hezbollah, principal concerné, laisse au président du Conseil, Saad Hariri, fils du sang martyr versé, le soin d'organiser la liquidation. Autrement dit, de trouver une...
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