Rechercher
Rechercher

Liban - Éclairage

Détente du côté syrien et rencontre Sleiman-Assad après l’Adha

L'on évoquait naguère l'ambiguïté et les contradictions de la position syrienne par rapport au Liban. En effet, quand Bachar el-Assad décernait un satisfecit marqué à Saad Hariri, numéro un du 14 Mars, son Premier ministre, Naji Otri, qualifiait aimablement ce camp de « temple en carton-pâte ». Mais aujourd'hui, c'est l'option positive qui semble prendre le pas du côté des Syriens. Ce qui doit être illustré à travers un nouveau sommet libano-syrien après la fête de l'Adha.
Les visiteurs retour de Damas rapportent à l'unisson que les données livrées par leurs interlocuteurs de marque ne reflètent aucune animosité. Et qu'au contraire, elles visent à apaiser la tension sur la scène libanaise, en base du pacte d'apaisement syro-saoudien, soutenu à l'extérieur, notamment par la France, et que conforte la concertation organisée par l'ambassadeur syrien avec son homologue iranien et son confrère saoudien.
Selon ces témoins, l'escalade interlibanaise, à coups d'invectives, de menaces et de déclarations incendiaires dans les médias, ne déteint nullement sur les responsables syriens. Ils s'en préoccupent, certes, mais insistent surtout sur la nécessité d'un dialogue calme entre protagonistes libanais. Sinon pour une solution des conflits de l'heure, du moins pour un accord tampon consistant à ne plus jeter de l'huile sur le feu et à prévenir la discorde. En fait, les Syriens, comme les Saoudiens et les Iraniens, qui en avaient convenu ensemble dès 2008, craignent qu'une confrontation trop heurtée entre sunnites et chiites libanais ne s'étende à bien d'autres pays ou contrées. Avec des conséquences incalculables, mais certainement dévastatrices.
Les visiteurs de Damas parlent de propositions déterminées pour régler les différends actuels, notamment en ce qui concerne le dossier des présumés faux témoins. Michel Sleiman joue dans ce cadre un rôle de pointe avec le concours de Nabih Berry, Saad Hariri et Walid Joumblatt. Les idées du président de la Chambre, peaufinées à travers un entretien de consultation avec le chef de l'État, ont été discutées lors de son récent passage à Damas. Puis avec le président français Nicolas Sarkozy et les responsables français, durant sa visite à Paris.

Panel
Selon des diplomates, les scénarios de sortie de crise sont nombreux. Indication confirmée par les visiteurs de Aïn el-Tiné, qui soulignent l'optimisme du chef du législatif, qui est également, rappel important, à la tête du mouvement Amal, allié organique du Hezbollah, le déclencheur de l'offensive qui risque d'embraser le pays politique. De leur côté, les proches de Baabda assurent que le climat est encourageant, les choses évoluant vers une issue positive.
Personne n'est en mesure, ou ne veut entrer dans les détails sur ce que pourraient être le compromis envisagé et ses variantes. Mais le bruit court que tout devrait passer par le Conseil supérieur de la magistrature et par une action du parquet, des poursuites contre X pour faux témoignage. On entend également évoquer un recours à un arbitrage du Parlement législateur. Dans l'un ou l'autre cas, cela voudrait dire que le Conseil des ministres se mettrait de côté sans intervenir, par respect du principe de la séparation des pouvoirs. Une position défendue, comme on sait, par les loyalistes et les centristes, mais rejetée par le 8 Mars, qui exige que l'exécutif saisisse motu proprio la Cour de justice, instance sans appel connaissant des atteintes à la sûreté de l'État.
Selon un cadre de la majorité, les positions de la Syrie sur ce dossier des faux témoins présumés comme sur le TSL ne sont pas identiques. Il relève que l'on décèle une confusion et de nettes contradictions dans les réactions de différentes composantes du 8 Mars. Les prosyriens certifiés laissent entendre qu'il n'est effectivement pas possible de miser sur une suppression du TSL et sur une récupération du procès par la justice locale, comme l'exige le Hezbollah. Selon le professionnel du 14 Mars, il devient clair que désormais l'Iran, parrain du Hezbollah, se pose en rival de la Syrie sur la scène libanaise. Tout en recherchant des ajustements déterminés, car il s'agit pour ces deux alliés sur le plan régional de contrer le projet américain dans la région. Ils affirment d'ailleurs qu'il s'est déjà effondré, les Iraniens, Khamenei puis Ahmadinejad, soutenant que c'est au Liban que les Américains seraient défaits. Avec le concours du 8 Mars, qui exerce un contre-pouvoir de blocage, ou si l'on préfère un pouvoir par défaut, et qui espère inverser les rôles, devenir la majorité, à travers un ralliement officialisé de Walid Joumblatt. Cependant, l'Iran est contre la paix et la Syrie réaffirme toujours qu'elle la recherche.
Toujours est-il que les visiteurs de Damas confirment son soutien au maintien du cabinet actuel et de son chef, toujours en base de l'accord avec les Saoudiens. Il se répète sur les bords du Barada que ces deux puissances vont encore renforcer cet accord et y ajouter des dispositions que les parties locales seraient tenues d'appliquer. Ces visiteurs affirment que les relations entre Saad Hariri et les autorités syriennes, pratiquement gelées depuis l'affaire des 33 mandats d'arrêt lancés par la justice syrienne, vont reprendre et se renforcer. Ainsi que les négociations sur les protocoles bilatéraux et les préparatifs communs pour un tracé des frontières. Ou encore le dossier des prisonniers libanais en Syrie et celui des disparus. Sans oublier l'extradition des éléments d'un clan qui avaient attaqué et tué des militaires dans la Békaa pour se réfugier ensuite en Syrie. Les échanges vont porter sur le fait, anormal, que les visites se font toujours à sens unique, les responsables syriens ne visitant jamais le Liban. On rappelle enfin que les loyalistes souhaitent que nos dirigeants rappellent aux Syriens que les relations bilatérales doivent être strictement d'État à État, sans plus de connexion et de collusion de Damas avec des formations politiques libanaises privées. Bachar el-Assad l'avait promis à Nicolas Sarkozy dès 2008 et il avait confirmé cet engagement dans le communiqué de clôture de sa rencontre avec Michel Sleiman en août de la même année.
L'on évoquait naguère l'ambiguïté et les contradictions de la position syrienne par rapport au Liban. En effet, quand Bachar el-Assad décernait un satisfecit marqué à Saad Hariri, numéro un du 14 Mars, son Premier ministre, Naji Otri, qualifiait aimablement ce camp de « temple en carton-pâte ». Mais aujourd'hui,...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut