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Liban - L’éclairage

Acte d’accusation : possible diversion du Hezbollah au Sud

Sur pression renouvelée, après le sommet impromptu de Riyad, des Syriens et des Saoudiens, le discours politique sur la scène libanaise s'apaise. La tension retombe quelque peu. Elle a été suscitée, comme on sait, par la violente offensive du 8 Mars, Hezbollah en tête, contre le TSL et contre son acte d'accusation à venir. Ainsi que contre les présumés faux témoins, avec controverse acérée sur la saisine de la Cour de justice ou des tribunaux ordinaires.
Maintenant, les pôles du 8 Mars, ce Rote Kapelle, cet orchestre rouge prosyrien et/ou pro-iranien, mettent la sourdine. Ils appellent à la détente, à la modération, à la préservation de la stabilité, en assurant qu'ils tiennent à protéger le calme au niveau de la rue. Ils se détournent donc de ces scénarios-catastrophes que les médias relevant de leur camp évoquaient naguère.
Le dernier Conseil des ministres, marqué par la courtoisie des échanges, a bien reflété cette baisse de fièvre. Un ministre a ainsi observé que la nature même de la phase actuelle, tant dans la région qu'à l'intérieur, impose un dialogue sensé loin de toute vitupération, de toute invective, de toute électrisation du climat politique. Ce qui, du reste, se comprend quand on sait où en est l'électricité chez nous. Ce responsable reconnaît, par allusion au contrôle S-S, que de multiples messages ont été adressés, sur un ton sévère, aux pôles du cru. Pour leur rappeler les lignes rouges syro-saoudiennes : pas de troubles, pas de chute du gouvernement, pas d'atteinte à la stabilité politique.
Un peu étonnamment de sa part, l'on a vu de la sorte le pugnace Wi'am Wahhab lancer une mise en garde à quiconque songerait à porter atteinte à la sécurité intérieure. Mais les cadres du 14 Mars se méfient. Ils rappellent que nombre de dirigeants du 8 Mars répétaient, il y a encore quelques jours, des menaces de violence de rue au cas où l'acte d'accusation du TSL impliquerait effectivement des éléments du Hezbollah. Ils craignent donc que leurs adversaires ne fassent maintenant le dos rond que pour temporiser, en affûtant leurs armes pour le jour de la parution de l'acte d'accusation Bellemare. Pour eux, les efforts lénifiants actuels du 8 Mars sont déployés, en partie, pour atténuer les retombées des propos, à visée incendiaire, tenus par le président iranien lors de sa visite au Liban. Une irruption, une éruption, qui ont sans nul doute indisposé autant la Syrie que l'Arabie saoudite. La première, parce qu'Ahmadinejad tente de lui ravir la carte maîtresse du Sud. La deuxième, parce qu'il exalte, et radicalise, le chiisme considéré dans un rapport de rivalité politique, sinon de confrontation avec le sunnisme.

Prudence
Donc, selon les sources loyalistes citées, le Hezbollah estimant inutile et même préjudiciable, eu égard aux Syriens, tout appui soutenu au président iranien, qu'il a pourtant accueilli royalement, préfère faire un peu oublier sa visite. D'autant que ce Sud qu'Ahmadinejad veut s'approprier, le parti de Dieu va en avoir besoin d'une façon ou d'une autre, pour faire diversion avant, pendant et après l'acte d'accusation. Et cela presse, car le Hezb a eu large confirmation du fait qu'aucune intervention n'a pu, ni ne pourra, retarder, geler et encore moins gommer l'acte d'accusation d'un TSL totalement indépendant. Le parti est aidé, dans ses plans de fuite en avant, par les fluctuations, toujours négatives, des négociations israélo-palestiniennes et de l'initiative Obama. Le bruitage qu'il organiserait au Sud couvrirait le fracas de l'acte d'accusation. Dont la reconstitution, ou plutôt la simulation explosive organisée tout dernièrement par le TSL en France, annonce une publication rapprochée.
Cependant, bien que sur un ton adouci, les cadres du 8 Mars continuent à reprocher aux loyalistes d'aller à contre-courant, en s'appuyant sur un perdant, l'Occident. Ils affirment que leurs vis-à-vis ont tort de miser sur le TSL et sur l'acte d'accusation pour cibler, en définitive, l'armement du Hezbollah. Et pour le dénoncer comme un instrument aux mains de l'Iran. Ce qui, selon ces minoritaires, apporte de l'eau au moulin d'Israël et lui sert de justificatif pour toute nouvelle opération militaire contre le Liban. À ce propos, soulignent les ex-opposants, les Israéliens ont rappelé les réservistes en Galilée lors de la visite d'Ahmadinejad, et ils ont organisé des manœuvres dans leur région Nord, à la lisière du Liban, au même moment.
Sur pression renouvelée, après le sommet impromptu de Riyad, des Syriens et des Saoudiens, le discours politique sur la scène libanaise s'apaise. La tension retombe quelque peu. Elle a été suscitée, comme on sait, par la violente offensive du 8 Mars, Hezbollah en tête, contre le TSL et contre son acte d'accusation à venir. Ainsi que contre...
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