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Liban - L’éclairage

Large spectre de retombées pour les prestations d’Ahmadinejad

Les positions affichées au Liban par le président iranien, Mahmoud Abinajad, ont produit des effets partout, ici bien sûr, dans la région et en Occident. Au palais de Baabda, comme après ses rencontres avec les officiels, il a souligné le sotuien de l'Iran à l'État libanais comme à la stabilité de notre pays. Dans le stade al-Raya, en banlieue sud, devant les masses du Hezbollah à Bint-Jbeil, il a lancé « Vous (sous-entendu résistants libanais), vous allez changer la physionomie de la région tout entière. » Une façon, sans doute, de dire que grâce à cet apport, la région se retrouverait un tant soit peu sous la coupe de la République islamique. Ou, à tout le moins, que le rôle essentiel lui reviendrait, plutôt qu'aux Arabes. Il n'a pas manqué, non plus, de câbler à l'Amérique que le régime sioniste est inléuctablement voué à la perdition. En appelant de ses vœux un front de fermeté, et d'étanchéité, formé du Liban, de la Turquie, de l'Irak et de l'Iran face à Israël comme à l'axe occidental. Ahmadinejad répète que le prpojet américain est tombé.
Localement, le président iranien a donc soufflé le chaud et le froid. Il s'est incrusté dans les dossiers brûlants du moment. Et les responsables, les conciliateurs, les médiateurs doivent donc redoubler d'efforts pour un règlement à l'amiable, sensé, de l'affaire des présumés faux témoins, comme de l'acte d'accusation à venir. Le président Michel Sleiman joue, dans ce cadre, un rôle primordial. L'objectif étant de parvenir à ce consensus apaisé que le ministre Sleimane Frangié a été le premier à souhaiter, rapidement suivi par le député Walid Joumblatt et, à un degré plus nuancé sinon moindre, par le président Nabih Berry. Le premier impératif étant, évidemment, de prévenir tout recours à la violence et, donc, d'amorcer une désascalade de la polémique politico-judiciaire.
Sur le plan régional, beaucoup font le lien entre la visite d'Ahmadinejad au Liban, terrain de jeux commun, et le saut effectué d'urgence par Bachar el-Assad à Riyad, auprès du roi Abdallah. C'était si pressé que l'entretien s'est déroulé en présence du fils du souverain, le prince Abdel Aziz, dans le salon de l'aéroport militaire où l'appareil du président syrien venait d'atterrir ! Autre détail saillant : aucun officiel syrien ou saoudien n'a pu assister à ce sommet impromptu. Dont rien n'a filtré sauf qu'on ne se tromperait sûrement pas en estimant qu'il a porté, entre autres, sur ce Liban que venait de quitter Ahmadinejad l'Iranien, concurrent ou ami, peut-être même ami-concurrent !

Rivalités
Il semble en effet logique que, pas plus que l'Arabie saoudite, l'idée d'un Iran dominant la scène libanaise ne sourie à la Syrie. L'alliance organique Damas-Téhéran tient plus que jamais, ne cesse de marteler Assad. Il n'empêche que cela commence à grincer assez sérieusement. En Irak, les Syriens ont tourné le dos aux Iraniens, partisans de Maliki, pour se joindre aux Saoudiens (là encore) dans leur appui à Allaoui. Et maintenant, après les vitupérations d'Ahmadinejad à Bint Jbeil, pratiquement à la frontière libano-israélienne, c'est la carte maîtresse du Liban-Sud, front toujours à moitié ouvert, que l'Iran dispute à la Syrie.
Un arrachage assez diffcile cependant. Avec sa wilayet el-fakih, la République islamique est, bien entendu, une matrice idéologique, une alma mater, pour le parti frontalier dominant, le Hezbollah. Elle l'aide sur des plans innombrables, lui fournit armes et spécialistes à profusion. Mais tout doit passer par la Syrie, obligatoirement, du moins jusqu'à présent. Avec son avantage de proximité, et ses atouts sur la scène politique libanaise, comme du côté S.R., elle peut beaucoup porter préjudice au Hezb s'il se mobilisait au seul service du projet iranien.
C'est ce qu'induit la réaffirmation, à travers l'entrevue Assad-Abdallah de Riyad, du pacte syro-saoudien de cogestion du Liban politique. Avec ses lignes rouges : plus d'atteinte à la sécurité, plus de heurts entre sunnites et chiites, pas de polémique incendiaire, explosive, et pas de changement de gouvernement. Partant de là, les présidents Michel Sleiman et Bachar el-Assad devraient se retrouver en principe dans les jours à venir. Et avant le sommet de la francophonie à Montreux en Suisse, colloque au cours duquel le chef de l'État s'entretiendra avec nombre de ses homologues, dont le président français Nicolas Sarkozy. Parallèlement, le ministre saoudien des Affaires étrangères, l'émir Séoud al-Fayçal, s'est entretenu au Caire du dossier libanais avec le président Hosni Moubarak. Et il a sans doute poursuivi les efforts déployés depuis plusieurs mois par son gouvernement pour rabibocher l'Égypte et la Syrie. Ce rapprochement entre Arabes pouvant rendre plus élastiques encore les relations entre Damas et Téhéran.
Il y a aussi les Américains. Jeffrey Feltman, numéro deux du département d'État pour le MENA, a tourné dans la région, avec une escale, rapide mais remarquée, au Liban où il a été longtemps ambassadeur. Dans toutes les capitales visitées, il a asséné cet « avertissement catégorique que la sécurité du Liban, et au Liban, est une ligne rouge que nul ne sera autorisé à franchir ». Ce message, a-t-il précisé, émane du chef de la Maison-Blanche en personne. Obama ajoutant que les États-Unis continueront à soutenir sans relâche une évolution du Liban vers une indépendance parfaite, une sourveraineté accomplie et un État de droit fort. Feltman a indiqué qu'à l'heure actuelle, son gouvernement « s'inquiète d'un acte quelconque affectant la souveraineté et la stabilité du Liban. À l'instar de la communauté internationale, Washington, précise-t-il, appuie avec force le Tribunal spécial pour le Liban ». Feltman a donc remis la missive d'Obama au président Sleiman. Puis, en diplomate expert des rouages libanais, il a relancé Walid Joumblatt, pour lui communiquer certaines données. Et, on ne s'en étonnera pas, le leader du PSP s'est rendu dimanche auprès de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, pour lui transmettre les propos de l'émissaire américain de haut rang. Tandis que les Saoudiens se chargeaient de colporter aux Syriens les admonestations de l'administration US convoyées par Feltman.
Les positions affichées au Liban par le président iranien, Mahmoud Abinajad, ont produit des effets partout, ici bien sûr, dans la région et en Occident. Au palais de Baabda, comme après ses rencontres avec les officiels, il a souligné le sotuien de l'Iran à l'État libanais comme à la stabilité de notre pays. Dans le stade...
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