Le classement du FEM, qui a inclus le Liban pour la première fois, mesure la capacité des entreprises d'un pays à rivaliser avec les compagnies d'autres pays et se base pour cela sur plusieurs indicateurs dont la politique économique, l'infrastructure, le système de santé et d'éducation, la culture des entreprises locales et la capacité à innover.
Au cours de cette conférence, le député et président de l'association Bader, Robert Fadel, a insisté sur l'importance de la compétitivité comme vecteur de croissance et de stabilité, notamment pour les jeunes entreprises, déplorant les failles qui entravent une meilleure concurrence sur le marché local.
Selon le député de Tripoli, la consolidation de la compétitivité - encore balbutiante au Liban - s'appuie sur trois éléments : d'abord l'amélioration du climat d'affaires, ensuite l'orientation de l'innovation et de l'éducation universitaire vers les secteurs les plus productifs, et enfin la mise en place d'une stratégie sectorielle globale. « Il faut que tous ces éléments soient réunis pour paver la voie à une meilleure compétitivité des entreprises libanaises et augmenter ainsi le niveau de vie, le taux d'emploi et le revenu national. »
M. Fadel a toutefois souligné que l'amélioration de la compétitivité passait inéluctablement par une meilleure coopération du gouvernement avec le secteur privé et la société civile.
À ce sujet, il a ainsi plaidé en faveur de la création du conseil de la compétitivité qui comprendrait des représentants du secteur privé, des organismes économiques, de la société civile et des institutions universitaires. « L'objectif principal de cet organisme serait de soutenir l'innovation, d'œuvrer en faveur de l'amélioration du climat d'affaires et d'aider les secteurs les plus productifs d'aller de l'avant en vue de créer un plus grand nombre d'emplois sur le marché », a précisé à cet égard Robert Fadel.
De son côté, le président de la CCIAB, Mohammad Choucair, s'est félicité de l'adhésion du Liban à ce classement - qui dénote malgré tout une certaine amélioration au niveau de la compétitivité - soulignant que l'intégration du pays dans le rapport du FEM résulte, en partie, du chantier de réformes initiées par l'État « auquel les entreprises privées sont appelées à participer ».
Ratio de la dette au PIB : le Liban à la 135e position mondiale
Une présentation détaillée du rapport du Forum économique mondial a eu lieu par la suite, les principaux intervenants, dont M. Fadel et Ydir Vissers, consultant au sein du Monitor Group, mettant notamment l'accent sur les points forts et les faiblesses du Liban qui découlent du classement.
Le député Robert Fadel a ainsi indiqué que le pays du Cèdre est arrivé au 4e rang mondial en termes de qualité du système bancaire, et s'est respectivement classé 16e et 19e en matière de niveau d'éducation et de taux d'intérêt bancaires appliqués.
Concernant les points faibles, M. Fadel a déploré le classement du pays en termes d'efficacité du cadre légal (133e sur 139), « d'où la nécessité de moderniser les lois », a-t-il souligné. Autres ombres au tableau : la faible participation des femmes au secteur privé et le ratio élevé de la dette au PIB - deux indicateurs sur base desquels le Liban est arrivé au bas du classement (134e et 135e respectivement, sur 139 pays inclus dans l'enquête).
En parallèle, le Liban est arrivé au 136e rang en matière de confiance des citoyens dans leur classe politique. À ce sujet, le président de Bader a déploré le fait qu'un pays « civilisé et ouvert comme le Liban souffre d'un aussi grand manque de confiance en ses politiques », souhaitant que ce résultat alarmant pousse les politiciens à remettre en question chacune de leurs actions.
Enfin, en termes de facilité à réaliser des affaires au Liban, plusieurs obstacles ont été mentionnés dans le rapport comme l'infrastructure déficiente, les inefficacités dues à la bureaucratie, l'instabilité gouvernementale, la corruption et l'accès au financement.