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Économie - Liban - Conférence de presse

Nahas : Profitons du contexte pour lancer des « changements de fond »

Les indicateurs économiques sont suffisamment exceptionnels pour que le budget 2011 soit beaucoup moins fade que les précédents, insiste le ministre des Télécoms.

Le ministre des Télécoms, Charbel Nahas, a souligné qu’il serait dommage de ne pas entamer des réformes économiques en vue du budget de 2011. Photo Dalati et Nohra

« Les responsables auront beau se vanter et se critiquer les uns les autres, ce n'est que s'ils ont les moyens de leurs politiques qu'ils réussiront à mettre en œuvre des changements effectifs. Et les moyens, c'est le budget. »C'est dans ces termes que le ministre des Télécoms Charbel Nahas a présenté hier la nécessité de discuter du budget 2011, en accord avec les priorités économiques actuelles. Prenant à témoin le contexte local et régional qui sévit depuis les années 1970, le ministre Nahas s'est livré à une démonstration qui souligne l'urgence de réviser certaines politiques économiques.

Retour aux racines d'un cercle mi-vertueux, mi-vicieux
Avec la crise pétrolière du début des années 1970 et le déclenchement de la guerre civile en 1975, l'émigration des Libanais gagne de l'ampleur. Les transferts de capitaux vers le Liban affluent ; une condition qui permet aux Libanais de continuer à consommer malgré les bombardements. « Une situation anormale, souligne le ministre Nahas, puisque, généralement, les guerres s'arrêtent lorsqu'un pays est amputé de ses activités de consommation quotidienne, ce qui était loin d'être le cas durant la guerre civile. » Le ministre indique que lorsque la livre s'écroule, et le pays avec, vers 1985, le Liban continue de dépendre des transferts des expatriés. Une dépendance qui mène à une inflation nuisant non seulement au pouvoir d'achat des ménages, mais à la compétitivité des entreprises et au taux d'emploi. S'il est vrai que certains secteurs profitent des flux de capitaux entrants, la plupart des secteurs d'activité restent à la traîne.

Des chiffres qui en disent long
Le ministre des Télécoms souligne qu'avec le retour au calme et à la stabilité politique, les indicateurs économiques s'améliorent et la reprise s'enclenche. Néanmoins, les transferts des expatriés demeurent une ressource vitale à l'activité économique du pays, ajoute-t-il, puisque ceux-ci contribuent essentiellement à couvrir le déficit de la balance commerciale. Il explique que depuis la crise de 2008, les transferts de capitaux ont encore augmenté, ce qui a mené à un bond historique des actifs bancaires de l'ordre de 20 milliards de dollars en 2009. « Si l'on compare les 7 premiers mois de l'année en cours, a déclaré Charbel Nahas, avec la même période de l'année 2009, on note une augmentation de 16 % des revenus de l'État et une baisse de 13 % des dépenses (hors service de la dette). » Il met l'accent sur le fait que l'excédent primaire a bondi de 267 % (il est passé de 790 milliards de livres fin août 2009 à 2 900 milliards de livres fin août 2010), alors que pour la même période, le déficit public a baissé de 80 % (passant de 2 420 milliards de livres fin août 2009 à 500 milliards au 31 août 2010). « Ces derniers indicateurs ne sont pas ordinaires, insiste le ministre Nahas, et c'est pour cette raison qu'il serait absurde de ne pas s'arrêter dessus lors des discussions autour du budget de 2011. » Surtout, souligne-t-il, que ces chiffres sont les conséquences d'une conjoncture externe, sur la laquelle le Liban n'a aucun contrôle. « Cela veut dire que nous ne savons pas combien de temps encore le Liban pourra jouir d'indicateurs économiques exceptionnels », résume le ministre.

Le budget 2011
Charbel Nahas a expliqué que grâce aux chiffres positifs enregistrés ces dernières années, et à une marge de manœuvre plus large, le gouvernement se doit de revoir les politiques économiques. « Ne rien faire est un choix en soi ; un choix malsain vu la conjoncture économique positive », assène-t-il. Rappelant que le budget de 2010 est un exploit en soi, pas dans le sens de l'exercice comptable qu'il représente, mais parce que c'est la première fois depuis très longtemps que le Conseil des ministres s'est mis d'accord sur le fait que le budget inclurait toutes les dépenses gouvernementales, selon les normes juridiques et constitutionnelles, le ministre des Télécoms a mis l'accent sur l'engagement de l'État à régler ses arriérés. Le ministre souligne que ces changements seront davantage accentués avec le budget 2011, puisque même si le budget 2010 est voté, il ne reste plus que quelques mois avant la fin de l'année 2010.
Enfin, il a rappelé que lorsque le gouvernement avait été formé, il avait deux atouts : l'un politique, positif, puisqu'un gouvernement d'union nationale avait été mis en place après une succession de périodes houleuses, et l'autre financier, tout aussi positif, puisque les chiffres étaient au beau fixe. Pour le ministre, 10 mois plus tard, le capital politique a été entamé à cause notamment de problèmes hérités des périodes précédentes. La capital financier, lui, « se porte à merveille ». « C'est une chance et une opportunité à ne pas manquer, a martelé le ministre Nahas, et ce non seulement pour assurer aux citoyens un niveau de vie confortable, mais surtout pour contrebalancer les effets néfastes de la conjoncture politique. »
« Les responsables auront beau se vanter et se critiquer les uns les autres, ce n'est que s'ils ont les moyens de leurs politiques qu'ils réussiront à mettre en œuvre des changements effectifs. Et les moyens, c'est le budget. »C'est dans ces termes que le ministre des Télécoms Charbel Nahas a présenté hier la...
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