Recours devant la Cour de cassation
Ce communiqué au ton très ferme s'est accompagné d'un recours présenté par l'avocat de Jamil Sayyed, Me Akram Azoury, devant la Cour de cassation, chambre pénale, pour que le procureur général Saïd Mirza soit dessaisi de ses fonctions et placé à la disposition du Conseil supérieur de la magistrature en raison du conflit personnel qui l'oppose au général Sayyed. Le recours rappelle que le juge Mirza fait l'objet d'une plainte déposée devant la justice libanaise et d'une autre devant la justice syrienne par le général Sayyed, dans le cadre du dossier des faux témoins. Selon le communiqué publié par le bureau du général Sayyed, cette requête couvre aussi le général Achraf Rifi et le colonel Wissam Hassan, car ils constituent la police judiciaire relevant de l'autorité du juge Mirza et ils font aussi l'objet de plaintes dans le cadre du même dossier.
De son côté, le numéro 2 du Hezbollah cheikh Naïm Kassem a estimé que le but de tout ce tollé médiatique est de faire oublier le dossier des faux témoins, en soulevant des « questions secondaires ». Cheikh Kassem a rappelé que le Hezbollah ne sera satisfait que lorsque des mesures concrètes seront prises dans le dossier des faux témoins. « Nous n'accepterons pas que ce dossier soit considéré comme une affaire politique soumise aux opinions des uns et des autres. Nous voulons que la justice s'en empare sérieusement et remonte jusqu'à ceux qui ont planifié et fabriqué les faux témoins, orientant l'enquête vers une fausse piste qui a entraîné des catastrophes entre le Liban et la Syrie », a-t-il ajouté. Cheikh Kassem s'est ensuite demandé « pourquoi certaines parties cherchent-elles à gagner du temps ? Sur quoi misent-elles ou alors que leur a-t-on promis ? », avant de répéter qu'il faut aboutir à des résultats concrets dans ce dossier et que le Hezbollah n'acceptera aucun report.
Il reste à rappeler que Jamil Sayyed est attendu aujourd'hui à Beyrouth. Dans un entretien téléphonique avec la chaîne al-Jazira, il a annoncé qu'il rentrait par l'AIB et ne comptait pas modifier son itinéraire. L'officier a encore affirmé que ceux qui cherchent à le juger « sont ceux-là mêmes qui sont impliqués dans le dossier des faux témoins ». Il a rappelé que ceux qui l'attaquent aujourd'hui cherchent à éviter de se prononcer sur le fond, préférant rester dans la forme pour cacher leurs méfaits. Il a enfin conclu qu'il n'y a pas d'État au Liban pour qu'il soit menacé, mais un semblant d'État...
Signalons enfin que la convocation adressée par le juge Mirza au général Sayyed n'est pas un mandat d'amener. Par conséquent, l'officier ne peut être arrêté à son arrivée à l'aéroport. Il doit d'abord être notifié de la convocation, selon la procédure officielle, et s'il ne répond pas, d'autres mesures pourraient être prises.