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Liban - Polémique

Faux témoins : le Hezbollah hausse à nouveau le ton

Au lendemain de la trêve du Fitr, le dossier des faux témoins dans l'affaire Hariri est revenu en force au-devant de la scène, des responsables du Hezbollah jugeant hier le moment opportun pour hausser à nouveau le ton et s'employer, par le biais de ce dossier, à faire le procès des cinq dernières années.
« D'aucuns remuent la poussière dans tel quartier ou telle ruelle, comme si les Libanais étaient appelés à feindre d'oublier ce qui s'est passé durant les cinq dernières années et à considérer cela comme un fait accompli », a souligné le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, lors d'un meeting organisé par le PSNS. « Ce qui s'est passé n'est autre qu'un coup d'État politique dont nous ne traiterons les suites que conformément à nos intérêts nationaux », a-t-il ajouté.
« Personne n'est en mesure de nous contraindre par la force ou par la ruse à accepter des faits qui modifient le cours des choses dans notre vie », a-t-il dit.
« Ce qui s'est passé est inacceptable, dans la mesure où la Syrie est devenue l'ennemi du Liban et Israël un voisin avec lequel il est possible dans le futur de vivre en bonne entente. Sans parler de la détention illégale d'officiers supérieurs, de la modification de la structure de services de sécurité importants et, enfin, de l'exportation à l'étranger de projets de loi et le recours à la communauté internationale pour imposer des textes sous le chapitre VII (de la Charte des Nations unies) », a noté M. Raad.
« Tout cela ne passera pas, et que personne ne rêve que nous allons nous adapter à cette réalité présente favorable à l'ennemi israélien », a-t-il lancé.
Reprenant les affirmations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sur l'implication d'Israël dans l'attentat contre Rafic Hariri, M. Raad a estimé que les données et les indices fournis par le secrétaire général « suffiraient à tout juriste et à toute personne soucieuse de justice pour pointer Israël du doigt ». « Mais jusqu'ici, nous ne voyons aucune activité dans ce sens. Quant au secrétaire général, il n'est pas un investigateur pour qu'on dise de ses données qu'elles sont incomplètes. C'est l'affaire de l'enquêteur de compléter ce qui ne l'est pas, ou alors qu'il s'écarte du chemin pour que nous remplissions sa mission à sa place », a-t-il dit en réponse aux affirmations du procureur général du Tribunal spécial pour le Liban, Daniel Bellemare.
« Il en est qui se mettent en colère lorsqu'il est question de l'affaire des faux témoins, qui ont été les instruments du coup d'État politique. C'est pourquoi il est demandé aujourd'hui de faire la lumière sur l'identité de ceux qui ont activé, financé et protégé ces faux témoins », a poursuivi M. Raad. Pour lui, « celui qui veut dissimuler une vérité se montre réticent dans le dossier des faux témoins, mais ce dossier n'est susceptible de faire l'objet d'aucun marché, d'aucun compromis ».
De son côté, le député Hassan Fadlallah, également du Hezbollah, a expliqué que lorsque le parti chiite et ses alliés évoquent le dossier des faux témoins, « ils ne parlent pas seulement de quatre ou cinq individus ayant donné des faux témoignages ». « Ceux-là ne sont qu'un maillon du dossier et peut-être s'agit-il du maillon le plus faible, le moins important. Si nous insistons sur cette affaire, c'est dans le but d'atteindre toute une organisation politique médiatique et sécuritaire, en partie officielle et en partie liée à des personnalités et des forces politiques. C'est cette organisation qui a fabriqué les faux témoins pour dérouter l'enquête et réaliser d'autres objectifs politiques », a-t-il déclaré.
« Nous voulons que cette organisation soit démantelée et que ses têtes soient dénoncées », a-t-il dit.
Chez les alliés du Hezbollah, le député d'Aley Talal Arslane a estimé que l'affaire des faux témoins « ne se résume pas à un crime ordinaire ». « Il s'agit d'un grand complot visant à éliminer le Liban par la méthode de l'anarchie créative, et cela fait partie de la stratégie américano-israélienne pour conquérir le Liban et la région tout entière », a-t-il dit. Selon lui, le pas franchi par le Premier ministre, Saad Hariri, « ne saurait s'arrêter à la seule reconnaissance de l'existence des faux témoins ». « Il faudra qu'il soit le prélude à une procédure judiciaire effective que nous avons toujours réclamée pour à la fois connaître la vérité et protéger le Liban », a dit encore M. Arslane lors d'un meeting.

« D'aucuns remuent la poussière dans tel quartier ou telle ruelle, comme si les Libanais étaient appelés à feindre d'oublier ce qui s'est passé durant les cinq dernières années et à considérer cela comme un fait accompli », a souligné le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, lors d'un...
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