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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

La coalition perd la guerre en Afghanistan, affirme... Islamabad

En visite à Londres, le président pakistanais Asif Ali Zardari a estimé hier que la coalition est « en train de perdre la guerre » en Afghanistan ; des propos rejetés par Washington, alors que le conflit est de plus en plus impopulaire aux États-Unis.

Des soldats américains s’offrent un moment de détente et d’insouciance lors de leur patrouille dans la province de Kandahar : une fleur jaune accrochée à leur casque. Yuri Cortez/AFP

Le président pakistanais Asif Ali Zardari a averti hier que la coalition était « en train de perdre la guerre » en Afghanistan et rejeté les critiques du Premier ministre britannique David Cameron sur un double jeu d'Islamabad avec les talibans.
« La communauté internationale, à laquelle appartient le Pakistan, est en train de perdre la guerre contre les talibans. Et ce, avant tout, parce que nous avons perdu la bataille de la conquête des cœurs et des esprits », a déclaré au quotidien Le Monde M. Zardari qui a achevé hier une visite en France avant de se rendre à Londres. Estimant cependant que « la communauté internationale n'acceptera jamais de voir les talibans diriger à nouveau » l'Afghanistan, le chef de l'État pakistanais juge que les rebelles « n'ont aucune chance de reprendre le pouvoir » même si « leur emprise progresse ». Alors que des documents confidentiels de l'armée américaine, diffusés par le site Internet Wikileaks, font état de liens entre le Pakistan et les talibans, M. Zardari juge « absurde » l'idée d'un double jeu de son pays. « Le Pakistan et sa population sont victimes des terroristes. Nous ne faisons pas que défendre nos frontières, nous luttons contre la terreur et ceux qui la propagent », a-t-il affirmé.
Toutefois, en réaction à ces propos, le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, a déclaré que le président Barack Obama n'est pas d'accord avec l'opinion formulée par M. Zardari.
Mais comme pour apporter de l'eau au moulin de M. Zardari, des insurgés islamistes, dont certains portaient des ceintures d'explosifs, ont attaqué hier la base aérienne de Kandahar, le plus important complexe des forces étrangères, située dans le sud de l'Afghanistan. Les autorités provinciales afghanes ont annoncé la mort de six assaillants, dont deux candidats kamikazes, durant les échanges de tirs et ont fait état d'un soldat étranger tué et de plusieurs civils blessés par la chute de deux roquettes dans l'enceinte de la base. Le lieutenant-colonel Katie Kendrick, porte-parole des forces sous commandement de l'OTAN à Kaboul, a précisé qu'un kamikaze s'était fait exploser après avoir constaté l'échec de sa tentative pour pénétrer à l'intérieur de la base. Étroitement fortifiée, la base aérienne de Kandahar abrite des dizaines de milliers de militaires et de travailleurs civils.
Elle a souvent été dans le passé la cible des talibans, mais plus rarement l'objet d'une attaque terrestre. La dernière, en mai, avait fait de nombreux blessés militaires et civils.
Par ailleurs, la guerre en Afghanistan est plus impopulaire que jamais aux États-Unis, selon un sondage publié hier, qui signale aussi une forte baisse du soutien à la façon dont Barack Obama gère ce conflit et sa présidence en général. Selon ce sondage réalisé par l'institut Gallup en coopération avec le quotidien national USA Today, 43 % des Américains interrogés estiment qu'entrer en guerre en Afghanistan après le 11-Septembre a été « une erreur », contre 28 % fin 2008, lorsque M. Obama a été élu. 62 % des personnes interrogées estiment que la situation en Afghanistan est « assez » ou « très mauvaise », contre 34 % d'un avis contraire. 57 % désapprouvent la gestion de la guerre par M. Obama, contre 36 % qui l'approuvent. La dernière livraison du sondage, en février, montrait une approbation de 48 % d'entre eux contre 47 % d'insatisfaits.
Conjuguée à un faible taux d'approbation des Américains sur la façon dont M. Obama gère le dossier de l'économie (39 % de satisfaits) en période de chômage élevé, cette situation débouche sur un taux d'approbation général au plus bas pour le président depuis sa prise de fonctions, à 41 %, note USA Today.
Le président pakistanais Asif Ali Zardari a averti hier que la coalition était « en train de perdre la guerre » en Afghanistan et rejeté les critiques du Premier ministre britannique David Cameron sur un double jeu d'Islamabad avec les talibans.« La communauté internationale, à laquelle appartient le Pakistan, est en train de...

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