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Économie - Énergie

Les malheurs de BP redonnent du lustre au grand rival Shell

Shell s'est réinstallé hier, en présentant ses résultats trimestriels, dans le fauteuil de leader de l'industrie pétrolière britannique devant un rival BP laminé par la marée noire du golfe du Mexique, tout en insistant aussi pour que cette catastrophe ne condamne pas les forages en eaux profondes. Le groupe pétrolier britannique a annoncé une hausse de 15 % de son bénéfice net part du groupe au deuxième trimestre, à 4,393 milliards de dollars. Ajusté des stocks et autres données non liées à l'exploitation, une mesure très observée par les analystes, ce bénéfice a atteint 4,21 milliards de dollars, une hausse de 34 %, soit mieux que les 4,02 milliards de dollars attendus par les analystes.
Le groupe, qui décevait régulièrement ces dernières années par sa production, semble reparti dans le bon sens, affichant une hausse de 5 % à 3,110 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/j). De surcroît, il a fait plaisir au marché en annonçant qu'il était en avance sur son programme de réduction de coûts, qui passera par la suppression de 7 000 emplois. « Aucun doute, Shell a dépassé les attentes », a remarqué Jason Kenney d'ING, estimant que tout cela augurait bien de l'avenir pour le groupe. Une revanche aussi pour Shell, qui était vu comme un peu déclinant ces dernières années face à BP, qui le battait régulièrement en termes de résultats et de bonne santé depuis 2007 et l'arrivée à sa tête du directeur général Tony Hayward.
Mais l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon le 20 avril, ses 11 morts et la gigantesque marée noire qu'elle a provoquée dans le golfe du Mexique ont fait basculer cet ordre, et M. Hayward, rattrapé par ses nombreuses gaffes de communication ces dernières semaines, a été emporté avec la catastrophe et devra céder la place en octobre à un nouveau patron, Bob Dudley. Et au lieu d'un bénéfice, BP a annoncé mardi une perte colossale de 17 milliards de dollars en données hors stocks, pour tenir compte d'une charge de 32,2 milliards de dollars destinée à parer aux coûts de la marée noire. « Les résultats de Shell soulignent le contraste total entre les deux grands groupes pétroliers britanniques », a résumé Richard Hunter, d'Hargreaves Lansdown Stockbrokers. Pour autant, la marée noire n'a pas épargné Shell, et son patron Peter Voser a clairement plaidé hier pour qu'elle ne serve pas de motif à l'arrêt des forages en eaux profondes sur la planète. Sans témoigner de soutien particulier au rival BP, M. Voser a souligné que cette affaire était « une tragédie », « que tout le monde avait été choqué par la perte de vies humaines » dans cette affaire et « par le large impact de la marée noire qui se poursuit ». Mais, a-t-il souligné, « la production en eaux profondes a un rôle important à jouer dans l'approvisionnement mondial en énergie ». Il a remarqué que Shell avait récemment annoncé sa participation à un système de réponse commun contre les futures marées noires, d'un coût d'un milliard de dollars : « C'est un exemple de ce que nous faisons avec les gouvernements et nos partenaires pour améliorer les capacités du secteur », a-t-il mis en avant.
Le groupe a beaucoup à perdre par ricochet dans cette affaire : son nouveau champ Perdido, dans le golfe du Mexique, a été fermé en avril après le moratoire prononcé par les autorités américaines, alors qu'il ne fonctionnait que depuis un mois, et la production n'y reprendra pas avant octobre. Un manque à gagner pour le groupe qui espère en tirer à terme 100 000 barils par jour. Shell a désormais sept installations de forage immobilisées à cause de ce moratoire, et a inscrit une charge de 56 millions de dollars dans ses comptes trimestriels.

Shell s'est réinstallé hier, en présentant ses résultats trimestriels, dans le fauteuil de leader de l'industrie pétrolière britannique devant un rival BP laminé par la marée noire du golfe du Mexique, tout en insistant aussi pour que cette catastrophe ne condamne pas les forages en eaux profondes. Le groupe pétrolier britannique a...

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