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Santé - Oncologie

Cancer de l’enfant : un taux de guérison jusqu’à 85 %

Les tumeurs infantiles constituent près de 2 % de l'ensemble des cancers, avec près de 175 à 225 nouveaux cas par an au Liban. Le taux de guérison est élevé - jusqu'à 85 % -, mais le traitement est long et coûteux. D'où l'importance du rôle que jouent les ONG dans ce cadre.

Le Dr Peter Noun entouré d’enfants souffrant de cancer et des infirmières du service d’oncologie pédiatrique, à l’Hôpital libanais Geïtawi.

Assis dans son lit d'hôpital, le petit bras transpercé d'aiguilles, le crâne rasé, J., 7 ans, feuillette son cahier de coloriage, tardant à se décider sur l'image à peindre. Il tourne une page, puis revient sur celle d'avant avant de tourner à nouveau les feuilles de son mince cahier. Assise près de lui, sa mère lui caresse le bras alourdi par le poids des perfusions et lui sourit. « Les médecins nous ont rassurés. Il s'en sortira, mais le traitement est long », dit-elle d'un ton faible qui se veut rassurant.
J. fait partie des milliers d'enfants dans le monde diagnostiqués d'un cancer. « Les tumeurs chez l'enfant constituent 1 à 2 % de l'ensemble des cancers », explique le Dr Peter Noun, hématologue, chef du service de pédiatrie à l'Hôpital libanais Geïtawi, oncologue-pédiatre à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri et à l'hôpital Notre-Dame des Secours. « Sur un million d'enfants âgés de moins de 15 ans, 150 à 170 cas de cancers infantiles sont enregistrés chaque année. En extrapolant, nous pouvons dire qu'au Liban, nous avons 170 à 225 nouveaux cas par an », ajoute-t-il.
Les cancers chez l'enfant sont divisés en tumeurs solides et tumeurs liquides ou sanguines. « Les leucémies, surtout aiguës - les leucémies chroniques sont rares chez les enfants - constituent 30 à 35 % des cas des tumeurs infantiles avec un important taux de guérison qui atteint les 85 % », poursuit le Dr Noun.
Les tumeurs cérébrales viennent en deuxième position et sont détectées dans 20 % des cas. Les lymphomes forment 15 à 20 % des cas des cancers infantiles avec un important taux de guérison (90 % des cas), suivis du cancer du rein qui guérit bien s'il est détecté à un stade précoce, des neuroblastomes (tumeur développée à partir du tissu nerveux sympathique, qui est détectée souvent à un stade métastatique), des tumeurs osseuses et du tissu mou.
« La majorité des cancers chez les enfants sont détectés entre l'âge de 4 et 8 ans, sachant que les tumeurs osseuses et les lymphomes sont les plus fréquents après l'âge de 10 ans, précise le Dr Noun. Chez les plus jeunes, nous rencontrons surtout les leucémies, le cancer des reins et les neuroblastomes. »

Un traitement coûteux
Le traitement du cancer infantile dure entre six mois et trois ans, selon les cas, accompagné d'un important taux global de guérison qui dépasse les 85 %. Le principal traitement reste la chimiothérapie, puisqu'il couvre la majorité des formes. Certains cas, comme les tumeurs cérébrales, nécessitent une chirurgie. Pour d'autres, le recours à la radiothérapie est indispensable. « J'aimerais insister dans ce cadre qu'il est important de suivre les protocoles de pédiatrie également chez les jeunes de 20 ans qui souffrent de cancer, puisque toutes les études internationales ont montré que le taux de réussite de ces protocoles est supérieur à ceux adoptés pour les adultes », ajoute le Dr Noun.
Comme tous les traitements du cancer, ceux pratiqués chez les enfants et adolescents sont parfois lourds, mais surtout coûteux. En effet, il faut compter en moyenne 40 000 dollars par an et par enfant. « Toutes les familles ne bénéficient pas de la couverture d'un tiers payant, déplore le Dr Noun. Parfois, elles sont même obligées de se procurer le traitement à partir de l'étranger, parce qu'il n'est pas disponible au Liban pour une raison ou pour une autre. Seul le Saint-Jude Children Cancer prend en charge les enfants gratuitement, mais il ne peut pas accueillir tous les patients. Les autres sont traités dans les hôpitaux. »
Pour empêcher que ces enfants soignés dans les hôpitaux n'interrompent un traitement qui peut leur sauver la vie faute de moyens, des associations ont vu le jour dans nombre de ces hôpitaux. « À l'Hôpital libanais Geïtawi et à l'hôpital Notre-Dame des Secours, nous avons Kids First, une association créée il y a plus de cinq ans par l'épouse de l'ambassadeur de Suisse, à l'époque Maya Litscher, qui s'était impliquée pour venir en aide à ces familles dans le besoin, note le Dr Noun. Suite à un article paru dans L'Orient-Le Jour, la Fondation humanitaire al-Walid ben Talal a décidé de prendre en charge cette association et continue à couvrir, à ce jour, la différence des frais d'hospitalisation et le prix des médicaments. Son aide nous est précieuse. »
D'autres associations, Oumnia et Tammana à titre d'exemple, apportent un soutien psychologique aux patients et à leurs familles. Certaines aussi veillent à les aider dans leurs études pour qu'ils ne ratent pas leur année scolaire ou universitaire.
Assis dans son lit d'hôpital, le petit bras transpercé d'aiguilles, le crâne rasé, J., 7 ans, feuillette son cahier de coloriage, tardant à se décider sur l'image à peindre. Il tourne une page, puis revient sur celle d'avant avant de tourner à nouveau les feuilles de son mince cahier. Assise près de lui, sa mère lui caresse le...

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