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Culture - Violon d’Ingres

Karim Daou, un banquier féru de nouvelles technologies

Archétype du banquier libano-genevois, de prime abord, Karim Daou se révèle très vite comme un « sinophile » averti et un photographe autodidacte féru de nouvelles technologies. Portrait de cet artiste en herbe, armé d'une grande sensibilité et figeant ses sujets à l'acrylique.

«Raouché Storm».

Lorsque l'on rencontre un Libanais à Genève, on s'attend souvent à ce qu'il annonce travailler dans la banque, secteur particulièrement florissant dans la vieille cité lémanique. Lorsque l'on rencontre Karim Daou, qu'il annonce être gestionnaire et qu'il parle aisément de marchés internationaux et de finance internationale, on ne s'attend pas à ce qu'il en vienne, aussi sec, à des passions telles que la peinture, la Chine et la photo.
Pourtant, d'emblée, ses yeux semblent voguer vers d'autres horizons, d'autres perspectives. La Chine tout d'abord. Un intérêt né des nombreux voyages qu'il effectue en Asie et dans l'Empire du milieu. D'ailleurs, alors qu'il gère des fonds privés chinois dans la banque qui l'emploie, c'est dans ce pays qu'il découvre de nouvelles couleurs. Des approches inédites d'artistes qui ne sont pas formés aux techniques occidentales, parfois considérées comme traditionnelles. «Je pense, par exemple, à Zhang Lin Hai qui utilise énormément la saturation, entre dans les détails avec profondeur et exécute un réel travail d'art contemporain que l'on pourra aimer ou pas.»
Et c'est justement là le moteur de Karim Daou, lui qui n'a jamais suivi de formation artistique académique et qui a préféré rester en dehors des sentiers battus pour laisser libre cours à sa sensibilité. De la sorte, «je découvre des choses auxquelles je ne m'attends pas. Je touche à tout, car la beauté est en toute chose.» C'est ainsi qu'il imagine des sites Web et en maîtrise le langage, joue avec les pinceaux et les toiles, avant de manipuler des objectifs millimétrés qu'il pointe au gré de ses voyages et de ses envies.

Tableaux acryliques
Né en Suisse, où il vit maintenant, Karim Daou a grandi au Liban et y a fait ses études. Armé d'une culture mixte et de son ouverture sur le monde, il navigue entre deux continents. D'un coin à l'autre de la planète. Il rapporte des clichés qu'il veut audacieux. Sans a priori. Faits d'émotions capables de capter cet instant unique qui le fait vibrer au moment de déclencher. Techniques, aussi. Pour obtenir un résultat hors normes, il jongle avec le grain, les angles, les pixels, la saturation. Avec l'acrylique aussi. Ce matériau qui prend en étau chacune de ses photos pour lui donner toute son essence et la transformer en un véritable objet d'art. Une vitrine sur d'autres ailleurs. D'autres réalités. Celles de Karim. Comme ses lumières de Shanghai ou son étonnante fontaine d'eau rose bonbon qu'il a récemment exposé dans les bureaux de l'agence Desing by W à Genève. Voulues et conçues bien loin des stéréotypes d'usage.
L'acrylique est également un clin d'œil à David La Chappelle que Karim apprécie pour «l'aspect exagéré et artificiel» de son œuvre. Parmi ses modèles, on retrouve encore des pionniers tels que Capa ou Bresson.
Dans les projets artistiques de Karim Daou, le Liban trouvera peut-être bientôt sa place: «On y voit beaucoup de belles choses et de sujets intéressants encore peu exploités. J'aimerais les photographier, prendre le temps de voir les choses au ralenti.» Probablement aussi de les figer, comme autant de regards acryliques sur une société en constante mutation.
Lorsque l'on rencontre un Libanais à Genève, on s'attend souvent à ce qu'il annonce travailler dans la banque, secteur particulièrement florissant dans la vieille cité lémanique. Lorsque l'on rencontre Karim Daou, qu'il annonce être gestionnaire et qu'il parle aisément de marchés internationaux et de finance internationale, on ne...

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