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Économie - Liban - Télécoms

Le Liban épinglé sur son retard dans l’installation du broadband

Au cours d'une conférence sur le secteur des Télécoms dans la région, les participants ont déploré, à l'unanimité, le retard mis dans la modernisation de l'infrastructure liée à l'Internet au Liban, qui nuit, selon eux, à la croissance économique du pays.


Une conférence sur le secteur des télécoms dans la région a débuté hier à l'hôtel Mövenpick sur le thème « Passer à une vitesse supérieure - les stratégies innovantes pour une nouvelle ère ». Organisé par le conseil régional des télécommunications Samena (Asie du Sud, Moyen-Orient, Afrique du Nord), cette conférence, s'étalant sur deux jours et baptisée « Au-delà de la connectivité 2010 » (Beyond Connectivity 2010, en anglais), a réuni à Beyrouth les compagnies et les experts leaders du secteur dans la région. Le rôle de ce conseil est d'améliorer la coopération et l'échange de savoir-faire entre les différentes entreprises de télécommunications, dans le but de développer ce secteur dans la région, comme l'a indiqué à L'Orient-Le Jour le président du conseil d'administration de Samena, Bocar Ba.
Cette conférence avait ainsi pour but d'identifier les tendances, les stratégies et les changements de régulation nécessaires pour booster la croissance de l'industrie des télécoms. Elle a permis en tous cas à des agents-clés de ce secteur de discuter des éléments à modifier dans le cadre de cette nouvelle ère d'innovation et d'intense compétition.
Dans ce cadre, le PDG de Samena, Thomas Wilson, a inauguré la conférence en soulignant que « le passé avait été un défi pour l'industrie à l'échelle régionale et mondiale, et les années à venir le seront tout autant. Comprendre les facteurs de transformation du marché que sont les innovations technologiques et les changements de régulation requis est la clé pour améliorer la compétitivité du secteur et sa croissance ».
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur le poids de Samena, Andrew Sharpe, avocat du cabinet Charles Russel, a insisté sur le fait que des groupements d'entreprises du type Samena étaient indispensables pour faire entendre les revendications des entreprises privées aux autorités publiques.

Le Liban toujours à la traîne en matière de broadband
À ce sujet, les participants à la conférence d'hier ont notamment déploré le retard mis dans l'installation du broadband (Internet très haut débit) dans certains pays de la région, dont le Liban, se félicitant toutefois du progrès remarquable enregistré dans d'autres pays, à l'instar de l'Arabie saoudite et des monarchies du Golfe.
Ainsi, le représentant du ministère des Télécommunications, Antoine Boustani, a mis l'accent sur l'importance de cette infrastructure, indispensable à l'implantation de compagnies étrangères et à l'essor de certains secteurs-clés à haute valeur ajoutée (NTIC, par exemple) ainsi qu'au développement des zones rurales. Il a souligné à cet égard la nécessité d'instaurer une régulation et des lois appropriées pour faciliter l'implantation du broadband au Liban.
En parallèle, et dans le cadre de l'atelier de travail sur les perspectives de croissance du secteur des télécoms, l'impact socio-économique du broadband a été au cœur des interventions. Selon le PDG de Sodetel, Patrick Farajian, la mise en place de l'Internet très haut débit encouragerait non seulement l'afflux d'investissements étrangers, mais servirait également à améliorer le niveau de l'éducation, de la santé et des services gouvernementaux. Cette infrastructure permettrait également d'augmenter le niveau des investissements dans le secteur des télécoms, ces derniers étant notamment orientés aujourd'hui vers les secteurs de l'immobilier et de la finance, a-t-il ajouté.
Interrogé en outre à ce sujet par L'Orient-le-Jour, Ghassan Hasbani, président du groupe saoudien STC International, a déploré la lenteur de la connexion Internet au Liban malgré l'usage répandu du Web. Il a rappelé à cet égard les résultats d'une étude réalisée par speedtest.net, un site évaluant la vitesse de connexion Internet dans plusieurs pays à travers le monde, qui a classé le Liban au 171e rang mondial avec une moyenne de vitesse de 0,59 mégabytes par seconde. Le pays du Cèdre est ainsi arrivé dans le classement loin derrière l'Arabie saoudite, classée au 62e rang mondial avec une vitesse de 3,17 mégabytes par seconde.

De la nécessité de privatiser le secteur des télécoms
M. Hasbani a en outre insisté sur le fait que le Liban était l'un des seuls pays de la région où le secteur des télécoms n'était pas encore privatisé. Il a plaidé pour un partenariat entre les secteurs public et privé (PPP) soulignant que cette privatisation partielle permettrait d'augmenter la vitesse de connexion Internet et de contribuer, en parallèle, à une baisse des prix de téléphone mobile, caractérisée aujourd'hui par un faible taux de pénétration.
Par ailleurs, plusieurs thèmes comme l'innovation et l'évolution de la demande ont été débattus au cours des ateliers de travail organisés à cette occasion.
Une conférence sur le secteur des télécoms dans la région a débuté hier à l'hôtel Mövenpick sur le thème « Passer à une vitesse supérieure - les stratégies innovantes pour une nouvelle ère ». Organisé par le conseil régional des télécommunications Samena...
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