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Municipales 2010 : l'enjeu - La situation

Municipales : Beyrouth, où le consensus n’est pas encore à exclure, sous le feu des projecteurs

Les regards se tournent de plus en plus vers la capitale, maintenant que le délai de dépôt des candidatures au Mont-Liban est désormais clos. Selon le quotidien as-Safir, le consensus réalisé à Saïda devrait se propager pour atteindre Beyrouth et Tripoli, mais les propos de l'ancien ministre CPL Mario Aoun, prononcés hier lors d'un entretien accordé à la radio Voix du Liban, ne laissaient pas penser à un consensus. Ce dernier a en effet laissé entendre que le CPL pourrait tout simplement boycotter le scrutin municipal en l'absence d'accord avec le Courant du futur. Contacté par L'Orient-Le Jour, l'ancien ministre a tenu à relever que ses propos n'avaient pas été prononcés « à la légère », mais après avoir longuement discuté avec le député Michel Aoun de ce dossier. Il n'a toutefois pas exclu la possibilité de réussir à parvenir à un accord une fois que les discussions officielles auront été amorcées, car pour l'instant, seules des négociations officieuses ont eu lieu.
Le problème pour le CPL, c'est que Beyrouth a tout l'air d'être la « chasse gardée » du Courant du futur. « Or si cela continue d'être le cas, et que la composition du conseil municipal aura pour objet de refléter ce schéma, toutes les options sont envisageables, y compris le boycott », explique Mario Aoun. Ce malaise est conforté par le fait que jusqu'à la dernière minute, « il y a eu un climat de report, ce qui ne nous a pas permis de préparer cette échéance comme il se doit ». Jusqu'à présent également, il n'y a eu que des propos « timides », une tentative de « prendre le pouls de la situation » dans la capitale sans réelle percée. « Nous sommes toujours au point mort », relève l'ancien ministre. La revendication du CPL en ce qui concerne la capitale est de prime abord simple : obtenir proportionnellement le même nombre de sièges que ceux raflés lors des législatives. « Peut-être qu'avec le retour de Michel Aoun et Saad Hariri de l'étranger, les concertations pourront prendre un nouveau départ », a ajouté M. Aoun.
Réponse du leader des FL, Samir Geagea : « Les revendications du CPL sont cent fois les bienvenues si elles s'avèrent raisonnables et acceptables et si elles prennent en compte certaines considérations familiales dans certaines localités. » Autre note positive, la déclaration du député Ammar Houry au quotidien al-Mustaqbal concernant les efforts actuellement déployés par le ministre d'État Michel Pharaon : « M. Pharaon négocie en tant que chrétien pour que le CPL puisse être représenté de manière symbolique à Beyrouth et nous souhaitons que ces concertations aboutissent. » Le député Nadim Gemayel a également tenu à souligner que « ce n'est pas Saad Hariri qui choisit » les membres chrétiens du conseil municipal de Beyrouth. Ainsi, les députés chrétiens de Beyrouth seraient en train de peser de tout leur poids pour la réussite de l'alliance avec le CPL dans le respect toutefois des résultats des législatives. La proposition actuellement en cours de discussion est la suivante : trois candidats indépendants proches des dignitaires religieux chrétiens de la capitale, puis le tiers des candidats restant serait alloué au CPL. Ce qui octroierait donc naturellement les deux tiers restants aux alliés de M. Hariri. Le problème, c'est que le CPL ne croit pas que les indépendants proches des hommes religieux chrétiens le sont vraiment et estime qu'ils sont en fait alliés au 14 Mars. Une source proche du Sérail a en outre relevé dans ce cadre que « le Hezbollah n'entend pas se poser en obstacle face aux efforts de consensus actuellement en cours dans la capitale ». Comprendre : le Hezb préfère un consensus à Beyrouth et ne serait pas - encore - sur le point de plaider la cause du CPL envers et contre tout.
Le Tachnag, de son côté, a « conseillé » de ne pas clore les discussions à Beyrouth car un consensus serait encore possible, « surtout que les rencontres préliminaires viennent de débuter et que les détails seront examinés plus tard ». Le parti arménien négocie en effet pour lui-même dans le cas beyrouthin. Les dés ne sont donc pas jetés pour le moment, mais deux points sont regrettables, même si la tentative de parvenir à un consensus est, en soi, louable : d'abord cette insistance sur le consensus est de nature à laisser de côté les aspirations des citoyens qui devraient avoir le droit de s'exprimer en votant, surtout que cette échéance est une chance pour la démocratie de proximité. Et, d'autre part, comme l'a fait remarquer le député Farid el-Khazen, il est évidemment regrettable que « les discussions prennent une dimension familiale et politique au lieu qu'elles ne soient axées sur le développement local », comme cela a été le cas à Jounieh.
Les regards se tournent de plus en plus vers la capitale, maintenant que le délai de dépôt des candidatures au Mont-Liban est désormais clos. Selon le quotidien as-Safir, le consensus réalisé à Saïda devrait se propager pour atteindre Beyrouth et Tripoli, mais les propos de l'ancien ministre CPL Mario Aoun, prononcés hier lors d'un...