Le respect de la 1701

Les décennies passent et les résolutions de l'ONU se ressemblent. Car il suffit de les adopter à 10 000 kilomètres du terrain pour se donner bonne conscience. Quant à les appliquer, cela relève de la pure utopie.
La 1701 en l'occurrence (pour ne parler que de celle-ci !) contient 19 paragraphes parmi lesquels il est, bien sûr, stipulé que la Ligne bleue doit être respectée par les deux parties (§ 4, 8 et 11) et que le Liban doit maintenir son intégrité territoriale. Mais il est clairement dit aussi, entre autres, que le gouvernement libanais doit étendre son autorité sur l'ensemble du territoire de sorte qu'aucune arme ne s'y trouve (§ 3 et 8), qu'aucune vente ou fourniture d'armes ne doit s'y dérouler sauf celles autorisées par le gouvernement libanais (§ 8 et 14), que les dispositions pertinentes de l'accord de Taëf soient mises en œuvre et notamment celles concernant le désarmement (§ 3, 8 et 10), que tous les États doivent empêcher la fourniture d'armes au Liban (§ 15), etc.
Aucun de ces points n'a été appliqué.
Alors avant d'accuser, même à raison, balayons d'abord devant notre porte. Nous gagnerions certainement en crédibilité aux yeux du reste du monde. Surtout vis-à-vis des pays auprès desquels le Liban demande de l'aide. Tant qu'il existera des groupes armés au Liban, tant que s'exercera l'État dans l'État, le Liban ne sera pas considéré comme un État de droit. Quand un pays veut discuter avec un autre, il n'envoie pas une délégation d'une milice qui refuse d'être désarmée, mais les représentants du gouvernement.  En l'état actuel des choses, on peut penser que le gouvernement libanais considère que le Hezbollah est son représentant.