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Économie - Dette

La fuite en avant des taux grecs place Athènes au pied du mur

Après une très brève accalmie la semaine passée, les taux des obligations grecques sont repartis à la hausse, atteignant de nouveaux sommets hier, ce qui devrait inciter davantage Athènes à faire appel au plan d'aide des membres de la zone euro et du FMI.
Les rendements des obligations grecques à 10 ans ont atteint hier leur plus haut niveau depuis l'entrée du pays dans la zone euro, à 7,764 %, un taux proche de celui que doit proposer actuellement le Mexique pour lever de l'argent.
Conséquence de cet accès de fièvre, la Grèce doit offrir un surplus de 4,60 points de pourcentage par rapport à l'Allemagne pour emprunter sur les marchés, ce qui en fait plus que jamais « le mauvais élève de la zone euro ».
Ce mouvement est dans la continuité de vendredi, a indiqué Axel Botte, stratégiste chez AXA IM, les investisseurs ayant manifesté en fin de semaine dernière une aversion pour le risque après les révélations sur Goldman Sachs.
Le gendarme de la Bourse américaine avait annoncé des poursuites contre la banque d'investissement américaine, ce qui avait refroidi les marchés et pesé par ricochet sur les actifs les plus fragiles comme la dette grecque.
Mais cette tension des taux du pays reflète surtout les inquiétudes continues sur la Grèce et sa capacité à réduire drastiquement ses déficits.
Le gouvernement grec a d'ailleurs exclu hier de durcir en 2010 la cure de rigueur infligée au pays pour redresser ses finances, renvoyant aux deux années suivantes d'éventuelles nouvelles mesures.
« Le marché attend une poursuite de l'amélioration des comptes publics grecs. Or, le chemin est extrêmement long, les Grecs devant rattraper leur déficit de crédibilité en matière de discipline budgétaire », a estimé M. Botte.
Une situation qui pèse sur la dette grecque peu attractive. Elle « cumule tous les problèmes », selon René Defossez ,de Natixis, car « elle est peu liquide, mal notée (par les agences financières), et les statistiques officielles grecques ne sont pas très fiables ».
Dans ce contexte, les investisseurs s'en délestent à la moindre occasion, lui préférant des obligations plus sûres, notamment allemandes.
Lundi, selon des sources de marché, c'est le report de la réunion prévue hier entre le gouvernement grec, l'Union européenne et le FMI - probable prélude à une activation du plan d'aide européen - qui aurait favorisé la vente de titres grecs. La réunion a été reportée à mercredi à cause de la paralysie d'une grande partie du transport aérien en Europe.
Le mouvement de hausse des taux grecs observé sur plusieurs séances montre que l'annonce des modalités du plan d'aide européen le 11 avril n'a soulagé que temporairement les marchés, qui se demandent quelle option va choisir Athènes.
« Plus les taux dérapent, plus l'appel au plan semble logique », affirme M. Defossez. « Soit la Grèce est masochiste et paie les taux du marché, soit elle est raisonnable et prend le plan » d'aide européen, poursuit-il. Le plan de l'UE et du FMI propose de prêter dans un premier temps 30 milliards d'euros à Athènes au taux de 5 %, soit moins que le marché. Une hypothèse qui permet d'éloigner le risque de défaut du pays, en tout cas cette année, estime le stratégiste obligataire de Natixis.
La Grèce fera son retour sur les marchés aujourd'hui, avec une émission de titres à trois mois afin de lever 1,5 milliard d'euros.
Après une très brève accalmie la semaine passée, les taux des obligations grecques sont repartis à la hausse, atteignant de nouveaux sommets hier, ce qui devrait inciter davantage Athènes à faire appel au plan d'aide des membres de la zone euro et du FMI.Les rendements des obligations grecques à 10 ans ont atteint hier leur plus...

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