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Économie - Liban - Conférence

Les investissements dans l’immobilier estimés à plus de 14 milliards de dollars depuis 2008

Selon certains intervenants au Forum annuel de l'immobilier et de la finance, les prix des appartements au Liban auraient bondi entre 200 et 400 % au cours des cinq dernières années.

Plus de 250 personnes ont participé au Forum, hier. Photo Wassim Daou

Le Forum de l'immobilier et de la finance s'est tenu hier, en présence de plus de 250 professionnels du secteur et d'anciens députés et ministres, sous le parrainage du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, représenté par son vice-gouverneur, Saad Andari.
Au cours de cette rencontre, les participants ont mis l'accent sur l'importante croissance du secteur immobilier au Liban et sur les défis auxquels fait face ce secteur aussi bien sur le plan local que régional. Dans son allocution, M. Andari a ainsi indiqué que la hausse des prix de l'immobilier au Liban au cours des cinq dernières années a oscillé entre 200 et 400 % selon les régions, sous l'impulsion d'une demande très soutenue, après une longue période de stagnation qui s'est étalée de 1996 à 2008. Selon lui, cette évolution rapide des prix constitue donc, dans une certaine mesure, une forme de correction.
Le vice-gouverneur de la BDL a indiqué que les investissements dans le secteur immobilier ont varié entre 7 et 10 milliards de dollars par an en 2008 et 2009, contre un PIB annuel de 33 milliards de dollars. Cette année, les choses ne semblent pas avoir changé, comme en témoigne la hausse de 37 % des permis de construire au cours des deux premiers mois de l'année, a de son côté indiqué le président de l'autorité de développement des investissements au Liban (IDAL), Nabil Itani. Selon lui, la valeur des transactions immobilières a augmenté de 97 % sur un an, passant de 616 millions de dollars fin février 2009 à 1,2 milliard de dollars au cours des deux premiers mois de 2010.
En ce qui concerne le financement du secteur immobilier, les participants ont mis l'accent sur les différences qui existent entre le marché local, où les investisseurs et les acquéreurs utilisent davantage leurs fonds propres, et les marchés internationaux, où le recours à l'endettement est plus de mise. Cette différence au niveau de la structure explique en partie les raisons pour lesquelles le Liban, et le secteur immobilier plus particulièrement, a échappé à la débâcle mondiale, déclenchée aux États-Unis par la crise des subprimes, ont ajouté les participants au forum.

Rôle de l'État
Plusieurs sessions ont en outre animé cette rencontre, dont celle portant sur les stratégies de l'immobilier et l'implication du secteur public. Au cours de cette séance, les intervenants ont mis en exergue la faiblesse du taux d'imposition sur les profits immobiliers au Liban, malgré l'expansion du secteur, soulignant la nécessité de mettre en place des taxes adaptées, susceptibles de doper les recettes de l'État sans pour autant nuire aux investisseurs. Ces recettes pourront, selon plusieurs participants, servir à construire des logements sociaux dans le cadre d'une politique nationale visant à faciliter l'achat d'appartements pour les catégories moyennes et défavorisées, notamment à l'ombre de la flambée des prix. Dans le sens d'une plus grande implication des autorités publiques, l'ancien ministre des Finances, Jihad Azour, a insisté pour que l'État joue un rôle plus important dans l'organisation du secteur. « L'interactivité entre l'État et les compagnies privées permettrait en outre de donner au secteur public une meilleure visibilité et une capacité à étudier l'infrastructure », a-t-il ajouté. M. Azour a, par ailleurs, plaidé en faveur du développement des secteurs annexes à l'activité immobilière, comme la construction de parkings, soulignant l'impact positif de cela sur le marché de l'emploi.
La session sur le marché immobilier libanais, animée par Rachid Hassan, vice-rédacteur en chef du groupe al-Iktissad wal Aamal, a été axée sur les orientations actuelles du marché. Au cours de la session, Victor Najarian, directeur général de l'Association de conseil en immobilier, a indiqué que 90 % des transactions immobilières sont aujourd'hui réalisées par des Libanais, dont la moitié vivent à l'étranger. Enfin, dans cette même session, Mustapha Ahmad, du groupe immobilier Mercury, a insisté sur la nécessité de changer les habitudes et coutumes des Libanais, pour qui habiter en dehors de la capitale constitue faussement une contrainte temporelle trop importante. Il a également déploré la perception que donnent les médias du Liban comme étant un pays instable, ce qui nuit à l'investissement.

Le déficit des logements dans le monde arabe
Par ailleurs, les intervenants ont dressé un bilan de la situation immobilière dans le monde arabe. Le secrétaire général de la Ligue arabe pour le développement immobilier, Ahmad Matar, a ainsi souligné la pénurie de logements dans la région, indiquant que le déficit s'élève aujourd'hui à près de 4 millions d'habitations. « En utilisant seulement 5 % du total des actifs bancaires dans le monde arabe pour l'investissement immobilier, nous pourrons générer une manne financière d'environ 100 milliards de dollars et réduire ainsi ce déficit, qui s'accroît de 1,5 million de logements chaque année », a-t-il ajouté.
Le Forum de l'immobilier et de la finance s'est tenu hier, en présence de plus de 250 professionnels du secteur et d'anciens députés et ministres, sous le parrainage du gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, représenté par son vice-gouverneur, Saad Andari.Au cours de cette rencontre, les participants ont mis l'accent sur l'importante croissance du...
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