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Culture - Signature

Pour Pedro Barros, Beyrouth est une ville muse*

L'ambassadeur de Chili au Liban, Pedro Barros, tient la plume pour parler de Beyrouth en tant que ville muse.

Pedro Barros, ou les propos d'un poète.  Michel SAYEGH

Mots, couleurs, parfums, saveurs, images, inspiration et musicalité font l'essence et la tessiture de ce premier recueil de poésie finalement en partage avec les lecteurs.
Un recueil de poésie publié en deux langues (espagnol et une traduction en français) où un diplomate ne se cantonne pas à la simple rhétorique politique, mais se livre en toute finesse aux aveux personnels et aux tremblements de la corde lyrique.
« J'ai toujours écrit de la poésie, confie Pedro Barros, et cela depuis l'âge de dix ans. Ce sont mes premiers poèmes publiés. Pourquoi je fréquente le monde du Parnasse ? Pour être mieux en contact avec moi-même, pour comprendre le monde, pour avoir plus d'espace de liberté et pour conjurer la solitude. »
Authentiques propos de poète pour Pedro Barros qui, avec son premier recueil intitulé Beirut Ida y Vuelta (Beyrouth aller-retour) - traduit librement de l'espagnol en français par Mona Moukarzel, aux éditions Dergham, 129 pages -, confirme une vocation longuement et fermement tenue secrète.
Il y a trente ans, l'homme doublé de diplomate découvrait Beyrouth. Aller et retour pour des obligations professionnelles, mais aussi pour une rencontre déterminante, celle du cœur, celle de la femme aimée, la sienne.
Et Beyrouth, qui ne laisse jamais indifférent, charme, captive, fascine, envoûte, jette ses rets et son sort. D'autres poètes y ont laissé leurs plumes, leur peau, leur tendresse, leur cœur, leur inspiration. On cite volontiers juste quelques noms du monde arabe, tels Nadia Tuéni, Nizar Kabbani, Mahmoud Darwiche et la liste pourrait être bien longue.
Et Pedro Barros, qui n'échappe pas non plus à l'enchantement et au ramage volubile de cette ville séductrice et qui a sans nul doute tout le sens du fluide musical ibérique comme ses amis du Parnasse latino, tels Parra ou Neruda, jette sur le papier un flot de mots qui se transforme en vers libres.
 Et il parle de Beyrouth, certes en termes d'amoureux, mais aussi avec un regard d'averti à qui rien n'échappe. De la grandeur à la misère, du silence au bruit, de la grandeur de l'immatériel à la servilité de l'argent, des soirs qui tombent sur la Corniche à l'agitation de la rue Hamra, des parfums des pins dans les montagnes aux embruns de la mer, du port à l'aéroport, cette « ville-Feyrouz » a tous les sortilèges pour l'attirer dans son cœur et son giron.
Pedro Barros, qui a toujours vu en « Beyrouth une femme, une femme un peu légère, un peu spéciale, une femme qui cache beaucoup de secrets », en parle en termes de mage et de voyant.
 En touches délicates, sans sophistication de langage ou de sonorités, avec des mots simples, des images alliant sensualité et élévation, des images parfaitement perceptibles, entre sérénité, mélancolie et chagrin, il rappelle avec cœur et sincérité « qu'il est plus important de vivre que de se tromper. »
Pour conclure, la parole est au poète. Ces quelques vers radieux et irisés comme des gravures de Folon ou de Magritte :
« Parfois j'ai peur quand je me trouve
Devant l'obscurité griffée
Des gravures de Goya.
Dans d'autres, Beyrouth, je te vois d'en haut
Étendue, planétaire, jetée par terre
Comme une prêtresse qui donne à ses fils
Du lait et du vin.
Une fin étonnante
D'un ciel rempli de
montgolfières
Qui respirent comme des dragons asthmatiques.
Et nous voyageons lentement
En nous tenant par la main
Dans un rêve blanc et
transparent
À chaque centimètre de
ta ceinture. »

*Pedro Barros signe son recueil de poésie aujourd'hui mercredi, de 18h00 à 20h00, à la galerie Pièce unique, Saifi Village.
Mots, couleurs, parfums, saveurs, images, inspiration et musicalité font l'essence et la tessiture de ce premier recueil de poésie finalement en partage avec les lecteurs. Un recueil de poésie publié en deux langues (espagnol et une traduction en français) où un diplomate ne se cantonne pas à la simple rhétorique politique, mais se livre en...

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