Né à Hassaké, en 1971, Omran Younès, après une licence et une maîtrise en beaux-arts, parvient à s'affirmer dans ce mouvement d'artistes syriens modernes. Tout en cherchant à sonder une esthétique contemporaine, il s'appuie sur les fondements de ses prédécesseurs.
Icônes contemporaines...
Ce récent travail comprend des toiles imposantes, voire colossales, teintées d'une gamme restreinte de blanc, noir, brun, gris et rose. Elles semblent figées dans le temps. Les personnages sont contemplatifs, mais derrière ces yeux tout ronds comme des « signifiants spirituels » se profilent des vies.
Les couches de peinture sursaturent l'espace pictural de Omran Younès, l'application de lavis et l'usage de glacis le rendent presque transparent. À tel point que les personnages deviennent des ombres et que le figuratif s'efface peu à peu dans une sorte d'abstraction expressionniste.
Mais si de premier abord les toiles ont l'air similaires, en les scrutant de plus près, on peut s'apercevoir que la démarche a été développée et que les rapports humains, qui étaient inexistants dans certaines œuvres, sont plus décelables dans les plus récentes. « Chaque série a un ensemble de couleurs qui lui est propre, explique Younès. À l'origine de cette série, ce sont des portraits photos qui ont été captés avant l'invention de la couleur. Il en émane donc un sentiment de mélancolie et de solitude. »
Le travail de Omran Younès est une réflexion sur l'art contemporain. Revisitant à son tour la technique de la photo qui, à son apparition, était passible de détrôner l'art pictural, « l'artiste s'est tourné vers la peinture comme mode dominant de représentation visuelle, pour redécouvrir et redonner vie à ces instants réprimés, saisis dans de vieilles photographies ».
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