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Culture - Toulon

La comédie musicale s'invite à l'opéra

L'opéra de Toulon monte pour la première fois en France "Street Scene" de Kurt Weill, une oeuvre à mi-chemin entre le lyrique et la comédie musicale qui, pour son metteur en scène, permet de renouveler le répertoire et aussi d'attirer de nouveaux publics.

Encore à l'affiche dimanche et mardi, le spectacle a fait salle comble lors de la première vendredi soir.

Ecrite en 1947 alors que l'auteur de "L'Opéra de Quat'sous" se trouve depuis plusieurs années à New York, l'oeuvre se nourrit de la tradition lyrique classique en mêlant à ses grands aria les apports de la musique noire américaine du 20e siècle.

L'esprit de la musique de film n'est pas loin non plus, ce qui donne à "Street Scene" un côté melting pot inclassable.

"Il n'y a pas d'autre oeuvre à ma connaissance qui fasse appel au domaine de l'opéra et de la comédie musicale ensemble", affirme Olivier Bénézech, le metteur en scène du spectacle.

"On passe de scènes extrêmement pucciniennes, de scènes qui sont presque comme un opéra de Verdi à quelque chose qui devient extrêmement léger, extrêmement jazzy. Le mélange des genres fait la force de l'oeuvre", souligne-t-il.

"Street Scene" évoque la vie quotidienne, ponctuée de faits divers, des quartiers populaires de l'East Side new-yorkais des années quarante. Histoires d'amour, jalousies, quête d'un bonheur impossible et crimes passionnels sont les ingrédients de cette pièce de théâtre musicale au décor urbain coloré et moderne.

Pour M. Bénézech, "cette musique de Kurt Weill, c'est un chef d'oeuvre absolu, c'est une synthèse de son art, une oeuvre aussi importante que Porgy and Bess ou West Side Story", spectacles auxquels on pense inévitablement au fil des deux heures de représentation.

Encore à l'affiche dimanche et mardi, le spectacle a fait salle comble lors de la première vendredi soir. Un accueil qui donne raison à ceux qui voient dans la comédie musicale de qualité un avenir pour les scènes lyriques françaises. C'est en tout cas ce que croit M. Bénézech.

"Ce qu'on recherche aujourd'hui, c'est l'efficacité, l'aspect qui plaît au public mais en même temps la qualité", souligne-t-il, ajoutant : "il y a un courant qui est en train de se créer qui montre la nouvelle direction que peut prendre le théâtre musical, grâce à l'univers américain".

Des scènes prestigieuses, comme le théâtre du Châtelet à Paris avec "La Mélodie du bonheur" ou "A little night music" de Stephen Sondheim, ont emprunté cette voie, avec succès.

"Ce qui est important aujourd'hui, c'est de rassembler des publics. Nos maisons d'opéra ne fonctionneront plus dans dix ans si on reste dans un caractère élitiste, si on fait des spectacles qui concernent 500 personnes", juge le metteur en scène.

Le "musical" américain, avenir de la scène lyrique française ? Certains se montrent mesurés. "Il faut faire des créations et on continuera à en faire, cela nous donne envie de nous battre, mais le grand répertoire, c'est ça qui fait venir les jeunes au lyrique", estime Claude-Henri Bonnet, directeur de l'opéra de Toulon.

Et si les comédies musicales montées sur les grandes scènes classiques marchent bien, c'est d'abord parce que les oeuvres choisies rappellent l'art lyrique traditionnel, explique-t-il en substance.

"Aujourd'hui les gens sont mûrs pour découvrir des répertoires, à condition que cela corresponde à leur background", selon M. Bonnet qui ajoute : "Etre proche de l'opéra et du théâtre, c'est ce qui correspond à l'esprit français".

Ecrite en 1947 alors que l'auteur de "L'Opéra de Quat'sous" se trouve depuis plusieurs années à New York, l'oeuvre se nourrit de la tradition lyrique classique en mêlant à ses grands aria les apports de la musique noire américaine du 20e siècle.
L'esprit de la musique de film n'est pas loin non plus, ce qui donne à "Street Scene" un...

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