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Liban

Conférence à quatre voix sur l’abolition du confessionnalisme politique à Paris

Le Collectif de citoyens libanais et amis du Liban (CLAL) a organisé dans les locaux du Musée social un débat sur le thème du confessionnalisme politique au Liban avec la participation d'éminents professeurs et chercheurs, notamment le sociologue Talal Atrissi de l'Université libanaise, MM. Albert Kostanian, membre du bureau politique du parti Kataëb, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel et Kamal Hamdane, qui a remplacé au pied levé le journaliste Nasri Sayegh retenu à Beyrouth à cause d'un léger malaise.
Sous la direction de notre confrère Georges Sassine qui a assumé le rôle de modérateur, le débat s'est articulé sur des questions précises auxquelles les intervenants ont répondu, chacun à sa manière et selon son point de vue. Une évolution du système politique libanais dans le sens d'une déconfessionnalisation peut-elle être envisagée ? Un système laïc est-il possible au Liban ? Selon quel procédé et sous quelles conditions le système pourrait-il évoluer ?
Vaste sujet que les conférenciers ont exploré, mais sans préconiser des solutions.
Pour le phalangiste Albert Kostanian, le débat a été une occasion de critiquer sévèrement la proposition du président de la Chambre, Nabih Berry, de créer un organisme chargé d'abolir le confessionnalisme politique conformément à l'accord de Taëf. Et ce faisant, M. Kostanian a reflété la position de son parti, s'interrogeant sur le timing de cette initiative et affirmant que « les circonstances ne sont pas propices actuellement à la formation de cette commission ». Selon lui, « il faut s'attaquer en priorité aux racines du mal, c'est-à-dire répondre aux inquiétudes des diverses communautés libanaises, notamment chrétiennes ».
Pour sa part, Talal Atrissi a estimé que « lorsqu'on aborde le dossier de l'abolition du confessionnalisme politique, on pose plusieurs questions à la fois puisque le pays est établi sur des bases confessionnelles et que le sujet suscite des inquiétudes au sein de toutes les communautés ». Il a dénoncé au passage les interférences régionales dans la politique libanaise, avant de souligner que M. Berry a posé le problème du système confessionnel mais n'a rien proposé de concret. Après avoir rappelé que les partis laïcs de gauche préconisaient dans le passé l'abolition du confessionnalisme politique, il a relevé qu'aujourd'hui, ce sont des formations représentant des communautés religieuses qui en parlent, « probablement dans l'espoir d'en tirer profit ». M. Atrissi a affirmé que la société civile et les organismes qui la représentent ne sont pas aujourd'hui aptes à soutenir ce genre de projet, « dans la mesure où nombre d'entre elles ont des connexions avec l'étranger par le biais de certains financements ».
Antoine Messarra a d'emblée cité l'ancien président Charles Hélou qui comparait le confessionnalisme à une « poubelle où l'on peut jeter tout ce qui ne nous plaît pas ». Sur le même ton anecdotique et à coups de métaphores, M. Messarra a comparé ce système à « une maladie dont nous ne maîtrisons ni la pathologie ni la thérapie », ajoutant que ce mal s'est « aggravé par un défaut de méthode ».
Kamal Hamdane a pour sa part indiqué que le SPC (comprendre : système politique confessionnel) « qui est supposé rassurer les communautés, ne parvient pas à le faire ». Il a évoqué les époques au cours desquelles on accusait le « maronitisme politique » de tous les maux du pays, soulignant que les mêmes accusations sont portées aujourd'hui contre le « chiisme politique »... M. Hamdane devait souligner la gravité des disparités sociales, citant à titre d'exemple un certain nombre de régions libanaises où « le seuil de pauvreté internationalement reconnu a été enfoncé depuis un bon moment du fait du recours systématique de l'État aux taxes indirectes abusives qui ont triplé durant les trois dernières années, provoquant les déplacements de population que l'on connaît ». Il devait enfin dénoncer « la complicité » et « la solidarité » des élites qui dirigent les diverses communautés libanaises.
Au chapitre des solutions, les conférenciers ont procédé à un nouveau « tour de table » constatant qu'il n'y en a pas pour le moment, sinon d'aller vers une démocratie numérique.
Pour eux, la démocratie consensuelle pourrait être un moindre mal.
Le Collectif de citoyens libanais et amis du Liban (CLAL) a organisé dans les locaux du Musée social un débat sur le thème du confessionnalisme politique au Liban avec la participation d'éminents professeurs et chercheurs, notamment le sociologue Talal Atrissi de l'Université libanaise, MM. Albert Kostanian, membre du bureau politique du parti...
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