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Santé - Oncologie

Le dépistage précoce, meilleur remède contre le cancer du foie

Les carcinomes hépatocellulaires constituent la troisième cause de décès due à un cancer, la tumeur étant diagnostiquée dans la majorité des cas à un stade avancé. Prévenir la maladie consiste essentiellement à identifier les personnes à risque à travers des programmes de dépistage.

Le Dr Massimo Colombo : « Dans le monde, les carcinomes hépatocellulaires continuent malheureusement à être diagnostiqués à un stade avancé. »

Prévention. Tel un leitmotiv, ce mot ne cessait de revenir dans les différentes interviews accordées aux médias par des spécialistes réunis récemment à Istanbul (Turquie) pour discuter des dernières avancées dans le traitement du cancer du foie. Une tumeur qui touche des centaines de milliers de personnes par an et qui continue à être diagnostiquée à un stade avancé.
Le carcinome hépatocellulaire (CHC ou HCC) est la forme la plus fréquente du cancer du foie. Il représente près de 90 % des cas diagnostiqués. « Les hépatites B et C et la cirrhose due à l'alcool restent les principales causes du cancer du foie, explique à L'Orient-Le Jour le Dr Massimo Colombo, de l'IRCCS Maggiore Hospital et Université de Milan en Italie, en marge de cette rencontre scientifique organisée par les laboratoires Bayer. Nous distinguons d'autres facteurs de risque qui commencent à prendre de l'ampleur, à savoir le diabète, la surcharge pondérale et la dyslipidémie. Ces trois maux peuvent entraîner une résistance à l'insuline qui pourrait causer à son tour une cirrhose du foie. Dans certains cas, celle-ci peut évoluer en un cancer. Or le diabète, l'obésité et la dyslipidémie peuvent être prévenus par un régime alimentaire et une activité physique auxquels s'ajoute, dans certains cas, un traitement médicamenteux. »
« Par ailleurs, la vaccination contre le virus de l'hépatite B aide à prévenir la maladie, poursuit le Dr Colombo. Dans cinquante ans donc, l'hépatite B ne constituera plus un facteur de risque du cancer du foie. Nous ne disposons pas encore de vaccin contre l'hépatite C, mais celle-ci est en train d'être prévenue en s'assurant que le sang transfusé n'est pas contaminé et en utilisant des équipements médicaux jetables. En ce qui concerne l'alcool, il peut être prévenu par des programmes et des campagnes de sensibilisation. Néanmoins, les gens continuent de boire. »
Prévenir le cancer du foie consiste donc, selon le Dr Colombo, à identifier les personnes à risque de développer la maladie. « Les praticiens, notamment les médecins de famille, ont un important rôle à jouer dans ce cadre, souligne-t-il. Il leur incombe ainsi la tâche d'identifier les patients souffrant d'une hépatite B ou C chronique, d'une maladie du foie due à l'alcool ou à un syndrome métabolique. Si par ailleurs le patient a déjà reçu du sang, s'il s'est fait injecter par une drogue ou a déjà souffert d'une maladie résultant de la consommation d'alcool, le praticien doit suspecter le virus de l'hépatite B ou C et mener par conséquent les examens nécessaires, et assurer le bon suivi du patient. Il est donc important de sensibiliser les médecins de famille et les généralistes à leur rôle dans la prévention du cancer du foie. »

Maladie asymptomatique
Les carcinomes hépatocellulaires constituent la troisième cause de mortalité due au cancer. « Malheureusement, la tumeur continue à être diagnostiquée à un stade avancé, déplore le Dr Colombo. Seuls les programmes de dépistage permettent de diagnostiquer le cancer du foie à un stade précoce. En effet, une fois qu'un patient à risque est identifié, il doit être mis sous surveillance. À cet effet, des ultrasons abdominaux seront effectués tous les six mois. »
Qu'est-ce qui doit alerter le patient ? « Le cancer du foie est asymptomatique les premières années, répond le spécialiste. C'est lorsque la tumeur grandit suffisamment pour causer une fièvre, une importante perte de poids, une perte constante de l'appétit, une nausée, des maux abdominaux... que le cancer est détecté. Malheureusement, il est déjà à un stade avancé. D'où l'importance de la surveillance. Toutefois, il n'existe pas de campagnes nationales de dépistage des personnes infectées par l'hépatite B ou C ou souffrant d'une cirrhose du foie. De tels programmes ne sont pas en fait rentables. Vous dépenserez une fortune pour identifier quelques cas. »
Le traitement du cancer dépend du stade de la tumeur. « Si la tumeur est à un stade précoce, le patient peut bénéficier d'une chirurgie du foie, d'une ablation totale du foie ou encore d'une transplantation, explique le Dr Colombo. Mais là encore, nous sommes confrontés à la pénurie d'organes. Si, par contre, la tumeur est diagnostiquée à un stade avancé, le traitement repose essentiellement sur une thérapie moléculaire ciblée. »
Quel est l'avenir de la prise en charge du cancer du foie ? « Il s'agit d'instaurer une politique de prévention, insiste le Dr Colombo. Plus de 158 pays vaccinent contre le virus de l'hépatite B. En ce qui concerne l'hépatite C, les pays pauvres ou en voie de développement n'ont pas tous les moyens financiers de s'assurer que les unités de sang transfusées ne sont pas contaminées. Il faudrait de même mener des campagnes de sensibilisation aux dangers de la consommation excessive de l'alcool. D'un autre côté, tant que le dépistage des maladies du foie se fait par des ultrasons abdominaux, il est limité aux hôpitaux. Il est donc important de créer des tests susceptibles de permettre aux centres de soins communautaires de participer au dépistage. De cette façon, on pourrait détecter un plus grand nombre de tumeurs de foie à un stade précoce. »
Prévention. Tel un leitmotiv, ce mot ne cessait de revenir dans les différentes interviews accordées aux médias par des spécialistes réunis récemment à Istanbul (Turquie) pour discuter des dernières avancées dans le traitement du cancer du foie. Une tumeur qui touche des centaines de milliers de personnes par an et qui continue...

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