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Nos Lecteurs ont la Parole

Crèche et santons

Père Simon BTEICHE
Depuis des siècles, la crèche accompagne la célébration de Noël.
Dès 354, un calendrier romain atteste l'existence de la fête de Noël et les premières représentations sculptées de la Nativité apparaissent en France au IVe siècle. À Saint-Maximin, la crypte de la basilique offre une adoration des Mages sur le couvercle d'un sarcophage de cette époque. Au Xe siècle, certains drames liturgiques montraient théâtralement des représentations de la Nativité.
En 1207, le pape Innocent III interdit ce genre de manifestation. Mais en 1223, avec la permission du Vatican, saint François d'Assise représente la naissance de Jésus, dans la nuit de Noël, à la grotte de Greccio. Pour tous ceux qui vivent aux alentours, Greccio semble devenu un nouveau Bethléem ! Depuis, saint François est considéré comme l'inventeur de la crèche telle que nous la voyons aujourd'hui : une représentation imagée de la foi simple d'une communauté.
Répondant bien à l'idée de faire naître la joie en évoquant l'humilité de la naissance de Jésus, les crèches italiennes sont les plus anciennes. Mais de toutes les représentations de la Nativité, la crèche provençale, avec ses naïfs et pittoresques santons, est aujourd'hui, et de loin, la plus populaire. Elle doit sa popularité à l'esprit d'un petit peuple laborieux et fier, chrétien à sa manière, et aussi à la Révolution française qui, en son temps, entraîna la fermeture de nombreuses églises en Provence comme ailleurs.
L'acte officiel de la naissance des santons date du 21 décembre 1791 : la municipalité de Marseille interdit la célébration de la messe de minuit. Les Marseillais se voient ainsi privés de leurs lieux de dévotion et de leur droit de visite aux représentations de la Nativité exposées dans les églises. Devant « l'injure », chacun s'arrangera pour avoir sa crèche à lui.
Les plus habiles façonnent de leurs mains, en bois ou en mie de pain d'abord, puis en argile, les personnages et les animaux traditionnels de la crèche. Ils les appellent les « santouns » (petits saints).
Par ailleurs, les sujets représentés dans les crèches sont sculptés dans la pierre ou dans le bois, faits de verre pilé ou encore de plâtre moulé et décoré. Les tout premiers santons de Provence, simples et naïfs, peints à l'huile et à la détrempe, s'installent bientôt dans les foyers les plus modestes.
Peu à peu, avec le petit monde coloré et divers des santons, du ravi au meunier, en passant par le « pistachié », le gardian venu de la Camargue, le rémouleur, le vieux berger avec ses moutons et son chien, c'est tout le village provençal, avec sa poissonnière et son joueur de boules, qui emboîte le pas au tambourinaire, pour s'en aller contempler, adorer et fêter le divin enfant de la crèche.
Ainsi, nés du soleil, de la terre et du sourire provençaux, les santons ne sont pas des statuettes ordinaires. Robustes, drus, joyeux, ils sont la mémoire de tout un peuple villageois et citadin en couleurs. Aujourd'hui, les santonniers de Provence se refusent toujours à fabriquer des figurines qui ne seraient que des objets folkloriques et commerciaux. Ils entendent que leurs « santouns » restent tout simplement des petits saints.

Père Simon BTEICHE
Curé de Faraya
Depuis des siècles, la crèche accompagne la célébration de Noël.Dès 354, un calendrier romain atteste l'existence de la fête de Noël et les premières représentations sculptées de la Nativité apparaissent en France au IVe siècle. À Saint-Maximin, la crypte de la basilique offre une adoration des...

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