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Liban - Texto

Déclics

Ce n'est que le début. Deux décisions de justice permettent enfin aux Libanais d'espérer qu'un jour, leur pays ne sera plus un espace de non-droit où absolument tout peut arriver. La première, rendue par le juge des référés de Zahlé, concerne une réfugiée irakienne emprisonnée pour entrée clandestine en territoire libanais, va permettre à cette femme de retrouver la liberté. La deuxième, rendue par le juge unique de Batroun, a permis à une employée de maison de nationalité philippine d'obtenir des dommages et intérêts après avoir été maltraitée par son employeur. Cette dernière a même écopé de 15 jours de prison, selon la même décision. Cette semaine également, une banque libanaise permettra à une mère d'ouvrir un compte en banque à son enfant mineur, alors que cela est normalement prohibé.
Alors que la politique politicienne captive la presse, ces décisions méritent d'occuper le devant de la scène, de faire la une de tous les médias. Le changement et le progrès d'une société commencent par là, par des petits déclics qui ne font pas de bruit, par des décisions individuelles vouées à se généraliser, à réveiller les consciences, même si, au niveau du fond, elles contredisent certaines lois en vigueur.
Car toutes les lois ne sont pas forcément justes ni légitimes. Ces trois décisions marquantes feront à n'en point douter, chacune dans son domaine, jurisprudence. Ce sont ces initiatives, qui ne dépendent finalement que de la volonté d'hommes et de femmes qui ont décidé de faire bouger les choses, quitte à être l'objet de toutes les critiques, quitte à être violemment combattus, qui permettent à une société d'avancer. Et qui lui permettent aussi, malheureusement, de se rendre compte que lorsque la loi n'assure pas à une composante de la société une égalité pleine et entière, ce sont toutes ses composantes qui peuvent être exposées à toutes sortes de traitements injustes. Pour résumer, la place de la femme, des travailleurs étrangers et des réfugiés est tout aussi mal protégée par la loi. Il est temps que cela change, et certains magistrats ont déjà pris les devants.

Ce n'est que le début. Deux décisions de justice permettent enfin aux Libanais d'espérer qu'un jour, leur pays ne sera plus un espace de non-droit où absolument tout peut arriver. La première, rendue par le juge des référés de Zahlé, concerne une réfugiée irakienne emprisonnée pour entrée clandestine en...
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