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Liban

Mobilisation contre la violence domestique à l’égard des femmes

À l'occasion de la Journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui a lieu chaque 25 novembre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé un séminaire consacré au « projet de loi sur la protection des femmes contre la violence domestique au Liban ». Le séminaire a donc eu lieu au Parlement, avec la participation de la commission parlementaire de la Femme et de l'Enfant et avec le support de l'Union parlementaire internationale.
« Je viens d'une famille éclatée, mes frères nous frappaient, à mes sœurs et à moi. Lorsque je me suis mariée, j'ai cru que le cauchemar allait se terminer, mais mon mari s'est mis à me frapper aussi », a indiqué Khadigé, victime de violence domestique. Elle raconte être allée à la gendarmerie pour demander de l'aide, mais « personne ne m'a aidée », dit-elle, fondant en larmes. « Ils ont éclaté de rire et m'ont dit que ça ne les regardait pas. »
Roueyda, une autre victime de la violence domestique, s'est présentée en tant que femme possédant « un diplôme d'enseignement supérieur », pour montrer que la violence conjugale ne touche pas seulement les femmes des classes défavorisées. « Je suis allée à la gendamerie couverte de sang mais personne ne m'a aidée. Dans ce pays, l'État et la justice n'existent pas », s'est-elle écriée.
La violence domestique à l'égard des femmes est, en effet, un phénomène grave au Liban. Les victimes viennent de toutes les classes sociales et de toutes les communautés religieuses. C'est pour faire face à ce problème que certains parlementaires, membres de la commission de modernisation de la loi, journalistes, conseillers judiciaires et femmes exposées à la violence domestique ont planché dans l'hémicycle pour discuter d'une proposition de loi qui protégerait la femme victime de violence domestique.
« Ce projet a pour but d'aider le Parlement libanais dans son rôle de législateur et de contrôleur. Ce rôle doit respecter les normes internationales des droits de l'homme », a déclaré la directrice du projet des Nations unies au Parlement, Abir Abi Khalil. « La seule vérité absolue, applicable à tous les États, à toutes les sociétés et à toutes les cultures, est que la violence contre la femme ne peut, en aucun cas, être tolérée ni justifiée », a-t-elle martelé.

Le cas de l'Espagne
« La violence contre la femme ne se limite pas à une classe sociale déterminée, elle touche les femmes de toutes les classes sociales », a affirmé de son côté Randa Berry, vice-présidente de la Commission nationale de la femme libanaise et épouse du président du Parlement, Nabih Berry.
Elle a d'autre part mi l'accent sur l'importance de la charte de l'Unesco concernant la culture de la paix : « Sans la participation des femmes à égalité avec les hommes dans la construction de la paix et de la sécurité, il ne sera possible d'instaurer ni paix ni sécurité. »
Mme Berry a également mentionné l'Espagne, pays où la violence domestique contre la femme est fréquente, pour montrer les efforts entrepris par l'État espagnol pour protéger ses citoyennes contre la violence domestique. « Près de 60 femmes décèdent annuellement, victimes de violences exercées par leurs maris. Pour lutter contre ce problème, l'État espagnol a mis en place une unité de police spécialisée dans la protection des femmes exposées aux violences domestiques. » Elle a espéré voir le gouvernement libanais faire de même.
La députée Sethrida Geagea a précisé que « le Bloc des Forces libanaises est passé à l'action en ce qui concerne la proposition de loi pour la protection des femmes contre la violence domestique. Nous avons effectué nos contacts avec les députés et les ministres, pour le vote d'une telle loi ».
« J'espère que le gouvernement va examiner ce dossier prioritaire et travailler efficacement sur cette proposition de loi », a ajouté Mme Geagea.
« La lutte contre la violence à l'égard des femmes est une responsabilité collective, qui inclut les députés, les institutions de l'État et la société civile », a signalé à son tour la députée Gilberte Zouein, présidente de la commission parlementaire de la Femme et de l'Enfant. Elle a d'autre part ajouté qu'il est impératif « d'abolir les textes de loi discriminatoires à ce sujet. Ce travail doit être entamé parallèlement à une campagne d'information et de sensibilisation sur les droits de la femme. Car il est indispensable de pousser les femmes à agir lorsque leurs droits sonT bafoués ».
La directrice de l'association KAFA, Zoya Rouhana, a espéré que « le gouvernement libanais jouera son rôle en matière de législation sur les droits de l'homme, notamment celle du droit à la vie et plus particulièrement à une vie digne ».
Quant au représentant du président de la Chambre, le député Michel Moussa, il a présenté son soutien absolu à « la création d'une loi sur la protection de la femme contre la violence domestique ». Il a aussi exprimé sa « satisfaction pour l'effort consenti par tous les participants à cet atelier ».
La lutte contre la violence domestique semble lancée. Dans le cadre d'un mouvement national sur la question, une conférence nationale aura lieu le 16 décembre au palais de l'Unesco. 
À l'occasion de la Journée internationale de l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui a lieu chaque 25 novembre, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé un séminaire consacré au « projet de loi sur la protection des femmes contre la violence domestique au...
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