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Liban - Texto

L’espoir d’un changement

Quelques jours seulement après la fracassante déclaration du patriarche maronite Nasrallah Sfeir dans laquelle il avait dénoncé les armes détenues par le Hezbollah, Nabih Berry a trouvé bon hier de proposer, à huis clos, la mise en place d'un comité chargé d'abolir le confessionnalisme politique, conformément à l'article 95 de la Constitution.
Une envie pressante d'appliquer la lettre de la Constitution après des années de léthargie parlementaire ? Une simple envie de se mettre en avant ? Ou, de manière plus dangereuse, un objectif politique à peine dissimulé qui consiste à se dresser contre les propos de Bkerké, quoique de manière détournée et indirecte ? Nabih Berry aurait-il pour dessein de mettre en marche l'un des rouages prévu par la Constitution simplement pour faire pression sur un patriarcat maronite dont les propos semblent apparemment de moins en moins acceptables pour les chantres de la résistance ? A-t-il décidé de se servir de cet article 95 de la Constitution, l'un des rares encore de nature à faire rêver les Libanais, dans le but de supprimer une spécificité politique certes rigide mais néanmoins garante d'une liberté indispensable à la survie de toute mosaïque sociale semblable à celle qui existe au Liban, alors que la déclaration ministérielle n'est qu'en cours de préparation et que de toute évidence, tant que la question des armes du Hezbollah n'aura pas été résolue, il ne pourra y avoir de véritable égalité entre toutes les composantes de la société ?
Oui mais. Face à la compréhensible levée de boucliers opérée par les représentants des différents partis chrétiens contre cette proposition pour le moins curieuse, notamment eu égard à son timing, il faudrait également brandir l'espoir d'un changement, aussi infime et aussi insignifiant qu'il puisse être. La formation d'un comité chargé d'examiner les différents moyens par le biais desquels il serait possible d'abolir le confessionnalisme politique ne signifie pas, loin de là, la suppression pure et simple, du jour au lendemain, du système communautaire sur lequel est fondé le fragile équilibre politique et social du pays. Ce comité, dont les travaux sont inévitablement condamnés à s'étendre dans le temps, aurait au moins le mérite de familiariser les Libanais avec une notion à laquelle ils se gardent bien de réfléchir en profondeur. Alors, manœuvre politique ou pas, il serait temps de penser à créer une telle instance, tout en prenant le soin de préparer, en douceur et par étapes, une transition qui n'a que trop tardé et qui est susceptible de mener les Libanais vers une véritable citoyenneté. Pleine et entière celle-ci.

Quelques jours seulement après la fracassante déclaration du patriarche maronite Nasrallah Sfeir dans laquelle il avait dénoncé les armes détenues par le Hezbollah, Nabih Berry a trouvé bon hier de proposer, à huis clos, la mise en place d'un comité chargé d'abolir le confessionnalisme politique, conformément à l'article...
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