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Cinema- - Entre parenthèses

Les femmes de Vénus, les hommes de Mars

Dustin Hoffman en Tootsie. (DR)

Le rêve de changer de sexe remonte à la nuit des temps, mais c'est certainement la magie du cinéma et plus précisément du spectacle qui a permis que le travestissement soit possible.
Se travestir à l'écran n'est pas rare, mais certes risqué, car il est très facile de déborder et de sombrer dans le ridicule. Ainsi, Régis Laspalès dans Ma Femme s'appelle Maurice, en 2002, a connu un échec cuisant alors que la pièce du même nom avait été un franc succès. À l'inverse, la prestation de Michel Blanc dans Tenue de soirée de Bertrand Blier, en 1986, a été applaudie car le comédien était touchant dans son rôle. Il remporta d'ailleurs le prix d'interprétation masculine à Cannes la même année.
Comédie culte par excellence, Some Like It Hot révélera au monde entier le potentiel comique de Tony Curtis et Jack Lemmon. Alors que leurs personnages sont traqués par des gangsters, les deux compères se déguisent afin d'intégrer un orchestre féminin. Encadrant Marilyn Monroe, les deux comédiens vont enchaîner les quiproquos. Il fallait la subtilité de Billie Wilder pour que cette comédie ne glisse pas vers le vulgaire.
Derrière les apparats de Dorothy, alias la célèbre Tootsie, Dustin Hoffman est absolument méconnaissable. Pour trouver la gestuelle et les intonations féminines, l'acteur, déjà célèbre pour ses rôles de composition dans The Graduate et Kramer v/s Kramer, avoue s'être beaucoup inspiré de sa propre mère. Énorme succès populaire pour cette Mrs Doubtfire énergique et tordante, portée à bras-le-corps par un Robin Williams au meilleur de sa forme. On prétend qu'au départ, le comique, célèbre par ses facéties, ne devait subir qu'un maquillage léger, mais Robin Williams demeurait reconnaissable. Il a fallu un gros ravalement de façade (poitrine et gros culs à l'appui) pour que Williams devienne cette vieille nounou que tous les enfants aimeraient avoir et qui, de surcroît, a remporté  l'Oscar du meilleur maquillage en 1994.
Côté beauté et non farce, Gaël Garcia Bernal offre à voir dans La mauvaise éducation une femme séduisante. Il n'est d'ailleurs pas le premier acteur à qui Almodovar demande de se travestir, mais le Che de Motorcycle Diaries est troublant sous sa perruque et son maquillage.
On n'oublie pas non plus le ou la célèbre Chouchou adorée des Français. Ce Gad Elmaleh dont tomba amoureux Alain Chabat. Un rôle si bien incarné que le comédien avouera par la suite « que la première fois que son père l'a vu affublé dans les apparats de la belle Chouchou, il se serait posé quelques questions ».
Si donc beaucoup de comédiens mâles se sont essayés au sexe féminin, par contre peu d'actrices ont fait l'exercice  inverse. On en connaît pourtant trois bonnes prestations : Barbara Streisand dans Yentl, Julie Andrews dans Victor Victoria (il faut dire que le visage s'y prêtait) et Hilary Swank dans Boys Don't Cry.
Le rêve de changer de sexe remonte à la nuit des temps, mais c'est certainement la magie du cinéma et plus précisément du spectacle qui a permis que le travestissement soit possible. Se travestir à l'écran n'est pas rare, mais certes risqué, car il est très facile de déborder et de sombrer dans le ridicule. Ainsi,...

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