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Liban - La situation

Déclaration ministérielle : un climat positif tempéré par le mutisme des membres du comité de rédaction

Il est indéniable que le mutisme des membres du comité de rédaction de la déclaration ministérielle amplifie l'impression de surplace. Une impression qui n'est toutefois pas justifiée puisqu'une source ministérielle a indiqué hier soir à L'Orient-Le Jour que « les débats sont très positifs » et qu'il n'y a pas de positions rigides impliquant « un rejet d'office de telle ou de telle proposition, ce qui en soi est agréablement surprenant ». La source ajoute que « le président du comité assure une très bonne gestion des débats, sans aucun parti pris, tout en ne s'empêchant pas, au passage, de donner son avis. Ce qu'il faut dire, c'est qu'il n'y a pas de polarisation, et que tout porte à croire que nous allons dans le sens, si ce n'est d'un consensus, du moins d'un compromis ».
De son côté, imperturbable, Tarek Mitri a fait savoir hier que le comité se réunirait une nouvelle fois aujourd'hui, en début de soirée, pour poursuivre les discussions portant sur le volet économique de la déclaration, loin de toute « idée préconçue », a-t-il aussi pris soin de préciser. « Les discussions étaient fructueuses, et nous avons beaucoup avancé, il n'y avait aucune idée préconçue ou de préjugés idéologiques de nature à empêcher les participants de trouver des points communs. Les discussions se sont déroulées dans le calme », a ajouté le ministre de l'Information.
Dans le même temps, le bloc parlementaire du Futur se réunissait hier sous la présidence de Fouad Siniora et indiquait dans son communiqué qu'il fallait « continuer à adopter une attitude positive à propos de tous les points qui seront abordés ».
Mohammad Fneich se voulait également encourageant puisqu'il a mis en lumière « les efforts effectués loin des polémiques inutiles, pour parvenir à un brouillon qui pourra être transmis au Conseil des ministres assez rapidement ». Une source de Koraytem abondait aussi dans le même sens puisqu'elle indiquait qu'un accord « sur les grands titres » a été trouvé et que seuls les points « sensibles » sont en train d'être discutés. La source ministérielle précitée précisait en outre que « la question des armes a d'ores et déjà été discutée. La clause y afférente sera directement inspirée de la déclaration ministérielle précédente, et il en sera de même pour ce qui est des résolutions onusiennes ». Concernant la privatisation, « il n'y a pas non plus de prise de position rigide, mais bien une volonté d'examiner chaque secteur, dans une logique de cas par cas. Peut-être que le comité n'aura pas besoin de trancher cette question et que la décision finale reviendra au Conseil des ministres », poursuit le ministre.
Une source informée indiquait, d'autre part, hier soir, que la journée du jeudi sera « déterminante ». « Si, passé cette date, nous n'avons pas bouclé la déclaration ministérielle, nous sommes partis pour une longue période de polémiques », précisait la source en question. Déclarations réfutées par la source ministérielle précitée, qui soutient que « même s'il est évident qu'il serait très difficile que le comité achève ses travaux jeudi, le climat général est très positif et l'accord n'est pas impossible à trouver ».
Les signaux positifs envoyés depuis Riyad y sont-ils pour quelque chose ? En déplacement dans le royaume wahhabite, le président français Nicolas Sarkozy a indiqué sans ambages que les dirigeants libanais ont su faire preuve de « maturité » en réussissant « une fois encore à tomber d'accord et à privilégier l'intérêt national. Cela est signe de maturité à la fois politique et démocratique ». En envoyant ce message fort, Riyad et Paris sont, semble-t-il, décidés à soutenir Saad Hariri, alors que se profile de plus en plus nettement à l'horizon sa visite à Damas. Selon les informations recueillies par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, Paris et Riyad « sont tranquilles quant à la nature des rapports en provenance de Beyrouth, car ils reflètent un rapprochement entre plusieurs responsables habituellement rivaux, rapprochement qui s'effectue sous l'égide du président de la République Michel Sleiman ». D'ailleurs, pas plus tard qu'aujourd'hui, M. Sleiman reçoit à Baabda autour d'un déjeuner de réconciliation les députés Walid Joumblatt et Sleimane Frangié.
Pour en revenir à la visite damascène de Saad Hariri, le quotidien syrien al-Watan soutenait hier dans ses colonnes que ce déplacement n'est plus qu'une « question de temps, puisqu'il faut uniquement attendre pour cela le bouclage de la déclaration ministérielle et le vote de confiance au Parlement ». Le journal poursuit en qualifiant cette visite de « point de transformation du mandat de Saad Hariri, qui aura des conséquences directes et palpables à plus d'un niveau ».
Il est indéniable que le mutisme des membres du comité de rédaction de la déclaration ministérielle amplifie l'impression de surplace. Une impression qui n'est toutefois pas justifiée puisqu'une source ministérielle a indiqué hier soir à L'Orient-Le Jour que « les débats sont très positifs » et...
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