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Liban - La situation

Des espoirs sur tous les fronts, malgré la série d’exigences internationales

Et c'est ainsi, depuis lundi dernier, qu'une pluie de signaux positifs s'abat sans interruption sur le paysage politique local. Même si les Libanais ne veulent pas vraiment connaître la raison véritable de ce déblocage, il reste qu'il est presque humainement impossible de ne pas s'en réjouir, qu'il soit issu d'un inespéré sursaut de conscience des responsables locaux ou d'une improbable conjoncture régionale favorable. « L'heure des conflits est révolue, il est temps de se mettre au travail », affirmait ainsi Naïm Kassem, le numéro deux du Hezbollah, hier.
Preuve en est, l'élection des commissions parlementaires qui est passée comme une lettre à la poste hier, place de l'Étoile, pendant que le président de la République Michel Sleiman se rendait dans la plus grande discrétion à Damas, pour un sommet libano-syrien de quelques heures seulement. À la satisfaction affichée, en ce qui concerne l'état des « relations bilatérales », s'est ajoutée la nécessité de « tirer profit de cette ambiance positive pour poursuivre le dialogue afin de renforcer l'entente et l'unité qui sont la base de la stabilité au Liban ». Car il convient, à présent, de bien distinguer entre les sujets qu'il sera possible d'aborder en Conseil des ministres et ceux, plus délicats, voire tabous, qu'il ne sera possible de discuter qu'autour de la table de dialogue. Cette distinction de principe va donc inévitablement se refléter sur le texte de la déclaration ministérielle, texte sur lequel tous les regards de la communauté internationale sont aujourd'hui braqués.
Faut-il le rappeler ? Dès l'annonce de la formation du nouveau cabinet, l'administration américaine avait « souhaité » que la déclaration ministérielle puisse refléter l'engagement du gouvernement libanais à l'égard des résolutions onusiennes 1559, 1680 et 1701. Le représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Michael Williams, avait de son côté, fait part de son inquiétude par rapport aux armes du Hezbollah, pendant que la France souhaitait, quant à elle, voir les décisions de Paris III appliquées par le nouveau gouvernement. La liste des revendications est longue, et les attentes, en ce qui concerne le contenu de la déclaration ministérielle, sont élevées, alors que sur le plan local, c'est tout le contraire qui est en train de se passer.
De source informée, il s'agit aujourd'hui pour le comité de rédaction de mettre en place un texte qui pourra être validé par tous les pôles politiques présents au sein du gouvernement. Le document sera vraisemblablement axé sur les questions d'ordre économique et sociétal, car le nouveau gouvernement est semble-t-il conscient de la nécessité de s'appliquer à résoudre du mieux qu'il le peut, ces questions vitales. « Les questions conflictuelles seront reléguées au dialogue, et la clause concernant la Résistance sera de toute évidence reprise telle quelle », ajoute la source précitée, et c'est ce qui porte à croire que la mise en place de ce texte ne prendra pas beaucoup de temps, « avant la fête de l'Indépendance », faisait-on savoir hier. Ce gouvernement réussira-t-il donc à faire fi des pressions, notamment occidentales, pour finaliser un texte fondamental pour sa mise en route ? Pas plus tard qu'hier, le Time Magazine affirmait que « le fait pour le gouvernement libanais de se soumettre au Hezbollah et à la Syrie ne sera pas sans conséquences ».
Et c'est ainsi, depuis lundi dernier, qu'une pluie de signaux positifs s'abat sans interruption sur le paysage politique local. Même si les Libanais ne veulent pas vraiment connaître la raison véritable de ce déblocage, il reste qu'il est presque humainement impossible de ne pas s'en réjouir, qu'il soit issu d'un inespéré sursaut de conscience des...
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