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Liban - Texto

Enfin seuls ?

Maintenant que voilà, c'est fait, maintenant que le nouveau gouvernement est bien là, concret, réel et tellement réconfortant, il serait aussi tellement zen de fermer la porte et de se donner un moment, seul. Face à soi-même. Sans bruit, sans ragots, sans qu'en-dira-t-on ni conseils imparables de voisins envahissants.
Idéalement donc, la porte se refermerait doucement derrière le dernier visiteur venu féliciter les artisans de ce nouveau gouvernement et il y aurait ainsi un temps pour une introspection quasi vitale. Sauf que.
Sauf que les artisans de ce nouveau cabinet ne sont pas vraiment locaux. Sauf que ces derniers ont laissé les responsables se dépatouiller quatre mois durant pour être bien sûrs qu'ils sont - et resteront encore longtemps - incapables de gouverner le pays-miracle dont ils ont l'irréaliste charge. Résultat ? Quatre mois d'incroyable stagnation et de déclarations aériennes pour, au final, trahir toutes les attentes des électeurs, modifier toutes les donnes et se rendre, presque dare-dare, à Damas, se faire adouber par un régime contre lequel un million de Libanais - soit un tiers de la population - s'étaient dressés en 2005. Le tout dans la léthargie générale, et sans que l'opinion publique ne sourcille.
Les artisans de ce gouvernement sont externes, et les ingérences dans la politique interne du pays ne sont qu'à leur balbutiement. La preuve ? Il y a une semaine à peine, la crise ministérielle semblait insurmontable. Puis, sans crier gare, le mot de passe est parvenu à Beyrouth, et tout est redevenu, en l'espace de quelques heures, possible. Et tous les compromis un temps décriés ont été acceptés.
Impossible donc de se retourner sur soi-même aujourd'hui et de chercher à effectuer une introspection tellement vitale qu'elle en devient urgente. Parce que, pour qu'il y ait un gouvernement, les « autres » ont pesé de tout leur poids. Et pour que ce cabinet fonctionne sans couacs, ce poids devra, de toute évidence, être décuplé. Seul bémol, les Libanais n'auront jamais l'occasion de prendre le temps de découvrir leurs vraies aspirations, ni ne pourront, à l'aune de la classe dirigeante actuelle, se donner les moyens de les réaliser. Alors, enfin seuls ? Pas vraiment. C'est maintenant que les invités se bousculent, même s'ils sont, pour la plupart, indésirables.
Maintenant que voilà, c'est fait, maintenant que le nouveau gouvernement est bien là, concret, réel et tellement réconfortant, il serait aussi tellement zen de fermer la porte et de se donner un moment, seul. Face à soi-même. Sans bruit, sans ragots, sans qu'en-dira-t-on ni conseils imparables de voisins envahissants.Idéalement donc, la porte se...
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