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Nos Lecteurs ont la Parole

Un gouvernement d’union pour sauvegarder les intérêts stratégiques du Liban

Par Joseph W. ZOGHBI
Une remarque du ministre des Finances durant une émission télévisée m'a interpellé. Le Liban ne doit pas être absent des négociations sur l'avenir du Proche-Orient, a-t-il dit.
Qui plus est, selon mon opinion, le Liban doit insister pour y assister, s'imposer et être un élément moteur, proposant ses propres solutions. Seul un gouvernement d'union ayant une vision claire de nos intérêts et appuyant fortement les négociateurs libanais pourrait le faire.
Le Liban est un petit pays, mais l'histoire récente a démontré que c'est un pays d'une grande importance stratégique pour toute solution au Proche-Orient. Preuve est que les différends se résolvent sur son sol, souvent à ses dépens et d'une manière brutale.
Nous redoutons toujours qu'on résolve les problèmes du Proche-Orient à notre détriment et à chaque fois notre manque de discernement nous fait payer le prix fort. Notre neutralité durant la guerre de 1967, nous l'avons payé très cher depuis 1975. Notre stratégie basée sur la faiblesse et sur la politique de l'autruche n'avait aucune base analytique. Elle était basée sur la perception que la faiblesse, les amitiés et le droit vont nous permettre d'éviter la guerre. Cette stratégie erronée nous a coûté des dizaines de milliers de morts, des destructions dévastatrices, des centaines de milliers de déplacés et des centaines de milliers d'émigrés. Ce bilan est le résultat d'un manque total d'analyse stratégique et politique. C'est aussi le résultat de la division interne quasi chronique qui fait que les gens de tous bords ne se parlent pas d'une manière compréhensible pour trouver des solutions.
Va-t-on apprendre du passé ? Va-t-on finalement se dire qu'une stratégie et une politique s'analysent, se préparent, se réexaminent, se remettent à jour d'une manière dynamique avec l'environnement géopolitique ? Tout cela pour ne pas être pris de cours par les événements et pour qu'on ne paie pas une fois de plus les retombés des bouleversements stratégiques, politiques et économiques de la région et du monde ?
Nous nous sentons comme des otages de politiciens qui ne veulent rien savoir de tout ça. M. Salim Hoss plaide depuis un certain temps pour des actions panarabes concertées contre l'arrogance israélienne. Le problème est que les pays arabes ont chacun sa vision du problème proche-oriental en regard avec les derniers clivages géopolitiques suscités par les guerres du Golfe. Donc aucune action concertée n'est pour le moment possible. Mais cela ne doit pas nous laisser inactifs. En fait, le seul plan de paix actuel est le plan saoudien, transformé en plan de paix arabe, dont les trois conditions sont : le retrait total d'Israël des territoires arabes, conformément aux résolutions des Nations unies, ce qui apporterait une paix globale dans la région ; le droit au retour des réfugiés palestiniens ainsi que le retrait total israélien du Liban-Sud ; ce plan fut adopté au sommet arabe de Beyrouth en 2002.
Depuis ce temps-là, rien. On aurait dû élaborer sur ce plan. Le Liban est concerné au plus haut point. Il a toujours des terres occupées par Israël et il a sur son territoire des réfugiés palestiniens. Il aurait fallu s'occuper de ces deux problèmes beaucoup plus hardiment et beaucoup plus sérieusement, au sein de commissions ad hoc et dans des discussions bilatérales et multilatérales en faisant des propositions pertinentes qui donnent les points de vue libanais, donc ceux d'un gouvernement d'union.
Il n'y a pas que les problèmes d'eau, d'électricité, de trafic routier, etc. qu'il faudrait résoudre. Il y a aussi cet aspect vital : notre position sur l'échiquier proche-oriental et donc mondial, qui est un enjeu pour assurer notre sécurité dans les années à venir.
Nous voulons éviter les guerres sur notre territoire ; nous ne voulons plus être ceux qui paient seuls le prix ; nous voulons trouver des solutions politiques et concertées où nous sommes partie prenante pour défendre nos intérêts vitaux.
Une remarque du ministre des Finances durant une émission télévisée m'a interpellé. Le Liban ne doit pas être absent des négociations sur l'avenir du Proche-Orient, a-t-il dit. Qui plus est, selon mon opinion, le Liban doit insister pour y assister, s'imposer et être un élément moteur, proposant ses propres solutions....

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