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Les Émirats arabes unis accusés d'expulser des Libanais chiites

Des dizaines de Libanais de confession chiite qui vivaient aux Émirats arabes unis depuis des années ont été expulsés car ils sont soupçonnés d'avoir partie liée avec le puissant Hezbollah libanais, a accusé mercredi l'un de leurs représentants, rapporte l'AFP.

"Le dénominateur commun parmi tous ceux qui ont été expulsés ces trois derniers mois est qu'ils sont chiites, et comme tels, appartiennent à une communauté qui soutient la résistance", a déclaré à l'AFP le chef d'un comité représentant les expulsés, Hassan Alayan, 50 ans.

Le Hezbollah est considéré comme un mouvement de résistance au Liban. Israël a mené contre lui une guerre dévastatrice en 2006.

M. Alayan raconte avoir reçu l'ordre cet été de quitter Charjah, l'un des sept membres de la fédération des Émirats, où il vivait depuis 22 ans. Il assure n'avoir reçu aucune explication de la part de responsables émiratis qui se sont bornés à dire que leurs ordres venaient d'en haut.

"Je n'ai même pas pu faire mes bagages ou rapporter quelque chose", dit ce père de quatre enfants qui travaillait comme journaliste aux Émirats.

Selon lui, les expulsions ont commencé dans la foulée des législatives du 7 juin au Liban.

Celles-ci s'étaient soldées par la victoire du camp soutenu par l'Occident aux dépens d'une coalition emmenée par le Hezbollah et appuyé par l'Iran et la Syrie.

Les autorités émiraties n'avaient pas commenté ces accusations dans l'immédiat.

Un responsable du ministère libanais des Affaires étrangères a déclaré que l'ambassadeur des Émirats à Beyrouth avait été convoqué à plusieurs reprises sur ce sujet sans fournir d'explications.

Environ 100.000 Libanais travaillent aux Émirats, un pays à majorité sunnite avec une minorité chiite généralement d'origine iranienne.

Un haut responsable du Hezbollah, Mohammed Fneish, a affirmé que le gouvernement libanais devait rapidement s'occuper du problème qui pourrait avoir des répercussions économiques.

"Ces personnes n'ont violé aucune loi et il n'y a aucune excuse pour ce qu'elles ont subi. Il s'agit d'une violation de leurs droits et de leur liberté", a-t-il ajouté.

Le religieux chiite Mohammed Hussein Fadlallah a appelé pour sa part le président émirati, cheikh Khalifa ben Zayed el-Nahayan, à prendre des mesures.

"Nous vous demandons de sauver des centaines de familles libanaises qui ont contribué au développement de votre pays", a-t-il déclaré.

Hussein Massoud, un homme d'affaire de 39 ans qui vivait aux Émirats depuis l'âge de quatre ans, a raconté qu'il avait été empêché de rentrer dans le pays à son retour de vacances pour "raisons de sécurité".

"J'ai pleuré car toute ma vie est aux Emirats. J'ai trois entreprises là-bas, cinq millions de dollars de contrats et 85 employés, principalement sunnites, qui dépendent de moi. Je n'arrive pas à croire que tout cela est dû au fait que je sois chiite".

"Le dénominateur commun parmi tous ceux qui ont été expulsés ces trois derniers mois est qu'ils sont chiites, et comme tels, appartiennent à une communauté qui soutient la résistance", a déclaré à l'AFP le chef d'un comité représentant les expulsés, Hassan Alayan, 50 ans.
Le Hezbollah est...