Rechercher
Rechercher

Économie - Liban - Immobilier

Les prix des terrains se maintiennent même si les transactions sont modestes

La demande par les investisseurs et les grands promoteurs immobiliers de biens-fonds non bâtis demeure soutenue.
Si les experts et consultants en immobilier ne sont pas d'accord sur tous les aspects de l'évolution du secteur, ils soulignent cependant que l'appétit des investisseurs pour les terrains se maintient. Ils sont bien là, munis de liquidités et prêts à effectuer des placements à long terme de six à sept millions de dollars dans des biens-fonds immobiliers non bâtis.
Pour eux, il s'agit de placements sécurisés et préférables aux spéculations portant sur des appartements. En fait, la demande d'appartements est issue en général de clients désirant s'y installer. Comme le dira un des experts interrogés, « l'attachement des Libanais à la terre est presque viscéral. Ils investissent dans la terre plutôt que dans les appartements ».

Des mégaprojets
Ce ne sont pas seulement les investisseurs qui sont demandeurs de terrains, mais aussi les développeurs et promoteurs immobiliers. Ces derniers ciblent dorénavant de grandes parcelles de terrains pour développer des mégaprojets (plusieurs tours ou immeubles) afin de bénéficier des économies d'échelle.
En tout état de cause, il y a loin entre le souhait exprimé d'acquérir un bien-fonds et la conclusion du contrat de vente. « Il existe une forte demande surtout sur Beyrouth », souligne un consultant en immobilier qui a requis l'anonymat. « Mais cela ne signifie pas qu'il y a des transactions qui sont conclues, ajoute-t-il. À chaque fois que les propriétaires de biens-fonds sont sollicités, ils augmentent leurs prix sans pour autant aller jusqu'à signer le contrat de vente. Certaines parcelles de terrains sont proposées à la vente depuis cinq ans et elles risquent encore de le rester pour les six prochaines années. »

Hausse ou stabilité ?
Cela explique, d'après le consultant précité, la légère hausse des prix des terrains dans la capitale depuis début 2009.
En revanche, pour Joe Kenaan de Sodeco Gestion, les choses n'ont pas beaucoup bougé cette année dans la capitale en raison de la base des prix élevés qui avait marqué l'offre l'année dernière. Il a affirmé que sa société a conclu cette année les meilleures transactions immobilières depuis sa fondation vu la diversité des produits qu'elle propose, mais que cela ne répercute pas nécessairement l'état des lieux du secteur immobilier dans le pays.
« En général, le marché est faible », dit-il, ajoutant qu'il est convaincu que les prix des terrains n'ont pas accusé de hausse. « Quant aux appartements, ils ont reculé entre 5 et 10 %. Les acheteurs prennent leur temps et négocient. Ils sont désormais sélectifs », souligne-t-il.

Relocalisation des investisseurs
Georges Abou Jaoudé, de FFA Real Estate, évoque « une relocalisation » des investisseurs. À son avis, la capitale étant saturée et l'offre de terrains étant modeste, les grands développeurs immobiliers se sont rabattus sur la deuxième banlieue de la capitale, à savoir Badaro, Sin el-Fil, Yarzé, Hazmieh et les abords de l'autoroute de Baabdate. Dans ces régions, des projets d'infrastructure d'envergure viennent d'être achevés, ravivant l'intérêt des promoteurs immobiliers pour ces localités. « Ces régions deviennent plus accessibles. Elles ont une nature agréable et sont moins chères », relève t-il.
Le patron de FFA Real Estate fait ainsi référence aux ouvrages d'infrastructure tels que le pont et les deux tunnels de Adliyeh récemment terminés. Il parle également de l'autoroute de Hazmieh-Jamhour et de l'autoroute de Baabdate.
« Depuis le début de l'année, les prix des terrains ont stagné », souligne Joseph Mouawad de Mouawad Investment Group. Il estime que les prix avaient sensiblement augmenté pendant l'été 2008, soit une hausse de 50 % toutes zones confondues dans le pays. D'après lui, le mètre carré à Bsalim, une localité du Metn-Nord où son groupe développe des projets résidentiels, se négociait en 2006 à 250 dollars. Aujourd'hui, son prix est de 500 dollars.
Le patron de Mouawad Investment Group estime que les arbres ne peuvent pas monter jusqu'au ciel et que le prix d'acquisition d'un terrain doit entrer dans le calcul de rentabilité d'un projet immobilier. Il affirme qu'il n'est plus facile de rentabiliser un projet lorsque le promoteur acquiert un terrain à 10 000 dollars le mètre carré dans « une prime location ». « Les acheteurs potentiels sont réticents à ces prix-là », dit-il. Joseph Mouawad prévoit à l'avenir une correction des prix variant entre 10 et 20 %.
Même si le Liban n'a pas de réserve foncière considérable comme c'est le cas en France ou aux États-Unis, les prix de l'immobilier affichés par les vendeurs potentiels ne correspondent pas aux prix que les acheteurs potentiels sont prêts à payer. Il y a un certain mismatching entre les prix des vendeurs et ceux des acheteurs. Depuis 2008, le marché semble s'être calmé. La correction des prix paraît inéluctable...
Si les experts et consultants en immobilier ne sont pas d'accord sur tous les aspects de l'évolution du secteur, ils soulignent cependant que l'appétit des investisseurs pour les terrains se maintient. Ils sont bien là, munis de liquidités et prêts à effectuer des placements à long terme de six à sept millions de dollars dans des...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut