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Cinema- - Entre parenthèses

Peur sur la ville*

Qu'est-ce que ce sentiment qui vous prend aux tripes, vous noue la gorge, vous fait transpirer et vous étreint à perdre haleine et même en perdre tout contrôle ? Qui est cet ennemi  sans nom et sans visage qui vous déstabilise, vous rigidifie et vous cloue au sol ? Yeux exorbités, poil hérissé et chair de poule ; mains moites, tremblements  et jambes flageolantes : bienvenue à l'état de peur.
Le septième art a fructifié pleinement ce thème sans aucune réticence, voire plus, en abondant dans ce sujet. Le spectateur, friand de sensations fortes, a même réussi avec l'évolution des mœurs à modifier la perception de l'horreur et a fait basculer certains films d'un genre à l'autre. Les œuvres communément connues comme œuvres de science-fiction ou de fantastique devenaient désormais plus regardées comme relevant du genre d'horreur.
La peur, donc, au fil des générations, changeait de visage. Si, dans les années 30-40, les champions toutes catégories étaient sans aucun doute Frankenstein et le comte Dracula aux dents longues, l'effroi dans toute sa magnificence allait par la suite ne plus avoir besoin de déguisements  ni d'artifices pour déployer ses longues ailes. C'est en 1960 que sortent deux films qui vont révolutionner le genre en profondeur : Psycho d'Alfred Hitchcock et Peeping Tom de Michael Powell. L'horreur s'ancre dans la réalité et s'affranchit de son aspect fantastique. Les monstres y sont des humains psychologiquement instables, assouvissant leurs pulsions névrotiques dans le meurtre. En 1963, sir Alfred persiste dans le réalisme avec The Birds. En cette même année sortira également le genre gore qui aura des émules dans les décennies suivantes. Les pires atrocités, de la trépanation à l'éviscération, sont exposées au spectateur. Fin des années 70, début des années 80, le genre gore aura des sous-produits qu'on appellera « slashers » comme  Massacre à la tronçonneuse, de Tobe Hooper, Halloween, de John Carpenter en 1978, ou  Friday the 13th, en 1980.  Mais en attendant, pour les années 70, c'est la consécration du film d'horreur à caractère religieux . Avec Rosemary's Baby, Roman Polanski lance la mode de la frayeur ancrée dans les rites du christianisme et dans l'idée du péché.
Horreur et damnation, c'est sous les traits d'un bébé que le Mal naît à l'écran. Ce bébé qui, quelques années plus tard  aura les traits  de la petite Linda Blair dans The Exorcist de William Friedkin en 1973 ou d'un Damien aux traits angéliques sous les airs d'opéra de Carmina Burana dans The Omen de Richard Donner (76).
666 est un chiffre qui poursuivra Damien jusqu'à l'âge adulte  ainsi que le spectateur. Mais l'horreur sera au rendez-vous sous d'autres formes. Que ce soit avec Carrie de Brian de Palma 1976, Jaws de Steven Spielberg en 1975, Alien en 79, La mouche de David Cronenberg en 1980, Scream de Wes Craven en 1996 ou Blair Witch en 1999. Autant de genres différents auxquels s'ajouteront les horreurs d'espèce asiatique et les films fantastiques inspirés des romans de Stephen King qui ne manqueront pas de faire sursauter le spectateur.
Des œuvres  et surtout des atmosphères qui se résument en un seul cri  : Ahhhhh...

*Film d'Henri Verneuil (1975).
Qu'est-ce que ce sentiment qui vous prend aux tripes, vous noue la gorge, vous fait transpirer et vous étreint à perdre haleine et même en perdre tout contrôle ? Qui est cet ennemi  sans nom et sans visage qui vous déstabilise, vous rigidifie et vous cloue au sol ? Yeux exorbités, poil hérissé et chair de poule ;...

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