Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

Le roi est mort. Vive le roi !

Par Karim S. TABET
Mais on croirait rêver. Eh bien non ! C'est en fait un sale cauchemar que d'affronter encore une fois la grise réalité engendrée par cette petite politique locale menée tambour battant par certains de nos « politiciens ». Chiche et étroitement tactique que cette caste politique, qui insulte encore une fois non seulement notre intelligence (dont le coefficient et les valeurs morales dépassent souvent ceux de certains élus, cru 2009), mais qui a, de surcroît, le culot de violer sans vergogne nos valeurs et notre intégrité de citoyens éclairés, éduqués et non pas de moutons de Panurge. Envisager de permettre au même personnage de présider à nouveau un Parlement (pour la 17e année....) - Assemblée qu'il se permit sans états d'âme de paralyser (au nom de prétextes fallacieux) -, c'est du jamais-vu dans les annales de la démocratie. Mais c'est en fait là que le bât blesse. Car si l'un des tests de toute démocratie consiste à prendre dans des moments critiques des décisions historiques et courageuses, au Liban par contre « leur » conception de la démocratie consiste à perpétuellement trouver des raisons « pour le bien et le salut national" (par crainte de je ne sais quelles représailles...). Raisons qui mènent à des décisions hautement regrettables, qui font fi des désirs et choix de la majorité des électeurs (pauvres hères que nous sommes) et qui ne font qu'enfoncer encore plus pernicieusement de gros clous dans notre « démocratie consensuelle » (formule bien de chez nous). Effectivement, certains de nos politicailleurs retombent très vite dans les mini-deals, dans les hypocrisies mutuelles, dans les réflexes d'autoprotection et même poussent l'audace jusqu'à balayer d'un revers de la main, d'un simple pfft, les notions d'« accountability » (eux peuvent tout se permettre, le peuple n'a qu'à trinquer), de logique (fermer un Parlement des mois, c'est normal après tout) et de sacrifice (peu importe).   
Mon Dieu que leur mémoire semble courte. Oui mais pas la nôtre. Le perchoir de l'Assemblée n'est pas un domaine privé. Ni une publicité pour Uhu, la colle qui ne déçoit jamais. Le perchoir doit être dûment mérité. Non pas offert. Et surtout, le perchoir ne doit pas être considéré comme un bien acquis. (Au Liban, les députés élus avant même le suffrage constitue un autre petit chef-d'œuvre bien de chez nous).
Bravo à Carlos Eddé qui a su mettre les points sur les i dans sa lettre ouverte aux pôles du 14 Mars. L'histoire ne pardonne jamais aux frileux. Quand on est majoritaire, on le crie haut et fort. On l'assume haut et fort. Pleinement. Dans le respect d'autrui. Mais aussi sans la crainte de l'autre. Sinon, que cessent ces élections qui tournent au ridicule, puisque continuellement contestées (les mauvais perdants ne lâchent pas) et qu'un nouveau système « unique au Liban » où tout le monde gagne prenne place (comme à l'École des fans).
Le roi est mort. Vive le roi ! Ça c'était en France un certain juillet 1789. Chez nous, 220 ans après, on en est encore à se poser des questions, à tergiverser (Berry in or out ?), à s'autosuggestionner (attitude hypocrite car la décision est déjà prise), à essayer de récupérer des miettes, à nous faire croire que l'on pense pour nous et pour nos « intérêts » (c'est archi faux), alors qu'ailleurs, un peu plus à l'est, le Yes we can a eu le courage et l'audace (les autorités qualifient cela de manipulation extérieure) de dire basta à l'arrogance, basta à l'obscurantisme, basta au fait accompli.
Mais on croirait rêver. Eh bien non ! C'est en fait un sale cauchemar que d'affronter encore une fois la grise réalité engendrée par cette petite politique locale menée tambour battant par certains de nos « politiciens ». Chiche et étroitement tactique que cette caste politique, qui insulte encore une fois non...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut