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Nos Lecteurs ont la Parole

Partage d’opinions sur les élections

Joseph T. MANUEL
Étant absolument convaincu de la qualité politique citoyenne exercée par le ministère de l'Intérieur, notamment en soumettant à un contrôle rigoureux le déroulement des élections législatives pour parer à toute éventualité de fraude grâce à une technique laborieusement élaborée à cet effet, je me permets de relater quelques petits désagréments suvenus lors du scrutin du 7 juin 2009.
Un bon nombre de personnes arrivées de bon matin attendaient à la queue leu leu devant l'entrée du bureau de vote. Au début, c'était une bonne file calme et patiente, mais un peu plus tard, la foule grossissante, d'autant plus impatiente, est devenue un attroupement devant l'entrée du bureau de vote, et pour cause : l'agent responsable à l'entrée du bureau de vote commença à appeler les électeurs par ordre de numéros de registre inscrits sur la carte d'identité. Résultat : des personnes, juste arrivées, étaient invitées à entrer au bureau de vote avant d'autres qui attendaient leur tour dès les premières heures du jour sous un soleil de plomb. Or, la moindre logique suppose faciliter l'entrée aux bureaux de vote à tour de rôle, soit le premier arrivé est le premier servi. Et naturellement, dans ce cas, si on est tenté de raisonner l'agent, on risque de s'engager dans des discussions byzantines. Une heure plus tard, mon tour arrive. Aux bureaux de vote pour les hommes, c'est plutôt expéditif et bien ordonné, c'est bon et rassurant, Par contre, ceux réservés aux femmes ont excellé en lenteur. De plus, cette innovation, se faire marquer en encrant le pouce couleur aubergine, est une procédure pouvant être éventuellement interprétée porter atteinte au charme féminin et à la crédibilité des électeurs. C'est du jamais vu au cours des campagnes électorales au Liban. Cette obligation qui consistait en une pure et simple empreinte digitale était imposée uniquement aux électeurs incapables d'apposer leur signature, mais elle était loin d'être une immersion indelicate, jusqu'à la moitié du pouce dans l'encrier. Comment peut-on concevoir une technique assidûment élaborée, avec en plus des observateurs étrangers, incapable de remplacer l'encrier pour démasquer les frauderies ? Si la seule signature de l'électeur ne suffit pas, cela suppose-t-il vraisemblablement un manque de fiabilité du résultat des élections précédentes ?
De plus, comment pouvoir communiquer ses désagréments aux responsables lorsque, d'après les médias, le numéro préfixé à cet effet était difficilement accessible ? Et cette mission d'observation déployée sur le terrain a-t-elle remarqué ce que les électeurs endurent aux bureaux de vote ? N'importe, tous ces petits désagréments seront vite oubliés car, tout bien considéré, on ne peut que se féliciter du bon déroulement des élections, méticuleusement préparées. Ce qui compte, c'est bien le résultat, le contester, c'est aller à l'encontre de la vérité.

Joseph T. MANUEL
Étant absolument convaincu de la qualité politique citoyenne exercée par le ministère de l'Intérieur, notamment en soumettant à un contrôle rigoureux le déroulement des élections législatives pour parer à toute éventualité de fraude grâce à une technique laborieusement...

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