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Cinema- - Entre parenthèses

The Good, the Bad and the Ugly* 

Quel est votre méchant préféré ? Celui qui, lorsqu'il apparaît dans un film, réussit à faire parcourir un frisson le long de votre corps ? Qui vous fait pâlir, transpirer, tressaillir ou trembler de peur ?
Ils sont nombreux à avoir endossé le rôle de vilain. Certains d'entre eux n'ont même pas pu s'en défaire et sont restés cantonnés dans cette case. « Attention, acteur méchant ! » Pouvait-on imaginer un jour l'affreux Jojo, Lee Van Cleef, éternel adversaire du beau Clint Eastwood dans les westerns, dont la tronche atypique fut croquée plus tard par le bédéiste Gotlib, se transformer en amoureux transi et  prendre dans ses bras, à la manière de Robert Redford,  la jeune Demi Moore ? Nenni. Son profil de parfait mauvais, avec son nez busqué et ses narines fumantes ainsi que son œil noir lançant des éclairs, ne pouvait que lui offrir des rôles de mauvais garçons. Peut-on croire que Christopher Lee troquerait ses crocs de vampire pour embrasser sa dulcinée sans « morsures de l'aube » ? Une autre éventualité à écarter. Ils sont légion à n'avoir incarné que des rôles de méchants. Le manichéisme régnant dans l'univers de la pellicule a créé une dualité hermétique et sans failles entre le bon et le méchant, donnant les rôles de gentils aux comédiens au profil lisse. Mais voilà que la magie du cinématographe ainsi que la tendance du siècle ont créé une race de nouveaux mécréants. Une espèce hybride prête à se transformer à tout instant, tout comme John Travolta et Nicolas Cage qui ont réussi, dans le film de John Woo, Face Off, à incarner respectivement les rôles de bon et de méchant. On découvre avec stupeur que Hannibal Lecter reprenait sa bonne bouille et devenait le gentil papa dans Meet Joe Black ;  l'ignoble Gary Oldman, que tout le monde aimerait haïr dans  Léon ou Air Force One, revêtir l'habit d'homme de l'ordre à l'âme sensible dans The Dark Knight. Inversement, il suffisait aux frères Coen de changer la coupe de cheveux au beau latino Javier Bardem (condensé de toutes les passions) pour qu'il se transforme en Anton Chigurgh, véritable monstre  déshumanisé.
C'est peut-être là le vrai sens de la méchanceté sur lequel le cinéma a réussi à faire un éclairage : la déshumanisation. Robert Patrick en « cyborg » déshumanisé provoquait une peur innommable. Dans un autre registre, le spectateur découvrait avec effroi le jeune Michael Corleone, véritable enfant de chœur, à l'âme de boy scout dans le premier opus de la saga The Godfather, se débarrasser au fil des ans  de son étoffe humaine pour enfin donner le baiser de Judas à son frère. Al Pacino allait incarner l'ignominie par excellence. On aura attendu The Dark Knight de Chris Nolan pour comprendre que tout homme pouvait être ce « joker » au sourire tranchant et à l'âme grise, et que les héros comme Batman ou encore Spiderman pouvaient basculer dans cette zone que Star Wars avait déjà amorcée auparavant, appelée « Dark side ».  Si les héros pouvaient donc aller de l'autre côté du miroir, qu'en est-il des humains ? Cherchez le méchant.

 

*Film de Sergio Leone             

Quel est votre méchant préféré ? Celui qui, lorsqu'il apparaît dans un film, réussit à faire parcourir un frisson le long de votre corps ? Qui vous fait pâlir, transpirer, tressaillir ou trembler de peur ?Ils sont nombreux à avoir endossé le rôle de vilain. Certains d'entre eux n'ont même pas...

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