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Liban

Nasrallah : Le 7 juin, il s’agira de protéger la Résistance et ses armes

L'enjeu principal, le 7 juin, est celui de la protection de la Résistance et de ses armes. C'est ce que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier, en substance, dans un message retransmis en direct au cours d'un meeting partisan à Baalbeck, exhortant les habitants du Liban-Sud et de la Békaa à se rendre massivement aux urnes pour « plébisciter » l'option de la Résistance.
Dans son introduction, Nasrallah a commencé par réfuter la thèse selon laquelle une résistance devrait être légitimée au plan national. Dans l'histoire, jamais aucune résistance n'a bénéficié d'un appui national, quand bien même cela serait l'idéal, a-t-il indiqué. Au contraire, dès qu'un territoire est occupé, l'histoire nous apprend que la population se divise entre les résistants, les spectateurs passifs, les collaborateurs et ceux qui misent sur des paris autres que la résistance, a-t-il souligné.
Le secrétaire général du Hezbollah a ensuite évoqué la stratégie israélienne en cours depuis l'an 2000, qui vise, avec l'aide de la communauté internationale, à classer le parti dans la catégorie du terrorisme, a-t-il dit, en s'appuyant sur des propos de l'ancien ministre israélien des Affaires étrangères, Sylvan Shalom. Ce qui a été effectivement réalisé au terme de grands efforts, a noté sayyed Nasrallah.
Dans le même contexte, celui d'une rétrospective des événements depuis l'an 2000 sous l'angle des visées israéliennes, il a estimé, en s'appuyant toujours sur les propos de Shalom, que c'est Israël qui se tient derrière la résolution 1559 du Conseil de sécurité. « Il se peut que certains Libanais aient participé à l'élaboration de cette résolution, sans le savoir ou en connaissance de cause. Je ne veux accuser personne de trahison. Certains d'entre eux ne savent peut-être pas qu'il y avait Israël derrière la 1559 », a-t-il dit.
Et de poursuivre, au sujet des élections législatives de 2005 : « Malgré l'accord quadripartite, notre ouverture et notre coopération avec l'équipe qui est actuellement au pouvoir, la question principale est devenue les armes de la Résistance. Certains parlaient de désarmer la Résistance et d'autres lui demandaient de remettre ses armes à l'État. Les deux expressions diffèrent du point de vue du recours à la force. Et ceux qui nous demandaient de remettre les armes le faisaient, sachant bien qu'il était impossible de nous arracher nos armes par la force (...). Depuis 2005, la seule question, avec nos interlocuteurs locaux et internationaux quels qu'ils soient, est celle des armes de la Résistance, comme s'il n'y avait aucun autre problème au Liban, aucune crise économique, financière ou socio-économique, des régions marginalisées, 40 à 50 milliards de dette, des territoires occupés, des détenus dans les prisons israéliennes ou des violations israéliennes de la souveraineté libanaise... » En contrepartie, a-t-il indiqué, le Hezbollah a agi calmement, appelant au dialogue national sur une stratégie de défense, terme utilisé dans le document d'entente avec le CPL. « Nous sentions en toute franchise que certains ne se souciaient guère de la protection du Liban ou de la libération des territoires ou des détenus (...). Leur seul souci était de nous ôter nos armes, sans aucune considération pour ce qui se produirait plus tard. C'est cette logique qui a fait du Liban un pays ouvert à tous les vents depuis des décennies », a noté Hassan Nasrallah, évoquant la vieille formule selon laquelle « la force du Liban réside dans sa faiblesse ».
« Nous avons subi beaucoup de pressions durant les séances et les rencontres, dans les médias, une guerre psychologique, des menaces à peine voilées, des pressions extérieures et nous avons tenu bon (...), et voilà que maintenant, nous en sommes revenus à la vieille rengaine sur les armes de la Résistance... ! », a-t-il indiqué. Le comble, selon lui, c'est qu'alors même qu'Israël reconnaît sa défaite de juillet 2006, « la Résistance est contrainte de débattre avec ceux qui lui demandent de remettre ses armes ». « Où est la justice ? Quelle est donc cette logique ? » a-t-il ajouté. « Israël tente de remédier à ses faiblesses de juillet 2006, tandis que le Liban œuvre pour détruire ce qui a fait sa victoire », a souligné le chef du Hezbollah.
Évoquant ensuite la question du renforcement de la troupe en équipements militaires, Hassan Nasrallah a rejeté l'argument selon lequel l'Occident refuse de donner des armes à la troupe sous prétexte qu'elles pourraient tomber entre les mains du Hezbollah, d'autant que « le parti a suffisamment d'armes déjà et que ceux qui s'engagent à détruire les armées israéliennes au Sud n'ont pas besoin d'armes des États-Unis ». « Édifiez l'État fort et capable et une armée à même de protéger le pays et nous serons réconfortés. Mais qui est disposé à financer l'armée et à l'armer ? », s'est-il interrogé. « Votez pour l'opposition et je vous indiquerai qui l'est. Le gouvernement a-t-il demandé à nos frères syriens des armes et des missiles ? Non », a-t-il lancé.
Abordant ensuite la question d'un éventuel soutien iranien à l'armée, Hassan Nasrallah a indiqué : « Si le Liban demande un tel soutien, je connais d'avance la réponse. Vous connaissez tous la réponse (...). Si l'opposition remporte les élections et forme un gouvernement national, nous œuvrerons tous, et le Hezbollah d'abord, pour que l'armée nationale soit forte, armée et capable de défendre le Liban. » Il a ensuite rejeté la thèse selon laquelle le Hezbollah devrait livrer ses armes à l'armée pour renforcer cette dernière. « Nos armes ne sont pas bonnes pour une armée régulière, mais pour une résistance populaire. (...) Aucune armée régulière relevant d'un État et d'un pouvoir politique officiel ne saurait agir comme la Résistance », a-t-il indiqué.
Sayyed Nasrallah s'est ensuite attardé sur l'article paru dans le Der Spiegel, estimant qu'il s'agissait là d'une invention israélienne, même « s'il se peut qu'il y ait des complices à Beyrouth ». Il a ainsi replacé cette affaire dans le contexte du « complot sécuritaire, militaire et politique contre la Résistance, ses armes, son parti, son environnement », estimant « que certains œuvrent depuis un certain temps à orienter l'enquête internationale sur l'assassinat de Rafic Hariri vers le Hezbollah, parce qu'ils ne savent plus comment venir à bout du Hezbollah ». Il s'en est pris plus spécifiquement aux « plumes fielleuses qui œuvrent pour consacrer cette accusation ». « Quoi qu'il en soit, après le 7 juin, nous voulons un gouvernement national, une rencontre et une entente (...). Et même si nous remportons les élections, nous sommes pour la poursuite du dialogue sur les armes parce que nous voulons une stratégie défensive nationale réelle à laquelle l'État, le peuple et la Résistance seraient attachés », a ajouté Hassan Nasrallah.
Il a enfin appelé les habitants de la Békaa et du Sud à voter massivement le 7 juin prochain « pour plébisciter la Résistance, ses armes et ses options ». « Il s'agit d'un référendum sur la Résistance et ses armes », a-t-il martelé. « Nous faisons face à des élections où les Américains interviennent directement, dans la formation et le déblocage des listes », a-t-il dit, avant de prendre enfin la défense du président iranien Mahmoud Ahmadinejad : « Il ne s'ingère pas dans les élections et n'appelle pas à voter en faveur d'un camp contre l'autre. Il ne fait que décrire et analyser. "Si l'opposition remporte les élections, la situation régionale en sera modifiée." Mais qui dit le contraire ? Si l'opposition gagne, la Résistance en sera renforcée, cela est vrai, à l'heure où le Parlement et le gouvernement nous poignardent jour et nuit en nous réclamant nos armes (...). Malheureusement, tous ceux qui ont critiqué Ahmadinejad n'ont pas ouvert la bouche quand Ehud Barak a mis en garde les Libanais contre le fait d'aller voter pour le Hezbollah (...). Israël mène les élections au Liban par la menace, les mises en garde, l'enquête internationale et Der Spiegel (...). Et pour cause : la victoire de l'opposition signifiera que le projet d'isolement et de destruction de la Résistance a chuté (...). » 
L'enjeu principal, le 7 juin, est celui de la protection de la Résistance et de ses armes. C'est ce que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé hier, en substance, dans un message retransmis en direct au cours d'un meeting partisan à Baalbeck, exhortant les habitants du Liban-Sud et de la Békaa à se rendre...
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