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Cinema- - Entre parenthèses

Smoking/no smoking *

Qui peut oublier l'image de Clint Eastwood dans les westerns, petit cigarillo au bec (comme s'il était la prolongation de ses lèvres), l'écrasant par la suite avant chaque scène de duel ? Ou celle de ce magnifique Ange bleu, alias la callipyge Dietrich, pinçant de ses lèvres un fume-cigarette devenu légendaire. La cigarette au cinéma existe depuis de lustres et les associations se battent pour l'interdire. Tandis que les fumeurs deviennent de plus en plus marginaux aux États-Unis et que, récemment sur les affiches de films en France, on élimine la pipe de Tati et la cigarette de Coco Chanel, alias Audrey Tautou, le nombre de cigarettes à l'écran ne cesserait d'augmenter, selon de nombreuses organisations antitabac.
Difficile de croire qu'un « objet » a priori aussi insignifiant qu'une cigarette puisse autant déchaîner les passions, Hollywood étant, une fois de plus, jugé responsable de tous les maux de la terre et notamment d'inciter les jeunes à fumer, par le biais d'une représentation très glamour. Mais que représente cette masse infime de tabac enroulé dans du papier pour réveiller les esprits dans un halo de fumée ? Dieu est un fumeur de havanes, affirmait le « Gainsbar ». Et ces semi-dieux que sont les acteurs sont là pour confirmer en échos ce geste divin. James Dean n'est-il pas représenté sur de nombreux murs une cigarette négligemment posée sur le bout des lèvres, allongé près de Nathalie Wood ? Que fait Winona Rider, figure emblématique de la génération 90, dans Reality Bites à part allumer une clope? Et pourquoi Annabella Sciorra et Ray Liotta se baladent-ils dans Copland de James Mangold, avec autant des paquets rouges et blancs ?  Recracher la fumée, à l'instar de Julia Roberts dans My Best Friend's Wedding  de P.J. Hogan, incarner la sensualité telle Gena Rowlands dans Gloria de John Cassavetes, jouer au rigoureux comme Robert de Niro dans Casino de Martin Scorsese, ou au loser comme Al Pacino dans Sea of Love,  ou encore au « jugle » comme John Mac Laine-Bruce Willis dans Die Hard  en faisant exploser l'avion avec son seul briquet. Ou tout simplement être une star en se permettant d'éteindre sa cigarette dans un œuf au plat (To Catch A Thief, de Hitchcock).
 Les gestes d'un fumeur font finalement partie de l'allure d'un acteur. Humphrey Bogart (Casablanca) ne serait pas Bogie sans ce halo de fumée qui le rend si mystérieux (idem pour tous les autres comédiens des films noirs). Et l'amour n'est rien sans cette  cigarette après... l'amour, comme le montrent innocemment Kate Winslet et Leonardo DiCaprio dans Titanic. Rien que pour reprendre Sylvie Vartan.
Smoke de Wayne Wang, Coffee and Cigarettes de Jim Jarmush, Thank you for Smoking, autant de classiques qui sanctifient cette petite « fumée » qui donne du brouillard au cerveau.
« Quelle est votre dernière volonté », demandait-on à Landru, alias Charles Denner, avant son exécution dans le film de Claude Chabrol au savoureux scénario de Françoise Sagan. « En griller une », répondit le responsable d'une dizaine de crimes de femmes. Au feu !

*Film d'Alain Resnais.
Qui peut oublier l'image de Clint Eastwood dans les westerns, petit cigarillo au bec (comme s'il était la prolongation de ses lèvres), l'écrasant par la suite avant chaque scène de duel ? Ou celle de ce magnifique Ange bleu, alias la callipyge Dietrich, pinçant de ses lèvres un fume-cigarette devenu légendaire. La cigarette au...

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