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Liban - Texto

Alors comme ça

Alors comme ça, dans la plus grande simplicité, l'armée se fait bombarder. Excusez du peu. On peut faire comme s'il ne s'était rien passé. On peut choisir de se montrer surpris. On peut aussi se demander s'il ne s'agit pas tout simplement d'un rappel de l'histoire, d'ondes négatives fidèles au rendez-vous du 13 avril.
Mais la réalité est bien moins romancée, bien plus nette. L'État ne contrôle pas son territoire et n'a pas le monopole de la force armée. C'est peut-être simple, clair et précis. Il n'en reste que c'est tout aussi désolant. Le choix du lieu du drame n'est pas anodin. Une région historique de non-droit, de para-droit.
Ùne réalité en dépit de laquelle, en toute bonne foi, et avec toute la détermination du monde, l'armée s'est mise à la recherche des agresseurs. Une entreprise dangereuse certes, mais à tout le moins stérile par hypothèse, en l'absence d'une carte blanche délivrée à la troupe pour véritablement trouver les responsables.
Comment l'armée pourra-t-elle gérer d'un côté des ordres qui semblent assez stricts et d'un autre l'étroitesse de la marge de manœuvre dont elle dispose effectivement sur le terrain ? Quel est le potentiel d'une armée qui ne dispose pas d'un poids moral suffisant pour enjoindre, d'un simple geste, par sa simple présence, un citoyen lambda de s'arrêter lorsque cela est nécessaire dans une zone de non-droit ?
Tous les avions de l'industrie aéronautique militaire, tous les Casques bleus auront beau se succéder, rien n'y fera. Rien n'y fera si d'abord, sur le plan national, il n'existe pas une volonté réelle, stratégique, de mettre tous les citoyens, quels qu'ils soient, sur un même pied d'égalité face à l'autorité de l'État.
Et si les responsables, et leurs gouvernés avec, n'arrêtent pas tout de suite de trouver des justifications pour chaque trouble à l'ordre public, désastreux - comme l'attaque contre l'armée à Rayack - ou proprement inacceptable - comme les rixes provoquées par de jeunes délinquants, une fois la nuit tombée, dans les ruelles de Beyrouth - à chaque fois qu'une échéance politique interne ou internationale pointe le bout de son nez.
Alors comme ça, dans la plus grande simplicité, l'armée se fait bombarder. Excusez du peu. On peut faire comme s'il ne s'était rien passé. On peut choisir de se montrer surpris. On peut aussi se demander s'il ne s'agit pas tout simplement d'un rappel de l'histoire, d'ondes négatives fidèles au rendez-vous du 13 avril.Mais la réalité...
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