Plus encore, une autre personne incriminée, un grand habitué du dénigrement et du rejet, est présent, tellement son échec est patent, tant au niveau économique que social. Le socialisme figure lui aussi aux côtés du destin pour avoir établi des fondements erronés. Par définition, il s'agit d'une doctrine « née de la conscience de l'égalité humaine ». Et pourtant, ses déboires économiques, concrétisés par la chute du communisme à l'issue de la guerre froide, ainsi que les désillusions qui nourrissent l'imagination des hommes dès leur tendre enfance, remettent en cause ses principes.
Nombre de manifestants, de tous les âges, venus des quatre coins du monde, se sont rassemblés, réclamant l'emprisonnement à perpétuité du destin, dont l'action a fait bien des ravages à travers les continents et les époques, tout au long de la vie des hommes.
En effet, contrairement aux idées reçues - qui mettent l'accent sur le côté public des rêves et des projets en insistant sur leur rôle essentiel qui consiste à assurer la force permettant de surmonter les tristes quotidiens et d'oublier les conseils sur la nécessité d'aller jusqu'au bout -, les banderoles bariolées brandies par le cortège traduisent une réalité bien différente. En somme, les revendications des protestataires expriment leur colère, leur rancune, leur frustration et leur déception. Les manifestants réclament une égalité des chances face à la vie, une répartition égale du bonheur entre l'humanité, une concrétisation des rêves qui réponde aux critères du bien-être individuel, la démocratisation de l'épanouissement et l'accès illimité aux plaisirs de la vie.
À l'issue d'une audience houleuse, au cours de laquelle la défense a bataillé ferme pour avoir gain de cause, marquée aussi par des interventions de l'opposition, le verdict est tombé. Le destin n'est pas coupable. Il a été innocenté des crimes que lui imputait l'humanité. Les inégalités persisteront. La démocratisation du bonheur reste une utopie.
commentaires (0)
Commenter