Au Liban, cet organisme permettra de fournir aux banques des informations financières relatives à des emprunteurs qui ne sont pas couverts par la Centrale des risques, a souligné le président de l'ABL, François Bassil. Celle-ci ne recense en effet à l'heure actuelle que les crédits supérieurs à huit millions de livres, alors qu'une grande partie des montants accordés sont inférieurs à ce plafond. De fait, les banques se retrouvent souvent dans l'incapacité de déterminer l'endettement total d'un client, s'exposant ainsi à un risque de défaut plus élevé. De plus, la Centrale des risques ne fournit aucune donnée relative à un prêt contracté auprès d'un commerçant ou d'un organisme non bancaire, à l'heure où « 25 % à 30 % des crédits sur le marché local sont accordés par des entités autres que les banques », a indiqué le gouverneur de la BDL, qui a estimé qu'un bureau de crédit aiderait à diminuer le taux de créances douteuses au Liban.
Il ne fait d'ailleurs aucun doute que la Banque du Liban et l'ABL semblent plus que jamais résolues à s'attaquer de front au problème du manque de visibilité dont souffrent les banques locales ; outre les efforts déployés depuis des mois pour préparer le terrain à l'instauration d'un bureau de crédit, la BDL avait décidé il y a deux ans d'abaisser le seuil de déclaration à la Centrale des risques (initialement fixé à neuf millions de livres) d'un million de livres chaque trois mois à partir de 2008. Même si les délais et les objectifs fixés n'ont pas été respectés, comme en témoigne le seuil actuellement en vigueur, « la baisse du seuil devra s'amorcer à partir de mai prochain, date à laquelle, le service de la Centrale des risques sera disponible en ligne », a indiqué à L'Orient-Le Jour Nagib Choucair, directeur du département bancaire à la BDL. « Le retard pris jusque-là est dû au temps nécessaire à la mise en place de cette infrastructure, indispensable au traitement d'un plus grand nombre de dossiers. Nous espérons pouvoir atteindre le seuil zéro d'ici à la fin de l'année », a-t-il conclu.