Qui est à l'écoute de qui ? Qui surveille qui ? Où s'arrête l'ingérence de l'État dans les affaires personnelles des citoyens ? Et, enfin, a-t-on le droit de le faire ? Si la réponse est non, l'État ne se doit-il pas alors de demander pardon aux citoyens ? La preuve. Qui aurait cru qu'en cette année du siècle dernier, un président de la plus grande puissance mondiale pourrait être contraint de démissionner à cause d'une histoire d'écoutes, laissant derrière lui, non le souvenir de bons accomplissements, mais l'image d'un homme courbant l'échine et s'excusant par médias cathodiques interposés. Laissant également derrière lui le simple mot « gate », composé de quatre syllabes et qui deviendra pour toutes les générations à venir un suffixe synonyme des scandales de toutes sortes.
On se souvient de La vie des autres, ce sublime film allemand de Florian Henckel von Donnersmarck, qui obtint l'Oscar 2007 du meilleur film étranger, le Bafta 2008 du meilleur film non anglophone et le César 2008 du meilleur film étranger, et qui relate les actions de la Stasi, en Allemagne de l'Est, durant les années 80 et la mise sur écoutes de la majorité des citoyens. Certes, on n'en est pas là. Dieu merci.
« L'enfer, c'est les autres », disait Jean-Paul Sartre. Pour ces personnes aux écoutes, s'infiltrant d'une manière indécente et malsaine dans la vie d'autrui, « les autres », évoqués par le philosophe existentialiste, sont au contraire un paradis. Du moins fictif.
*Film de Florian Henckel von Donnersmarck.
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