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Liban - La situation

Joumblatt reprend sa guerre contre les tentatives de retour du système sécuritaire

Suite à ses dernières révélations relatives au dossier des écoutes qui ont eu l'effet de véritables bombes politiques, Walid Joumblatt a poussé encore plus en avant sa guerre contre les tentatives de retour du système sécuritaire en annonçant la suspension de la participation de son délégué au comité technique, issu du dialogue national, chargé de plancher sur la stratégie de défense.
Une source parlementaire bien en vue explique à cet égard que le chef du PSP tente de bouleverser « une réalité qui commence à s'installer sur le terrain ». « Plusieurs éléments sont sources d'inquiétude pour nous et laissent entendre que certains tentent de ressusciter un système auquel l'Intifada de l'indépendance avait porté des coups durs, a-t-elle ajouté. C'est pour mettre en garde contre cette lente évolution qui s'opère sournoisement que Walid Joumblatt a sonné le tocsin. »
En effet, on indique de source politique autorisée que certains services de sécurité se sont livrés, pendant un moment, à une véritable chasse aux sorcières contre les opposants syriens résidants au Liban. Cela ferait suite à une demande expresse transmise à certains responsables par Damas pour déloger les adversaires des Assad qui se sont installés à Beyrouth depuis le départ de l'armée syrienne. Un opposant prénommé Nawwar Abboud aurait même été remis à Damas, aux dires de la source précitée, qui a ajouté que la majorité écrasante des responsables de l'opposition syrienne ont quitté le Liban pour les États-Unis et l'Europe.
Pour cette source, « ces agissements soulignent la reprise d'une certaine forme de coordination sécuritaire, en coulisses ». Laquelle coordination « laisse planer la menace d'un retour du vieux système où des officiers, dont certains croupissent enfin à Roumieh, cherchaient à contrôler la scène politique, par le biais  de la menace, la violence, les assassinats et des actes d'intimidation ». Les dernières déclarations de Walid Joumblatt visent donc à étouffer dans l'œuf ces velléités sécuritaires et à consolider l'autorité du gouvernement sur les « officiers de l'ombre ». D'autant que nous sommes en période préélectorale et qu'il est urgent de dissuader tout fonctionnaire en uniforme qui serait tenté de s'immiscer dans un processus dont il est censé assurer la sécurité, ni plus ni moins.
Au-delà de cet objectif direct, estiment des milieux politiques autorisés, les dernières prises de position de Walid Joumblatt devraient avoir des conséquences « collatérales » bénéfiques pour la majorité, mais aussi pour l'État.
En effet, les propos du chef du PSP ne sont pas sans rappeler au public de l'Intifada de l'indépendance qu'il n'a pas atteint tous ses objectifs, que des dérapages sécuritaires ont toujours lieu loin des caméras, que l'intimité des citoyens, leur vie privée, leurs droits les plus élémentaires sont régulièrement violés par ceux qui sont rémunérés grâce aux impôts qu'ils paient. Cela devrait permettre de mobiliser davantage de participants au grand rassemblement populaire du 14 février qui se tiendra 2 semaines seulement avant le démarrage officiel du tribunal international.
Selon ces milieux politiques, les récentes attaques joumblattistes contre le système sécuritaire pourraient en outre catalyser une accélération du dialogue national qui marque le pas depuis son lancement, ou du moins renforcer quelque peu l'efficacité quasi nulle de ce processus. Une source parlementaire du 14 Mars souligne que la suspension « définitive, pour le moment » de la participation de Charif Fayyad au comité des experts chargés de « synthétiser » les  différents projets de stratégie de défense exprime « le mécontentement de Walid Joumblatt et de plusieurs composantes de la majorité à l'égard de la lenteur du dialogue ». « Cette décision reflète le refus du PSP de tourner en rond en ce qui concerne la stratégie de défense et de cautionner des ententes illicites au détriment de l'État », a-t-elle ajouté. Walid Joumblatt a d'ailleurs dénoncé hier, depuis le Grand Sérail, « des actes de falsification » en matière de dialogue.
Néanmoins, bien que Waël Bou Faour ait mis l'accent hier sur le fait que le retrait de Charif Fayyad n'est aucunement dirigé contre Michel Sleiman, certains y voient un moyen d'exercer des pressions sur le chef de l'État. En sa qualité de parrain du dialogue, le président Sleiman devrait œuvrer au retour du délégué du PSP au comité des experts. Chose qui ne se fera probablement pas, selon cette analyse, tant que Walid Joumblatt n'aurait pas reçu des « explications » et des « garanties » relatives aux agissements des RG de l'armée, concernant le comportement des officiers occupant des postes-clés, le dossier des écoutes ainsi que l'attitude d'Élias Murr qui a critiqué avec virulence l'officier Daniel Farès, détaché au ministère des Télécoms, lors de la réunion sécuritaire du Grand Sérail, avant de le défendre et de rendre hommage à Gebran Bassil, dans une déclaration à la presse quelques minutes plus tard...
Suite à ses dernières révélations relatives au dossier des écoutes qui ont eu l'effet de véritables bombes politiques, Walid Joumblatt a poussé encore plus en avant sa guerre contre les tentatives de retour du système sécuritaire en annonçant la suspension de la participation de son délégué au comité...
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