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Actualités - CHRONOLOGIE

Excursion La renaissance des Cèdres George ACHI

À Bécharré, les efforts de la population locale permettent de faire renaître le tourisme. Les visiteurs libanais et étrangers apprécieront la promenade. La route est longue pour arriver aux Cèdres, depuis Beyrouth. Il faut longer la côte jusqu’à Batroun, puis parcourir les cols de la montagne en direction de l’est. On voit défiler des vallées profondes, des flancs de collines souvent dévastés par les carrières et de petites villes désordonnées, caractéristiques d’une après-guerre qui semble éternelle au Liban. Cependant, la destination en vaut la peine : au sommet des collines, étroite mais majestueuse et tâchée de neige, la forêt des Cèdres vous accueillera avec splendeur. Cette magnificence a été pendant longtemps, grâce à la persévérance des habitants, le seul garant touristique de la région, qui a beaucoup souffert des revers politiques et économiques des dernières décennies. La vallée de Kadischa, que Bécharré domine à 1 600 mètres d’altitude, est difficile d’accès, surtout en hiver ; elle a été négligée par nombre de gouvernements qui avaient déjà du mal à valoriser les attraits touristiques de Beyrouth. Aujourd’hui, grâce à une série d’initiatives prises par les enfants du pays, la région renaît et cherche à faire revenir les touristes. Il faut dire que les facteurs d’attraction ne manquent pas. Malgré son éloignement, cette partie du Liban a de quoi affirmer son appartenance nationale, avec d’abord la forêt des Cèdres, qui dispute gentiment la vedette à celle du Chouf. Du côté intellectuel et artistique, on ne peut pas manquer le musée dédié à Khalil Gibran, dont Bécharré est la terre natale. Dans un ancien monastère, autour de sa tombe, sont exposés des toiles originales et des documents qui racontent son parcours, du Liban vers l’Amérique, puis dans le sens inverse ; car Gibran avait tenu à être enterré dans la ville de ses origines. Les guides touristiques vous indiqueront la présence, près du musée, d’une tombe phénicienne. Vous pourrez également visiter la grotte de Kadischa, sculptée par des gouttes d’eau dans la pierre, depuis des milliers d’années. Quant aux sportifs, ils apprécieront les pistes de ski toutes proches, les sentiers boisés pour le ski de fond et le parapente en été. Le soir, on peut sortir et rencontrer des gens de toutes générations : les restaurants et bars ne manquent pas de convivialité. Des prix très raisonnables L’accueil des touristes n’a rien à voir avec la stratégie commerciale : les habitants sont, comme partout ailleurs au Liban, ravis de recevoir des visiteurs et ils n’ont aucun mal à les mettre à l’aise. Les hôtels de la région manquent certes un peu d’expérience, et seuls une poignée d’établissements offrent un confort digne de la beauté des paysages. Mais tout le monde semble faire des efforts pour améliorer la situation, avec les moyens du bord. En contrepartie, les prix des séjours sont très raisonnables et peuvent être à la portée des budgets moyens. Pour plus d’efficacité, un comité touristique vient d’être créé. Il a pour objectif de synchroniser les activités organisées autour de Bécharré et, surtout, de les promouvoir au niveau des médias. Toujours au rendez-vous devant les caméras, les politiques s’empressent évidemment de s’attribuer tous les mérites. Les députés Sethrida Geagea et Élie Keyrouz ou encore le ministre du Tourisme Élie Marouni rivalisent de sourires et de discours pour garder leur emprise sur une économie renaissante. Mais à l’ombre des vieux cèdres, ce sont les hôteliers, les restaurateurs, les guides et les gardes forestiers qui accueillent les visiteurs. Un effort commun semble avoir été initié et mérite le détour. La balle est aujourd’hui dans le camp des touristes : les Libanais de Beyrouth, du Sud ou de la Békaa sont invités à prendre le chemin du Nord, le temps d’un week-end, pour montrer qu’un Liban uni peut vivre de son tourisme… et, surtout, qu’il peut prendre du bon temps.
À Bécharré, les efforts de la population locale permettent de faire renaître le tourisme. Les visiteurs libanais et étrangers apprécieront la promenade.
La route est longue pour arriver aux Cèdres, depuis Beyrouth. Il faut longer la côte jusqu’à Batroun, puis parcourir les cols de la montagne en direction de l’est. On voit défiler des vallées profondes, des flancs de...