Proche-Orient Plus de 70 roquettes et obus de mortier s’abattent sur le sud d’Israël

Israël menace de riposter ; le Hamas affirme que toute décision d’attaquer la bande de Gaza « ouvrira les portes de l’enfer ». Le Hamas a tiré plus de 70 projectiles contre le sud israélien depuis mardi soir, soit le chiffre le plus important depuis le 19 juin, date de l’entrée en vigueur d’une trêve de six mois non renouvelée. Le Hamas a également menacé, hier, d’intensifier ses attaques contre « l’ennemi sioniste ». « La stupidité croissante d’Israël nous poussera à élargir (nos opérations) et placer dans notre ligne de mire des milliers de nouveaux sionistes (israéliens) pour défendre le peuple palestinien », a affirmé la branche armée du Hamas dans un communiqué. Le Jihad islamique, un autre groupe radical palestinien, a de son côté revendiqué le tir de sept roquettes. Selon l’armée israélienne, « au moins 30 roquettes et 35 obus de mortier ont été tirés. La plupart sont tombés en Israël », a indiqué un porte-parole. L’une des roquettes a atteint une localité située à 13 km du nord de la bande de Gaza et une autre un parc d’attractions à Ashkelon. Le maire d’Ashkelon Benny Vaknin a pour sa part indiqué à la radio israélienne que deux roquettes de type Grad avaient explosé près d’une centrale électrique de cette localité et à proximité également de réservoirs de carburant. De son côté, le cabinet de sécurité israélien s’est réuni à huis clos hier pendant cinq heures pour discuter de l’escalade de la violence. Mais le Premier ministre démissionnaire Ehud Olmert a imposé un black-out total sur ces discussions, selon le site Internet Ynet du quotidien Yediot Aharonot. « Le Hamas porte seul la responsabilité de la détérioration de la situation dans le Sud. Il a agi délibérément pour torpiller l’accalmie et les arrangements conclus avec l’Égypte », a indiqué à l’AFP le porte-parole du gouvernement israélien Mark Regev. « Israël a jusqu’à présent démontré une très grande retenue en dépit des tirs quotidiens de roquettes contre nos populations civiles », a-t-il poursuivi. « Notre position est claire : nous répondrons au calme par le calme. Mais nous riposterons aux attaques terroristes par des actions destinées à protéger nos populations. » Le Hamas a de son côté raillé le gouvernement israélien « qui se réunit pour discuter des décisions à prendre pour faire cesser les roquettes » alors que ses membres « ont bombardé intensément (son territoire) avec des dizaines d’obus de mortier et de roquettes ». Le gouvernement israélien « doit savoir que toute décision d’attaquer la bande de Gaza ouvrira les portes de l’enfer et nous vous ferons regretter avec des larmes de sang vos crimes et votre stupidité », a indiqué le groupe. Cette flambée de violence est consécutive à la mort de trois membres du bras armé du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, tués mardi soir par une patrouille israélienne alors qu’ils tentaient de placer des engins explosifs près de la frontière avec l’État hébreu, selon l’armée et le Hamas. Ces incidents se sont produits après la fin d’un cessez-le-feu de 24 heures décrété par le Hamas. Officiellement, cette accalmie était destinée à laisser entrer des aides humanitaires égyptiennes. Mais à la suite des dernières violences, Israël est revenu hier matin sur sa décision d’ouvrir les points de passage pour laisser passer cette aide. Selon des commentateurs israéliens, le Hamas, en misant sur une escalade, tente de pousser Israël à renégocier une nouvelle trêve et obtenir des conditions plus favorables, une stratégie dangereuse qui pourrait mener à un conflit de plus grande envergure.